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Stéphane Risacher, sur son fils : « Ça n’a aucun sens de dire qu’il est parti en NBA trop tôt »

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Vice-champion olympique en 2000, Stéphane Risacher (52 ans) nous partage son bonheur de voir son fils Zaccharie (19 ans) n°1 de la dernière draft débuter avec Atlanta sa première saison NBA.

Comment sentez-vous la première saison NBA de votre fils ?

Je la sens bien ! Il a atteint son objectif d’être drafté et il est très vite passé à autre chose. Il s’est reposé un peu et après il a attaqué l’entraînement. Depuis fin août, il est installé dans son appart. 

Est-il tout seul aux États-Unis ?

On va se relayer avec sa mère. On a une autre fille à s’occuper ici en France. Mais Zach n’est de toute façon pas tout seul aux Etats-Unis puisqu’il est avec sa petite amie. Son entraîneur individuel Anthony Brossard est également parti avec lui. On va continuer de l’accompagner au mieux. 

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A-t-il beaucoup travaillé cet été, notamment physiquement ?

Il a beaucoup travaillé, pas seulement cet été, mais ces quatre dernières années pour arriver où il est aujourd’hui. Il a pris des habitudes de travail qui vont perdurer. Je ne vais pas dire que la vie continue, mais c’est une étape de plus. 

Sauf que c’est en NBA !

Oui, mais le fond reste le même, c’est travailler, se fixer de nouveaux objectifs et travailler à les atteindre. Les habitudes de travail, il les a, il sera entouré. Atlanta l’a sélectionné avec des idées claires et une envie de le faire progresser.

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« La pression, ce sont les autres qui en parlent »

Etre numéro 1 de la draft, ça rajoute tout de même une pression.

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Les gens passent leur vie à trouver des clichés pour expliquer les choses. On verra bien. Un joueur bien formé se concentre sur son quotidien, sur ce qu’il doit valider au quotidien. La pression, ce sont les autres qui en parlent. 

Victor Wembanyama a mis la barre assez haut. Ce serait quoi une saison réussie pour Zach ? Peut-il par exemple mettre 15 points par match ? 

Je pense que cette saison va bien se passer. Je n’ai pas besoin d’objectifs chiffrés pour imaginer que ça se passera bien. Il se fixera ses critères à lui. J’ai été joueur de basket. L’objectif d’une saison, c’est de bien jouer au basket ! 

La NBA, c’est autre chose. 

Oui, mais quand on joue bien au basket, on fait de bonnes saisons. C’est la NBA. Mais la vie d’un basketteur, c’est monter de niveau aussi longtemps et aussi loin qu’il puisse aller. Et puis de toujours s’adapter et de pouvoir se réaliser. C’est la NBA donc un niveau au-dessus donc il y aura à apprendre des choses, à les apprivoiser, à les dominer. C’est la vie d’un basketteur.

« Zaccharie Risacher n’est pas parti trot tôt en NBA »

Que répondez-vous à ceux qui disent qu’il est parti trop tôt en NBA ?

En fait, ça n’a aucun sens de dire ça. Quand Pascal Donnadieu estime que le bon exemple, c’est Matthew Strazel (Monaco), un joueur qui s’affirme en Euroligue, avant de pourquoi pas aller en NBA, vous n’êtes donc pas d’accord ?

Ça n’a aucun sens de dire qu’il est parti trop tôt. Ça en avait il y a 15 ou 20 ans quand les joueurs étaient draftés beaucoup plus loin. Mais ça n’a aucun sens de le dire à propos de joueurs qui sont draftés aussi hauts. Quand on drafte quelqu’un aussi haut, on a envie de l’avoir tout de suite, de le développer et de le faire progresser. 

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Qu’avez-vous ressenti pour son premier match NBA ? 

J’y étais ! Ça a déjà été fort quand il a été appelé à la draft, a lors là… Je suis dans ma position de père. Il y a des émotions fortes qui se vivent quand elles arrivent. Et parfois on se laisse submerger. 

Allez-vous essayer de voir un maximum de ses matches ?

On va faire au mieux avec son programme et le nôtre. On continue d’accompagner aussi sa sœur (Aïnhoa qui à 17 ans joue à Lyon, Ndlr).  Zach va faire 82 matches, 5 à la maison, 10 jours à l’extérieur, donc l’accompagner quand il est 10 jours à l’extérieur, c’est compliqué. 

On va sûrement avoir à vivre nous aussi cette première saison en réagissant à ses demandes. On sera là en début de saison, sûrement que la famille passera Noël ensemble si c’est possible. On fait ce qu’on fait depuis 10 ans, c’est-à-dire qu’on accompagne nos enfants.

« À 19 ans, il n’ a pas de titres, patience » clame Stéphane Risacher

Ce maillot du premier match, allez-vous le garder ?

Peut-être qu’il voudra lui le garder, c’est quand même le sien (sourire).

Avez-vous eu l’occasion dans votre carrière de signer en NBA ? 

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J’aurais pu (avec les Toronto Raptors, Ndlr), mais ça ne s’est pas fait. C’était une autre époque. C’était entre ma sortie de l’Olympiakos et ma première année à Malaga (en 2002, Ndlr). 

Ce n’était pas un rêve ?

Moi, mon rêve, c’était juste de faire comme mon frère (Marc, Ndlr). Au milieu des années 80, à Clermont-Ferrand, on n’envisageait pas le monde comme un village (sic). Faire comme mon grand frère, ça suffisait à mon rêve. 

Vous ne vivez donc pas votre rêve à travers votre fils.

J’ai répondu à la question depuis bien longtemps. J’ai eu assez de bonheur dans ma propre carrière pour ne pas faire l’erreur d’imaginer que j’allais me réaliser à travers mon garçon. C’est sûrement une des premières questions que je me suis posée. Je suis très content de ce que j’ai fait en bien ou en moins bien dans ma vie de basketteur et je sais que c’est fini !

Aujourd’hui, il a mis la barre encore plus haut ? 

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Ça a l’air assez évident.

Pas encore au niveau des titres…

Il n’a que 19 ans. A 19 ans, je n’avais pas de titre non plus. Il a une carrière à construire et on verra à la fin, mais si je compare avec ce que je faisais à son âge, il a mis bien évidemment la barre plus haut.

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