Le demi de mêlée béarnais Thibault Daubagna a entamé une onzième saison professionnelle dans son club formateur, la neuvième d’affilée en Top 14, avec la ferme volonté de passer un cap pour gagner le droit d’en vivre une dixième. Et ça a bien commencé, Pau est deuxième, avant d’aller à Perpignan… fin octobre. Entretien réalisé pour Rugby Magazine et Le Quotidien du Sport.
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Après onze saisons, vous faites partie des meubles de la Section, n’est-ce pas un danger pour votre progression ?
Ça peut l’être, effectivement, si on ne fait pas l’effort de se remettre en cause tous les ans et même tous les jours. Pour l’éviter, depuis l’an dernier, j’ai cette volonté forte de rester un des leaders du groupe, tout donner pour aider l’équipe à obtenir les meilleurs résultats possibles. C’est mon monteur pour continuer à avancer et à progresser, ne pas tomber dans la routine.
« Whitelock va forcément nous apporter son expérience »
Comment expliquez-vous cette fidélité à un seul club ?
J’ai démarré le rugby dans un club et une région où je me suis toujours super bien senti. Et comme ce club, avec lequel je suis monté de Pro D2, n’a cessé de progresser ensuite, je l’ai accompagné. Nous avons traversé une période difficile, pendant laquelle j’aurais pu répondre à des opportunités, mais après réflexion je ne me voyais pas partir à ce moment-là. Je pense que je m’en serais voulu. J’ai préféré me retrousser les manches pour redresser la situation et je ne le regrette pas.
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Désormais, que manque-t-il à la Section pour parvenir à vivre des saisons plus sereines loin de la bataille pour le maintien ?
La saison passée, nous avons péché par irrégularité, incapables d’enchaîner deux ou trois performances d’affilée, donc aussi de sortir de la zone rouge. Cette saison, dans un premier temps, notre ambition sera de survivre, ensuite de franchir un cap pour basculer dans la première moitié du classement. Pour ça, il faut passer le cut, parvenir à mieux gérer des matches charnières, compter aussi parfois sur un peu de réussite. Il faut se poser les bonnes questions, anticiper et être plus réguliers.
Que vous inspire le recrutement ?
Il nous permet d’avoir un effectif plus dense. L’arrivée de Whitelock après la Coupe du monde va forcément amener de l’expérience à un groupe qui en manque et qui a besoin de confiance pour s’exprimer. Car, derrière, nous avons de bons jeunes qui arrivent avec leur fraicheur et leur enthousiasme. La clé sera de trouver le bon équilibre entre expérience et jeunesse.
Pensez-vous qu’on puisse échapper à un nouveau duel Stade Toulousain/Stade Rochelais ?
En termes de résultats, de palmarès et d’effectifs, ils sont au-dessus. Mais dans une année Coupe du monde, avec un championnat de plus en plus homogène, peut-être qu’il y aura des surprises. On constate année après année que l’écart diminue entre les clubs qui jouent la phase finale et ceux qui jouent le maintien. L’an passé, il y a longtemps eu très peu de points entre la 6ème et la 12ème place.