Disqualifiée en 2019, la Roumanie a cette fois bénéficié de la disqualification de l’Espagne pour être repêchée. Mais, dans le groupe de la mort, elle a commencé par prendre une raclée (82-8) par l’Irlande.
Comme en 2007, la Roumanie est présente en France pour la Coupe du monde. Pour Taylor Gontineac, l’arrière du Rouen Normandie, c’est un aspect positif de jouer une Coupe du monde dans le pays de ses origines ; la France : « Tout est là pour accueillir la famille pour qu’elle vienne nous voir. Ils n’auront pas à effectuer un long trajet pour me voir jouer à l’autre bout du monde. Là, ils peuvent prendre la voiture et venir. Moralement, ça peut faire du bien ». L’équipe espère montrer un beau visage en France.
À lire aussi : Le guide la Coupe du Monde
Une densité physique qui posera des problèmes
« On est une équipe plutôt physique, qui a toujours eu un bon paquet d’avants. Mais on essaye de montrer qu’on peut jouer aussi au rugby, et qu’on n’est pas seulement une équipe qui fait de la mêlée et des mauls. On est un bon groupe jeune qui peut grandir. » Pour le joueur de 23 ans, rester dans le championnat roumain comme beaucoup de sélectionnés est un désavantage :
« Bien sûr que c’est un frein. On avait vu dans les années 2000 qu’il y avait beaucoup de joueurs roumains qui étaient partis en France dans un meilleur championnat. Je peux prendre l’exemple de mon père Roméo Gontineac qui était venu jouer en France. Il y a eu également Marius Tincu. C’est très important pour les joueurs de s’exporter dans un meilleur championnat que de rester jouer dans le championnat roumain qui est moins relevé. » Des Roumains qui sont prêts pour cet énorme défi.
« Il y a beaucoup de pression car c’est un enjeu qui peut arriver une fois dans la vie. On s’entraîne très dur, le staff nous aide. Entre les joueurs, on se soutient moralement. Il y a une bonne ambiance, et on est tous très excités. »
« Ne pas avoir de regrets »
Si Taylor Gontineac va disputer sa première Coupe du monde, certaines éditions l’ont marqué. « En 2015, j’étais allé voir l’équipe en Angleterre. Je me souviens notamment du match contre le Canada. Cela fait partie de notre ADN d’une équipe qui ne lâche rien. Ils étaient menés 15-0 à la mi-temps, et ils ont remonté le score vers la fin de match (15-17, Ndlr) ça prouve aussi notre force de caractère. »
Pour Taylor Gontineac, l’objectif de l’équipe est de se donner à fond et montrer qu’elle peut produire un bon contenu : « Il n’y a pas spécialement d’attente, car on sait très bien qu’on ne peut pas rivaliser avec les équipes du tiers A dans un groupe très relevé en compagnie de l’Afrique du Sud, l’Ecosse, les Tonga et l’Irlande. Mais l’objectif, que ce soit personnel et collectif, c’est de prouver au monde du rugby qu’on est encore présent et qu’on peut encore grandir, car on a encore du potentiel, surtout prendre beaucoup de plaisir et avoir beaucoup de souvenirs. »
« Rien n’est joué, ça va être très dur de rivaliser avec toutes ces équipes, et également les Tonga qui ont une équipe d’enfer avec des anciens All Blacks, mais on va tout donner pour ne pas avoir de regrets. »
La Roumanie sans objectif
Le centre pourra compter sur son père, Roméo (quatre Coupes du monde comme joueur en 1995, 1999 2003 et 2007, co-recordman roumain de participations avec 14 matches, et ancien sélectionneur entre 2010 et 2011), pour lui donner de précieux conseils :
« Mon père me donne beaucoup de conseils depuis le début de ma carrière quand j’ai eu ma première sélection en 2018. On s’appelle souvent pour échanger. Il m’aide beaucoup et c’est une très bonne chose. C’est plutôt positif d’avoir aujourd’hui un sélectionneur roumain (Eugen Apjok) qui comprend notre mentalité et celle des joueurs qui jouent ici, et qui est Roumain. Il y a aussi toutes les valeurs/cultures roumaines aussi, c’est très important pour nous. » Promise à la 5ème place, la Roumanie donnera tout pour faire honneur à sa participation acquise sur tapis vert suite à la disqualification de l’Espagne. Après une entrée en lice très difficile face à l’Irlande, la Roumanie attend maintenant l’Afrique du Sud, pour essayer de ne pas faire pire…
Calendrier
- 9 septembre, 15h30 : Roumanie Irlande (Matmut Atlantique, Bordeaux)
- 17 septembre, 15h : Roumanie Afrique du Sud (Matmut Atlantique, Bordeaux)
- 30 septembre, 21h : Roumanie Ecosse (Stade Pierre-Mauroy, Villeneuve d’Ascq)
- 8 octobre, 17h45 : Roumanie Tonga (Stade Pierre-Mauroy, Villeneuve d’Ascq)
1
Les Chênes ont participé à toutes les Coupes du Monde, sauf celle de 2019. Il savaient été disqualifiés pour avoir fait jouer des joueurs non éligibles. Elle n’a jamais gagné plus d’un match dans les éditions(1987,1991,1999, 2003, 2007 et 2015).
Condamnée à la dernière place ?
Absente pour la première fois de son histoire à la Coupe du Monde en 2019 pour avoir fait jouer des joueurs non éligibles, la Roumanie effectue son retour. Dans le groupe B, elle affrontera l’Irlande et l’Afrique du Sud, deux équipes qui s’étaient qualifiées pour les phases finales de la dernière édition. Elle affrontera également l’Ecosse et les Tonga contre qui les Roumains étaient ressortis vainqueurs de leur dernière confrontation en 2021 (32-20).
Malgré l’énorme défi qui les attend, avec un groupe de la mort, l’équipe roumaine peut espérer repartir avec une victoire face aux Tonga qui est l’adversaire le moins relevé du groupe. Mais il faudra se surpasser et imposer une grosse adversité pour créer l’exploit.
Le saviez-vous ?
La Roumanie a réalisé une performance exceptionnelle lors de la Coupe du Monde 2015. En effet, elle a remonté en seconde période un grand retard après avoir été menée 15-0 contre le Canada, pour finalement s’imposer 17-15. Les Roumains ont notamment inscrit deux essais, et les supporteurs roumains à l’issue du match ont éclaté de joie. La détermination à ne rien lâcher de l’équipe roumaine a été saluée par le monde du rugby.
Les plus de la Roumanie
- Comme la Géorgie, la Roumanie est réputée par sa solide mêlée ce qui lui donne un avantage dans ce secteur.
- Malgré des résultats moyens, l’équipe roumaine a participé à 8 éditions sur 9 de la Coupe du monde. Une expérience non négligeable.
- Vern Cotter intègre le staff de la Roumanie pour la Coupe du monde. L’entraîneur néo-zélandais avait déjà été là contre l’Espagne le 19 mars pour la troisième place du Rugby Europe Championship. Il occupera un poste de consultant durant la compétition. Il a déjà coaché l’Ecosse et les Fidji.
Les moins de La Roumanie
- Peu de joueurs s’exportent. Sur les 33 présélectionnés, 24 provenaient du championnat local qui n’est pas relevé.
- Longtemps leader en termes de meilleure nation européenne derrière les équipes des 6 Nations, la Roumanie a perdu son leadership au profit de la Géorgie.
- Depuis la Coupe du Monde 2003, et l’introduction de cinq équipes par groupes, la Roumanie n’a jamais terminé dans le top trois pour s’assurer une qualification automatique à la Coupe du monde qui suit.
L’avis d’Olivier Magne
« Les Roumains ont du mal à retrouver leur glorieux passé. La fédération a eu du mal à se réorganiser. Ils ont pris 35 points contre les Américains, c’est beaucoup. Ils ont peu de joueurs de qualité, la preuve est qu’il n’y a plus beaucoup de joueurs roumains dans le championnat de France, avant il y en avait beaucoup, la sélection nous posait des problèmes. La championnat domestique ne possède pas de joueurs de qualité non plus, du coup le niveau de la sélection s’en ressent bien sûr. »
Levon Davidian