vendredi 19 avril 2024

Samuel Marques (US Carcassonne) : « On ira au Mondial sans pression ! »

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Le joueur franco-portugais de l’US Carcassonne, Samuel Marques a grandement contribué à la qualification du Portugal pour la Coupe du monde 2023 en inscrivant face aux États-Unis la pénalité de la qualification à la dernière seconde (16-16). Entretien réalisé pour Rugby Magazine et Le Quotidien du Sport.

Quelle sensation vous parcourt au moment où votre pénalité passe entre les poteaux et vous donne la qualification ?

Je n’ai rien ressenti de particulier individuellement. C’est quelque chose de collectif, on bataille depuis plusieurs années maintenant, c’est vraiment une victoire collective. J’ai fait seulement ce que je devais faire. C’est la concrétisation d’un travail d’équipe, de tout un staff, de tout un groupe de joueurs qui depuis maintenant trois ans vivent quotidiennement ensemble. Le travail qu’a accompli Patrice (Lagisquet, Ndlr) pour le rugby au Portugal est énorme donc on lui doit beaucoup. Si on en est là, c’est en partie grâce à lui.

Samuel Marques sera avec le Portugal à la Coupe du monde

Est-ce un exploit pour le rugby portugais ?

Bien sûr ! Cela faisait depuis 2007 que le Portugal n’était pas allé à la Coupe du monde. Tout le monde l’attendait !

Vous êtes franco-portugais, qualifié pour la prochaine Coupe du monde en France, ce sera forcément une émotion et un moment particulier pour vous.

Pour tout joueur, jouer la Coupe du monde, peu importe où ça se situe, c’est le graal. Pour nous les joueurs qui vivent en France c’est incroyable parce qu’on aura toutes nos familles, les gens qu’on aime. On va vivre ça chez nous donc forcément ça va être amplifié, les émotions vont être énormes.

Que pouvez-vous ambitionner dans un groupe C relevé (Pays de Galles, Géorgie, Australie, Fidji…) ?

On va jouer notre rugby, on va y aller sans se poser de questions et essayer déjà de se faire plaisir. On a un jeu de mouvement donc on ne le reniera pas et on restera sur la même optique. Nous aurons zéro pression, c’est quelque chose qui n’est pas négligeable. On a envie de se faire plaisir, on a bataillé pour y être donc forcément jouer un tournoi comme la Coupe du monde sans pression c’est énorme donc on prendra match après match et on verra où ça nous mènera.

« Si on en est là, c’est en partie grâce à Patrice Lagisquet »

Est-ce le plus beau souvenir de votre carrière ?

Oui forcément, ça restera gravé à vie parce que j’avais la chance d’avoir ma femme et mes enfants à Dubaï en plus. Pour la petite anecdote, Patrice en début de tournoi nous convoque et nous dit clairement que sur les deux premiers matches si on gagne avec le bonus il ne faut pas s’arrêter là seulement à 4 essais, il faut en mettre le plus possible car ça pouvait se jouer au goalaverage en cas s’égalité sur le dernier match.

Si on faisait match nul, c’était celui qui avait le plus gros goal-average qui passait et c’est ce qui est arrivé. On gagne 85-0 contre le Kenya, et on passe devant les Etats-Unis au goal-average !

Quelle est justement l’importance de Patrice Lagisquet dans cette qualification ?

Patrice a mis beaucoup de rigueur et de travail. Il a amené un système de jeu, beaucoup de fraîcheur. Lagisquet a une génération en or qui a beaucoup de talent. Il a amené un système de jeu, beaucoup plus de rigueur sur l’analyse vidéo. Depuis quatre ans qu’il est là, il y a une évolution constante.

Un mot sur les grands joueurs de l’équipe comme Raffaele Costa Storti (Béziers) et Rodrigo Marta (Dax).

Costa et Marta sont jeunes, ils ont plein de fraicheur. Ils ont envie de jouer tous les ballons, ça fait énormément de bien. Ils amènent beaucoup d’envie. Ce sont des joueurs de duel, ils aiment jouer au rugby donc c’est facile. C’est franchement un bonheur d’être avec eux au quotidien. Ils me rappellent que le rugby est un sport d’abord, pas un métier. Pour eux, c’est vraiment un amusement et ça fait vraiment du bien.

Parlez-vous portugais ?

Non, malheureusement, il faudrait que je m’y mette d’ailleurs ! On parle en anglais et eux contrairement à nous parlent très bien français. Donc pour la communication il n’y a aucun souci.

Propos recueillis par Olivier Rivaud

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