vendredi 19 avril 2024

Rugby : pourquoi le XV de France fait peur au monde entier

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Jean-Marc Azzola
Jean-Marc Azzola
Journaliste

A quinze mois de l’ouverture de la coupe du monde, le XV de France, sur ses terres, est le grand favori au titre (le seul qui lui manque) fort de son grand chelem et de clubs qui ont raflé pour la deuxième année de suite les deux coupes d’europe.

Actuellement, il n’est pas bon se frotter aux Français. En remportant le dernier Tournoi des Six Nations, le 10ème Grand Chelem de son histoire après celui de 2010, la France est grimpée au 2ème rang mondial. En clubs même réussite ! En Champions Cup, ils étaient trois pensionnaires français en demi-finales (Toulouse, La Rochelle et le Racing 92). La Rochelle a finalement remporté le Graal avec autorité contre le club irlandais du Leinster (24-21).

Le XV de France au 2ème rang mondial

En Challenge Cup, Lyon s’est imposé dans une finale 100% française contre le RCT (30 à 12). Difficile de faire mieux ! « Actuellement, la France ne fait que gagner. J’espère que cela va continuer. Cela crée un engouement important. Je m’en rends compte sur Montpellier. Les gens viennent beaucoup plus voir du rugby. Ils se régalent.

Depuis que le XV de France enchaîne les gros résultats, les gens s’intéressent davantage au rugby qu’au football. Il n’y a qu’à constater le nombre de téléspectateurs enregistrés sur le dernier match de l’équipe de France dans le Tournoi avec plus de 8 millions pour s’en rendre compte » souligne l’international français du MHR Mohamed Haouas (15 sélections). Son partenaire et futur Toulonnais, Benoît Paillaugue, est sur la même longueur d’onde :

« Beaucoup de joueurs internationaux veulent venir dans notre Top 14. Effectivement, il y a de l’argent, mais aussi un championnat qui tourne très bien. L’équipe de France en récolte les fruits. Il faut continuer dans cette direction. Cela donnera encore plus envie à de jeunes joueurs de s’inscrire au rugby ».

« Le TOP 14 a donné plus de chance aux joueurs français »

Eric Bonneval (18 sélections) voit lui plusieurs raisons à cette embellie globale. « Les clubs, la sélection, c’est quand même lié. L’un tire l’autre. Quand l’équipe de France va, en général les clubs vont bien aussi. Et inversement. Quand Toulon dominait et que l’équipe de France était moins bien, il n’y avait pas beaucoup de Français au RCT. A un moment donné, être Français en Top 14 relevait presque de l’exploit. On avait des postes en pénurie.

« On préférait aller chercher des étrangers et des physiques de 110 kg qu’un jeune Français de 20 ans. On avait alors un rugby qui stagnait, sans fraîcheur, sans passion, qui se stéréotypait. On s’est rendu compte qu’on pouvait jouer au rugby sans avoir ce physique monstrueux. Regardez ceux qui arrivent à Toulouse la saison prochaine avec Capuozzo, Jaminet ! »

« Il existe des modes et des conjonctures. Cependant, Il n’y a pas de secret. Les meilleurs joueurs progressent en jouant. A 20 ans, l’apprentissage est achevé. Un contexte général favorable s’est mis en place. C’est aussi vrai chez les autres. Quand les Anglais nous dominaient en Coupe d’Europe, bien souvent le XV de la Rose était performant. Pareil avec les Irlandais. Le Top 14 a donné plus de chance aux joueurs français. Les jeunes sont montés en puissance. Ils ont gagné, et on les a davantage fait jouer. Chose qu’on ne faisait pas forcément avant. Ils ont gagné en confiance ».

De la Fédération au grand public, les Bleus seront soutenus

Il ne reste plus qu’à décrocher le gros lot, le titre suprême, celui de champion du monde. Pas simple pour Eric Bonneval… « Pour gagner une Coupe du monde, il faut un peu de réussite aussi. Franchement, on a le potentiel, les gens, les joueurs qu’il faut. L’organisation, la préparation, la volonté de la Fédération et des clubs, tout le monde va pousser derrière cette équipe de France. Nos joueurs vont arriver au bon moment, en pleine possession de leurs moyens avec suffisamment d’expérience ».

« Après, sur une épreuve comme celle-là, il ne faut pas prendre un carton rouge au mauvais moment, ni qu’il y ait un blessé, car certains joueurs sont quasiment irremplaçables. On n’est pas à l’abri du pépin, de l’erreur. Il n’y en a pas beaucoup dans le monde et nous on a la chance d’en avoir un. On a le 9. Le champion du monde est toujours le plus fort. Mais ce n’est pas toujours la plus belle équipe qui s’impose. Une Coupe du monde, c’est particulier, ce n’est pas un championnat. Tu passes à côté d’un match et tu es cuit. Je me méfie évidemment des Sud-Africains et des Blacks. Le match d’ouverture sera fabuleux, mais il ne sera pas vital pour la suite, il faut surtout remporter les matches qu’il faut ». A l’instant T, beaucoup de voyants sont au vert côté français. De quoi espérer continuer à surfer sur cette vague bleue ».

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