vendredi 19 avril 2024

Rétro : Moscato, Simon, Gimbert, ces joueurs qui ont marqué l’histoire de Bègles

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Rarement une poignée de joueurs (Vincent Moscato, Serge Simon et Philippe Gimbert) n’a autant occupé l’espace et attiré l’attention en rentrant dans le cerveau de leurs adversaires. Telle a été la belle histoire des Rapetous de bègles il y a une trentaine d’années.

Il est toujours bon de se replonger dans l’histoire. Alors rembobinons-là. Au début des années 90, des durs à cuire au crâne rasé, sévissent sur les terrains de rugby de l’hexagone. Les trois Rapetous se nomment Vincent Moscato, Serge Simon et Philippe Gimbert. Le rapprochement avec les Rapetous, célèbres bandits de bande dessinée est inévitable. Vincent Moscato confirme :

« Comme on était rasés, un journaliste de Sud Ouest (Patrick Espagnet) nous avait appelés ainsi. Comme les trois voleurs. A leur image, on était trapus et rasés. On ne faisait pas les quatre cents coups, mais cela y ressemblait un peu… ». Quid de l’ambiance en interne d’un CA Bègles-Bordeaux sacré en 1991 ?

Moscato : « L’ambiance était celle d’une équipe qui fonctionnait bien et qui gagne. Quand le Stade Toulousain gagne, une communion entre les avants opère. On sent des personnes qui vivent bien ensemble. Il y avait aussi dans notre équipe comme quelque chose de sacré comme quand tu es gamin. Il existait une vraie communion et sympathie entre les mecs ».

Moscato, Simon, les légendes de Bègles

La première ligne béglaise était particulièrement crainte pour sa puissance et son caractère bagarreur. La célèbre tortue béglaise a marqué son époque et les esprits. Orchestrée à cette période par le demi de mêlée Bernard Laporte, on parlait là d’un pack pénétrant dont les avants, toujours en mouvement constituaient de véritables menaces et poisons pour leurs adversaires tétanisés :

« Cette tortue béglaise a été bien entendu très travaillée. Elle a été la résultante d’exercices maintes fois répétés à l’entraînement. C’était une belle organisation ». Alors le CA Bègles-Bordeaux de l’époque une équipe novatrice ?

« Ce serait prétentieux d’employer ce terme, rétorque avec humilité l’ancien international français aux 4 sélections. On a bien marché et on a gagné un titre. Un point, c’est tout. On n’en a pas gagné autant que le Stade Toulousain. Nous n’avons pas été à la hauteur des Toulousains et loin de là ! On n’a pas duré assez longtemps. Par contre, on avait notre style de jeu avec des groupés pénétrants et des franchissements après les touches, qui étaient effectivement un peu nouveau ».

La tortue Beglaise, une légende du rugby

Il n’empêche, cette équipe et sa célèbre tortue béglaise ont grandement bouleversé et marqué l’univers de notre rugby. Avec comme récompense ultime le Bouclier de Brennus remporté en 1991 19-10 contre Toulouse. Un moment de joie quasi indescriptible devant près de 50 000 spectateurs. Vincent Moscato n’a évidemment pas oublié. Il en parle avec une certaine émotion, bien qu’il soit passé à autre chose :

« Il y a eu un fort investissement pour atteindre ce titre, mais aussi une relation très forte entre nous. Le rugby est un sport qui génère ce genre de choses. C’est un sport de combat collectif. Il fait unir très fort les uns avec les autres. Bien entendu ce titre a compté. Cela a même été très fort. Un moment très heureux et magnifique de ma vie.

Des amitiés se créent. Quand tu joues au rugby et quand tu vis ce qu’on a vécu, tu es privilégié. Mais le sport reste éphémère. J’ai arrêté le rugby à l’âge de 33 ans. J’ai continué ma vie. Le temps passe. Cela fait trente ans. Ce ne sont que de bons souvenirs. Ils ne hantent pas mes nuits pour autant. Mon existence ne s’est pas arrêtée là. Il y a eu bien d’autres choses ensuite ».

Quand on demande à l’ancien talonneur aujourd’hui âgé de 56 ans, pourquoi cette équipe s’est finalement disloquée, il botte en touche :

« L’important n’est pas de savoir pourquoi cette équipe s’est disloquée, mais plutôt pourquoi cela a bien fonctionné. Après, ce sont des histoires d’hommes. Ce n’est pas ce que je retiens en priorité. Comme on dit, vivre à deux en couple c’est difficile. Alors quand on est 25 ou 30 c’est encore plus compliqué ».

Pourtant leur communion était bien belle ! Au Parc des Princes les Rapetous avaient épuisé le Stade Toulousain (19-10) il y a plus de trente ans, le 1er juin 1991. Cette domination nationale avait été telle qu’elle avait permis à cette première ligne béglaise d’être convoquée en équipe de France dans la foulée !

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