vendredi 13 septembre 2024

Santiago Arata (Castres) : « Kockott m’a beaucoup fait progresser »

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Jean-Marc Azzola
Jean-Marc Azzola
Journaliste

Le demi de mêlée de poche international uruguayen Santiago Arata (26 ans) compte bien vivre une saison exaltante avec le club tarnais. Entretien pour Le Quotidien Du Sport et Rugby magazine. 

Etes-vous devenu un joueur différent depuis que vous avez signé à Castres en 2020 ? 

A Castres, j’ai exploité une bonne base physique. Rugbystiquement, j’ai beaucoup progressé aussi. Mentalement également. Le Top 14 est une compétition très longue et très exigeante. C’est dur psychologiquement. Si j’en suis là, c’est notamment beaucoup grâce à ma femme. Etre loin de ses proches est aussi un énorme défi. J’ai pas mal grandi.

Castres est-il beaucoup suivi en Uruguay ? 

Bien entendu ! Rodrigo Capo Ortega y a notamment beaucoup contribué. Je pense que moi-aussi (sourire). J’étais le seul Uruguayen en Top 14. Désormais, il va y avoir aussi Manuel Leindekar, le 2ème ligne qui va jouer à Bayonne cette saison. Il existe un engouement médiatique en Uruguay pour le Top 14 par rapport à la Premiership ou même au Super Rugby.

Santiago Arata, le chambreur en chef

Avec votre culture, qu’avez-vous apporté au CO ?

Certainement que je casse bien les c… (rires). C’est ma culture et ma façon d’être. J’aime chambrer. Notre culture uruguayenne fait qu’on aime partager. On a l’esprit de groupe ancré en nous. L’Uruguayen au travail est quelqu’un qui a beaucoup d’énergie. Il est comme un chien (sic). On est petits (Arata mesure 1m74, Ndlr), mais on aime défier les plus grands, aller au contact. C’est typique chez nous. Avec environ 3 millions d’habitants, on est un petit pays dont 1,5 million vivent dans la capitale (Montevideo, Ndlr). Assez peu jouent au rugby, moins de 10 000. Donc notre force de caractère prédomine. Cela coule dans notre sang. 

Avez-vous franchi un cap la saison passée ? 

Oui surtout sur le plan de la confiance. Etre concurrent de Rory Kockott a constitué un gros défi à relever. Rory m’a beaucoup aidé à progresser. Puis jouer à côté d’un Argentin comme « Urda » (Urdapilleta), c’est énorme. Il te donne beaucoup de confiance. Je me sens super à l’aise à côté de lui. 

« À Castres, on s’en fout des grands noms » 

Où situez-vous encore votre marge de progression ?

On peut toujours faire mieux. Il le faut dans un championnat qui est le plus dur au monde. Pour ma part, je dois surtout faire en sorte d’être précis toute l’année, être constant. A mon poste, beaucoup de paramètres rentrent en ligne de compte comme le pied, la passe, le cardio, la communication. 

Dans la poule de la Nouvelle-Zélande et de la France que peut espérer l’Uruguay en Coupe du monde ?

On aura deux matches à jouer capitaux, deux finales, contre l’Italie et la Namibie. On a l’opportunité de continuer à écrire l’histoire de l’Uruguay. Jamais notre pays n’a gagné deux matches dans cette compétition. L’Italie traverse actuellement une période pas évidente. Cela nous ouvre une possibilité. Puis on jouera deux monstres, la France et la Nouvelle-Zélande. La France est le meilleur pays du monde actuel. Les Bleus sont pour moi les favoris de ce Mondial. Ils ont des joueurs jeunes. Ils ont un groupe super. Ils ont fait de supers matches. 

Quid des ambitions de Castres sans un recrutement hallucinant ?

Ça, c’est l’identité du club. On se fout des grands noms. Le nom de famille n’est pas important ici. On continue sans cesse d’apprendre. C’est notre force. J’espère vraiment que les nouveaux vont prouver que ce sont de vrais Castrais. Quand j’ai débarqué à Castres de l’Uruguay et des Etats-Unis, personne ne me connaissait. Urdapilleta m’a dit : « On s’en fout de ton nom de famille ». J’ai vraiment gardé cela en tête. Ici, tu dois prouver pour avoir ta place.

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