dimanche 3 décembre 2023

Thierry Perreux : « Le PSG, ce n’est pas que les pros »

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Jean-Marc Azzola
Jean-Marc Azzola
Journaliste

Champion du monde en 1995 avec l’équipe de France, l’ancien ailier droit, Thierry Perreux aujourd’hui âgé de 58 ans, travaille au PSG avec les jeunes. Il s’est confié à Handball magazine et au Quotidien du Sport.

Comment avez-vous été amené à occuper un poste d’entraîneur d’abord d’adjoint puis de la réserve au PSG ?

J’entraîne depuis quelques années. Je l’ai fait en particulier à Villeurbanne, en 2ème et 1ère division. Je l’ai fait aussi à Tremblay. Quand Philippe Gardent a été contacté par le PSG pour venir entraîner l’équipe professionnelle, il m’a demandé si le projet m’intéressait. J’ai accepté.

J’ai été entraîneur adjoint pendant trois ans (entre 2012 et 2015, Ndlr). Puis on m’a proposé un autre poste au club : celui de coordinateur sportif avec une étroite relation avec le secteur amateur. Le PSG n’est pas qu’un club où il y a des professionnels. Il y a aussi tout ce secteur amateur qui fonctionne très bien avec un grand nombre de licenciés et des résultats intéressants. Il fallait développer cette branche.

Quand le club a décidé de se séparer de Romuald Notari, l’entraîneur du centre de formation depuis 2013, on m’a demandé si cela m’intéressait. J’ai accepté. J’avais envie de remettre le pied sur le terrain. J’ai toujours été dans la formation. Cela m’a toujours intéressé.

L’équipe réserve un tremplin vers la Starligue

Quels sont les objectifs de l’équipe réserve cette saison ?

Ils sont multiples. Sportivement, la compétition est évidemment importante. Mais le principal enjeu vise le développement des joueurs et leur formation.

Le but est de les amener au plus haut niveau. On veut essayer de faire comprendre à ces jeunes joueurs ce que pourra être leur carrière une fois leur contrat professionnel, signé. Cependant, ils ont un double projet à gérer : le handball, bien entendu, mais aussi leur projet d’études. On reste très attaché à cela. Tous ne joueront pas au plus haut niveau. Donc, le secteur sportif est essentiel, mais pas que.

L’ancien joueur que vous étiez prendrait-il du plaisir dans le handball actuel ?

Le niveau de jeu a vraiment évolué dans le bon sens. En tant qu’ailier, on peut encore plus s’exprimer. Il y a tout le jeu dans les grands espaces, d’engagements rapides qui le permettent. Avant, on ne pouvait pas pousser les ballons comme on le fait maintenant. Cela va beaucoup plus vite. Les environnements actuels sont aussi plus propices à la performance avec des staffs élargis. Il y a beaucoup plus d’engouement aussi.

Thierry Perreux s’appuie sur la formation parisienne

Quel regard portez-vous sur votre carrière de joueur ?

C’était le début du professionnalisme. On ne s’entraînait pas comme maintenant. Il y avait moins d’argent et d’engouement aussi. Quand j’ai commencé en équipe nationale, on était peut-être la 25ème équipe de niveau Mondial B ou C.

En club, il n’y avait pas de résultats au niveau européen. J’ai fait partie de cette génération qui a fait un peu évoluer les choses. Progressivement, les clubs ont mis plus de moyens aussi. En sélection, on a commencé à obtenir des résultats car on s’entraînait comme les autres. Cela a bien progressé pendant les années 90. Je suis heureux d’avoir connu les deux côtés.

Il y a beaucoup plus d’exigence maintenant et c’est tant mieux. On a marqué le début de ce qui a été mis en place ensuite. On a plongé vers le professionnalisme. Il faudrait davantage de moyens encore pour que tout le monde trouve son compte. Mais globalement c’est beaucoup plus solide. Il n’y a plus de dépôts de bilans comme c’était encore le cas dans les années 80/90.

Vous avez surtout remporté un titre de champion du monde en 1995 !

Dans cette équipe de France, on était décomplexés. On a obtenu des résultats en formant une meute (sic). On était très soudés. Nous avons été chercher une médaille (bronze) en 1992 à Barcelone, une médaille d’argent en 1993, puis ce sacre en 1995. Notre groupe était de qualité, mais on avait surtout un gros mental.

On avait faim ! On avait cette envie d’exister par rapport aux grosses nations qui nous mettaient des raclées depuis dix ans. Costantini a aussi beaucoup contribué à cela en débarquant avec ses idées. On s’est rendu compte qu’on n’était pas plus bêtes que les autres. La qualité des joueurs associée au gros travail a conduit aux résultats que l’on connaît.

Les titis parisiens au coeur de la politique du PSG Hand

Pour en revenir à votre fonction, quelle a été la plus grosse réussite du centre de formation parisien ?

Je pense à Benoît Kounkoud. C’est le premier joueur qu’on est allé chercher à la Réunion avec Maxime Spincer. Je l’avais remarqué en interpoles. Il fait toujours partie de l’équipe 1 et également de la sélection nationale.

D’autres ont été des réussites comme Adama Keita, Edouard Kempf et pleins d’autres encore qui ont signé des contrats professionnels dans d’autres clubs. Sans oublier Dylan Nahi qui est passé par le centre de formation et a été vite aspiré par l’équipe 1. On continue de former nos joueurs au centre de formation. On espère que d’autres vont sortir.

Qui par exemple ?

Je ne veux pas donner de noms pour les protéger. On essaie avec un staff de les mettre dans les meilleures conditions. Il faut veiller à cela. Mais on a une génération 2002 très intéressante. Cinq ou six peuvent postuler à jouer avec l’équipe 1.

Est-il facile de garder tous ces jeunes en éveil alors qu’il leur est très compliqué d’intégrer l’équipe première du PSG ?

Ils restent en éveil car ils s’entraînent très souvent avec l’équipe 1. Ils se montrent prêts quand on fait appel à eux. Raul et Jota Gonzalez savent comment les choses se passent car ils sont proches du centre de formation. Ils s’intéressent de près à la progression des joueurs. On essaie de notre côté de les tirer vers le haut.

Pour finir, pourquoi la Ligue des Champions se refuse-t-elle encore au PSG ?

C’est une compétition très relevée et très dure à aller chercher. Il y a une énorme concurrence. Il n’en reste pas moins que le PSG fait partie des meilleurs clubs européens depuis des années.

Sport Hand 011

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