samedi 20 avril 2024

Régis Sonnes (Agen) : « Avoir connu le haut niveau fait gagner du temps »

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Jean-Marc Azzola
Jean-Marc Azzola
Journaliste

A 48 ans, le manager d’Agen, Régis Sonnes, n’est ni le plus capé ni le plus expérimenté parmi tous les managers de Top 14. Cela ne l’empêche pas d’avoir des convictions fortes sur sa profession. Nommé en novembre dernier, le SUA compte sur lui pour éviter une Pro D2 qui se rapproche à grands pas… 

Fait-on le même métier quand on est manager d’un club premier de Top 14 ou dernier ?

Oui et non. Les clubs du haut de classement ont par définition des budgets plus élevés. Ils doivent avoir une qualité de joueurs supérieurs dont des internationaux. Ce n’est donc pas la même chose en termes de moyens, d’approche et de structures. Après, cela ne reste que du rugby et on ne parle que de la même chose. On utilise les mêmes méthodologies et les mêmes compétences. Cependant, je me répète, ce ne sont pas les mêmes moyens mis à disposition. C’est le même boulot, mais avec des ressources différentes. 

Pensez-vous pouvoir encore sauver Agen de la relégation ?

On voulait se rapprocher de la 13ème place en battant Brive (6-15). C’est manqué. On veut obtenir cette 1ère victoire pour valider le travail. Cela réconforterait déjà tout le club pour l’investissement. Puis il faut veiller au développement du club en parallèle sur du moyen terme. On a progressé, mais on doit continuer à le faire. 

Votre carrière de manager est-elle en adéquation avec votre passé de joueur (il a remporté trois Brennus avec Toulouse en 1994, 1995 et 1997, Ndlr) ? 

Quand j’étais joueur, je ne me voyais pas entraîneur. C’est une question d’opportunités et d’expériences. Après le Stade Montois, je m’étais engagé dans la vie active au sein du Conseil Départemental des Landes. Christian Lanta m’a alors appelé pour me demander si je ne voulais pas l’accompagner. Il m’a mis le pied à l’étrier et j’ai enchaîné. Je suis davantage en adéquation par rapport à ce que je fais dans le sens où je recherchais des rencontres, des apprentissages, des expériences différentes. Aujourd’hui, ces challenges personnels que je relève m’enrichissent en tant qu’homme. L’entraîneur a des défis à relever et l’homme doit trouver des solutions. Il doit s’adapter et grandir. 

« Je ne me voyais pas entraîneur… »

Certains managers de Top 14 ont été internationaux, mais pas vous. Cela ne rend-il pas le message plus compliqué à faire passer ?

Si on évoque le message à transmettre, cela n’a rien à voir avec le statut du joueur qu’on a été. Cela rime davantage avec la personnalité et l’homme. Quel est son charisme, son management, son caractère humain donc sa personnalité, ce sont davantage les vraies questions à se poser. Ensuite, le fait d’avoir été un ancien joueur international a fait vivre à ces personnes des expériences de haut niveau, de mise sous tension, de gestion des émotions et de la haute connaissance du haut niveau. Un entraîneur qui a tout ce bagage peut amener toutes ces compétences psychologiques et émotionnelles à ses joueurs. Mais ce n’est pas non plus car on a vécu tout cela que l’on devient pour autant un grand entraîneur. La méthodologie et la réflexion que l’on met en place rentrent ensuite en ligne de compte. Tout cela est associé à la personnalité. C’est un mix. Finalement, le fait d’avoir connu le haut niveau fait gagner du temps. 

Finalement, cela change quoi d’être manager dans un club où on a été joueur avant ?

J’ai connu aussi des clubs et des pays (l’Espagne entre 2010 et 2012, Ndlr) où je n’avais pas joué avant. L’important est surtout de s’identifier à la culture. Cela doit être un autre point fort d’un grand entraîneur/manager avec cette grande capacité d’intégration et d’adaptation pour pouvoir répondre favorablement au peuple, à la ville, à la région. C’est un des facteurs clés de la réussite. Il faut que le projet de jeu et la personnalité correspondent à la culture club. Cela permet de connecter rapidement avec les joueurs et le public. Quand on a joué dans un club, l’affect motive. 

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