Le Stade toulousain fait preuve d’une longévité exemplaire au plus haut niveau. S’il doit ses titres à de grands joueurs venus de l’extérieur du club, il les doit aussi à des jeunes joueurs issus d’un système de formation au Sein du club exemplaire quant bien même l’UBB occupe désormais la 1ère place au niveau du classement des centres de formation.
La qualité de la formation au Stade Toulousain n’a pas d’équivalent. Chaque année, de jeunes joueurs issus du centre s’imposent en équipe première, dans un effectif pourtant très dense. Le club se distingue par la force de son collectif, de son histoire et des hommes qui le représentent. Le président actuel Didier Lacroix a grandi au Stade Toulousain. Il est le plus bel exemple, qu’à Toulouse, un joueur qui a porté le maillot du club peut devenir entraîneur ou président.
C’est le cas de Michel Marfaing, ancien 3⁄4 du club et désormais manager sportif du centre de formation : « A tous les étages du club, et pas seulement dans le staff de l’équipe première, il y a des anciens joueurs. C’est la génération des années 90 qui est aux postes de direction actuellement avec Emile Ntamack, Jérôme Cazalbou, etc. Cette présence motive les jeunes qui côtoient leurs idoles, qui voient que le club a des valeurs. »
Le stade toulousain forme les jeunes avec des valeurs
Il a des valeurs et il a aussi des résultats avec « ces dernières saisons un ou deux joueurs qui basculent en pro chaque année. Notre objectif est d’être un club formateur qui offre du temps de jeu à ses jeunes afin qu’ils deviennent professionnels au sein du club.
Aujourd’hui, on a 62% de joueurs formés au club qui deviennent professionnels (1/3 le deviennent avec le Stade Toulousain), c’est monté jusqu’à 70% certaines années, mais ce pourcentage est aussi descendu à 40%. Cette baisse correspond à la période où l’équipe avait de moins bons résultats, le staff hésite toujours dans ces cas-là à prendre des jeunes. Afin que les jeunes se sentent proches des professionnels, on essaie de caler les entraînements en même temps que les professionnels. Actuellement, 11 jeunes joueurs s’entraînent avec les professionnels.
Il n’y a pas un poste plus mis en avant qu’un autre. Ça dépend des générations, pour celle des Poitrenaud, Michalak beaucoup de 3⁄4 sortaient, aujourd’hui il y a pas mal d’avants » ajoute Michel Marfaing.
A chaque étape de la formation, les joueurs sont mis dans le bain du jeu d’attaque à la toulousaine. On leur apprend à attaquer balle en main et à utiliser le moins possible le pied. Le staff de l’équipe première permet ensuite aux jeunes de trouver leur place et jouer au plus haut niveau : «Nous cherchons à former des joueurs capables de performer à travers leur capacité de lire le jeu et à désorganiser la défense adverse »détaille Valérie Vischi-Serraz la directrice du centre.
Deux membres du staff des professionnels, Virgile Lacombe et Alan-Basson Zondagh, auprès des espoirs
A Toulouse, le club met aussi l’accent sur l’évolution personnelle de chacun. C’est pour cette raison qu’il prend en charge la formation universitaire ou scolaire car, au-delà de la formation de joueurs, le club veut aussi former des hommes. Les jeunes arrivent au centre à l’âge de 16 ans et peuvent y rester jusqu’à 23 ans.
Ils ne sont pas logés car le club estime qu’à cet âge-là ils peuvent être autonomes, mais il leur propose des logements à l’extérieur. Il y a également un sport-études dans le club qui préconise un emploi du temps équilibré mitemps rugby et mi-temps études. Valérie Vischi-Serraz :
« La priorité, pour le jeune, c’est le rugby, mais on essaye de faire en sorte qu’il mène les deux de front. Les résultats sont excellents, la réussite au bac est régulièrement proche du 100%. Le centre de formation prépare à des cursus tels que des BTS ou des licences ».
Afin que le jeu d’attaque de l’équipe première soit bien assimilé, le Stade Toulousain a pensé à tout, il délègue deux membres du staff des professionnels, Virgile Lacombe et Alan-Basson Zondagh auprès des Espoirs, ça permet d’avoir une passerelle supplémentaire entre les jeunes et les pros. Parmi les Espoirs, il y en a quelque uns qui sortent du lot. Certains ont déjà intégré occasionnellement l’équipe professionnelle, d’autres tapent à la porte.
Toulouse, premier centre de formation de France
Les joueurs les plus prometteurs qu’il faudra suivre dans les mois à venir sont Emmanuel Meafou, Théo Ntamack, Josh Brennan, Dimitri Delibes ou Guillaume Cramont. Le passage de jeunes en professionnels n’affaiblit pas l’équipe des Espoirs ou le centre de formation puisque les résultats restent élevés comme le souligne Valérie Vischi-Serraz :
« On a été champions de France avec de nombreux jeunes en étant classé 1er centre de formation. Le contexte devient plus difficile pour la formation un peu dans tous les clubs. Les dirigeants cherchent des résultats immédiats, se tournent plus facilement vers des joueurs expérimentés ou étrangers que vers des joueurs de la formation. C’est compliqué pour un jeune d’avoir du temps de jeu. »
Au Stade Toulousain, le problème ne se pose pas vraiment, Ugo Mola et son staff n’hésitent pas à lancer des jeunes qui le méritent. En période de doublons, Guillaume Cramont a ainsi mis à profit l’absence des internationaux pour se montrer et dire aux entraîneurs qu’ils pouvaient compter sur lui. La formation toulousaine a encore de belles années devant elle, le réservoir semble sans fin.
Le club fait rêver et quand il se rend sur les terrains ou à des stages de détection Michel Marfaing peut mesurer l’aura que possède le Stade Toulousain auprès des jeunes. A Toulouse, le rugby suscite des vocations et donne l’envie à de nombreux petits garçons de se mettre au rugby.