Le meilleur marqueur d’essais du Tournoi 1998, Philippe Bernat-Salles confie le plaisir qu’il avait eu à évoluer dans cette sélection joueuse, entreprenante, malicieuse et endurante.
Dans quel état d’esprit étiez-vous personnellement avant le début du Tournoi ?
Quand on est rugbyman, participer à l’époque aux Cinq Nations était un privilège. J’avais eu la chance de pouvoir faire partie de cette équipe. A un an de la Coupe du monde, il y avait eu beaucoup d’envie et de satisfaction d’être présent.
Signer pour cette sélection un deuxième Grand Chelem de rang après celui de 1997 avait-il été logique ?
Je ne sais pas vraiment si on peut parler de logique, mais force est de constater que cela a été fait. Il y avait une forme de continuité dans cette équipe même si ce n’était pas exactement les mêmes joueurs en 1997 et 1998. Dans notre tête, on était de toute façon-là pour gagner le Tournoi.
Philippe Bernat-Salles a fait explosé les Écossais et les Gallois
Avec un festival offensif avec plus de 50 points collés aux Ecossais et Gallois !
Cela avait été effectivement énorme. Personnellement, j’avais eu un peu les boules (sourire) car j’avais manqué le Grand Chelem des essais ce jour-là (1 essai contre l’Angleterre, 2 contre l’Ecosse, 1 contre l’Irlande, mais 0 contre le Pays de Galles, Ndlr). On avait une équipe qui nous permettait de jouer, de marquer des essais. Il y avait beaucoup de joueurs qui aimaient le ballon, qui couraient vite et un Thomas (Castaignède) en pleine forme. Et nous, on était pas mal en bout de ligne… On ne faisait pas 120 ou 130 kg, mais on déployait un jeu en mouvement. Cela nous permettait de marquer des essais. Tout était fait pour cela.
Vous en aviez été un beau symbole en finissant meilleur marqueur d’essais du Tournoi…
On était une équipe offensive. Pour marquer des essais, il fallait que les ballons arrivent à l’aile. On avait aussi une 3ème ligne qui courait énormément avec en particulier Olivier Magne. Il y avait cette belle dynamique en perspective de la Coupe du Monde 1999. On avait mis tout en œuvre pour être performant à ce moment-là. On était arrivés à la Coupe du monde avec plus de certitudes qu’on ne serait partis si on n’avait pas réalisé tout cela avant.