vendredi 8 décembre 2023

Reda Wardi (Stade Rochelais) : « Avant d’être pilier, j’ai été centre, ouvreur, 3ème et 2ème ligne »

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Reda Wardi a fêté ses deux premières sélections cet automne. Dans un des rares secteurs où il y a des places à prendre en vue de la coupe du monde, le pilier rochelais a marqué des points. De retour de Marcoussis, il nous a confié ses impressions. Entretien réalisé pour Rugby Magazine et Le Quotidien du Sport.

Pour votre première sélection, vous battez les champions du monde sud-africains. Qu’avez-vous ressenti au moment d’entrer sur la pelouse ?

Beaucoup de fierté de représenter son pays, l’ambiance était électrique, j’ai eu beaucoup de chance. Le souvenir de La Marseillaise, l’ambiance vont me marquer à vie. Vivre plusieurs semaines avec des grands joueurs qui ont réalisé le Grand Chelem, c’est très inspirant. C’est très facile d’intégrer le groupe, les gars sont très ouverts, ils intègrent les nouveaux parfaitement, c’est aussi pour cette raison que ce groupe a d’aussi bons résultats.

Vous avez pourtant failli rater cette tournée à cause du carton rouge pris à Toulouse. Quelle a été votre première pensée quand vous avez été expulsé ?

Quand je me fais expulser à Toulouse, je m’en veux énormément car je pénalise l’équipe dans un match important en plus. Après, oui, je pense à la sélection mais en premier je m’en veux pour la suite du match en lui-même. Le lendemain, je devais rejoindre Marcoussis pour préparer le premier test face à l’Australie, le lundi je n’étais pas très bien quand les copains sont partis sans moi. Heureusement, ma suspension a été réduite (de trois à deux semaines grâce au head contact process, Ndlr) et j’ai pu rejoindre le groupe en cours de route pour les deux derniers tests.

Reda Wardi a rebondi à Béziers

Vous avez été formé à Montpellier. Pourquoi, selon vous, n’êtes-vous pas parvenu à vous imposer dans l’Hérault alors que vous l’avez fait à La Rochelle ?

A l’époque, peu de jeunes avaient leur chance en professionnels. Lorsque je suis arrivé à la fin de ma formation Espoirs au MHR, je me suis dit que si je voulais évoluer individuellement il fallait que je parte. Progresser à Montpellier me paraissait compliqué. Béziers était un parfait compromis car il y avait un projet sportif dans un championnat exigeant et ce n’était qu’à 40 km de chez moi. En plus, le club s’intéressait à moi depuis plusieurs années. Je suis donc parti à Béziers et la Pro D2 a été hyper formatrice, c’était un passage nécessaire dans mon parcours.

Dans quels domaines a-t-elle été formatrice ?

J’ai énormément appris en Pro D2, pour des jeunes joueurs, c’est très formateur. J’ai pu travailler les bases de mon poste, la tenue en mêlée notamment. Et j’ai joué à un excellent niveau. Lorsque l’on voit le nombre de joueurs de Pro D2 qui réussissent ensuite en Top 14, cela montre la qualité du championnat.

« J’ai commencé à… l’aile. J’ai occupé tous les postes possibles et inimaginables avant de me retrouver pilier »

Après quatre saisons à Béziers, vous découvrez enfin le Top 14 en signant à La Rochelle…

Oui. La Rochelle me suivait depuis quelque temps. J’ai été flatté de l’intérêt porté, le groupe de joueurs était assez impressionnant. Je ne pouvais pas laisser passer une telle opportunité. C’était un club en pleine évolution depuis sa montée de Pro D2, très bien géré et comme je l’ai dit avec un effectif déjà impressionnant.

Vous êtes un pilier mobile, qui court. D’où vous vient cette mobilité, cette vitesse ?

En fait, j’ai commencé à… l’aile. J’ai occupé tous les postes possibles et inimaginables avant de me retrouver pilier, j’ai été centre, ouvreur, 3ème et 2ème ligne. A chaque étape de mon parcours, j’ai pris ce qu’il y avait de bon à chaque poste (rires).

« La Rochelle jouera toutes les compétitions à fond »

Si l’équipe a besoin d’un buteur, vous serez donc prêt…

Non je préfère laisser ça aux spécialistes. Depuis que j’ai occupé le poste d’ouvreur, j’ai pris du poids donc je ne pense pas que je serais utile. J’ai gardé quelques réflexes, mais à La Rochelle et en équipe de France il y a des joueurs qui remplissent ce job parfaitement. Les sports que j’ai pratiqué avant le rugby à savoir la natation et le taekwondo m’ont aussi aidé dans ma carrière. Bon, je n’étais pas très doué et je me suis rapidement rendu compte que c’était en rugby que j’avais le plus de capacités, mais on retient toujours des choses d’autres disciplines.

Vous êtes champion d’Europe en titre, La Rochelle privilégiera-telle le Top 14 ?

Non, on veut jouer toutes les compétitions à fond. On ne veut pas lâcher notre titre. Remporter le Bouclier, ce serait magnifique après la déception que l’on a connue en finale en 2021. C’était très difficile cette année-là de perdre deux finales, mais on a bien rectifié le tir en Champions Cup avec le titre la saison suivante.

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