Après une tournée d’automne réussie où il a été installé comme titulaire à l’arrière du xv de France, Thomas Ramos a retrouvé le quotidien de son club avec la même envie de briller que sous le maillot bleu.
Vous avez débuté votre campagne européenne par une belle victoire au Munster dans des conditions climatiques très difficiles. Aviez-vous déjà joué dans de telles conditions ?
En professionnels, non jamais. On a eu parfois la pluie, souvent le vent, mais autant de brouillard jamais. On n’arrivait à peine à voir la ligne d’en-but.
Comment gère-t-on les coups de pieds dans de telles conditions ?
Sur une action, après le jeu au pied, Romain (Ntamack) vient me voir pour me demander ce qu’on avait fait. C’est vrai que sur certaines actions on ne voyait vraiment pas grand-chose. Pour les pénalités, on essaie de se concentrer, de faire abstraction du contexte, mais on voit quand même les poteaux, on peut les visualiser. Dans le jeu, on joue moins au pied, les ballons partent moins bien.
Thomas Ramos pas convaincu par le nouveau format de la Coupe d’Europe
Quel est votre avis sur cette Coupe d’Europe avec l’arrivée des équipes sud-africaines ?
Ce n’est plus vraiment la Coupe d’Europe. On se dirige vers une Coupe du monde des clubs comme cela est évoqué depuis quelques années. Après, c’est toujours une compétition à gagner, on est dans un club où l’exigence est très importante, on a bien commencé, il faut poursuivre sur cette dynamique.
Avant de gagner tous les titres possibles en club, vous avez débuté en professionnels alors que l’équipe toulousaine était en difficulté. Comment avez-vous vécu cette période ?
Le club a eu une période sans titre (entre 2012 et 2019, Ndlr), c’est rare. Ici, faire des demi-finales comme la saison dernière ou des finales, ça ne suffit pas. La période était compliquée, moi j’arrivais (en 2013/2014, Ndlr), je commençais à m’entraîner avec le groupe. Ça a été une période très formatrice et elle nous a servi quand on a gagné de nouveau, notamment quand on a fait le doublé (en 2021, Ndlr). On s’est dit que la frontière entre la victoire et la défaite était petite. Avoir connu des échecs nous a aidés à gérer l’après doublé, l’après titre. Personnellement, dans cette période, j’ai été prêté une saison à Colomiers (en 2016/2017, Ndlr) et ce passage en Pro D2 m’a fait un bien fou.
Diriez-vous que ce prêt a véritablement lancé votre carrière ?
La décision a été facile à prendre, c’était un départ provisoire. Il fallait qu’il se passe quelque chose dans ma carrière. Parfois, il faut provoquer les choses, se mettre en danger. Là, j’avais l’occasion d’intégrer un effectif professionnel, de jouer des matches très intenses, il y en a aussi en Espoirs, mais le niveau n’est pas du tout le même. J’avais besoin de franchir un cap et c’est ce qu’il s’est passé.
« Il faut gérer la frustration, puis parfois ça s’ouvre et il faut en profiter »
Vous sortez de trois gros matches en équipe de France en tant que titulaire. Comment avez-vous vécu la période où vous étiez systématiquement remplaçant en Bleus malgré des performances brillantes en club ?
Des joueurs titulaires et bons en club et remplaçants en sélection, il y en a beaucoup. Il faut gérer la frustration puis parfois ça s’ouvre et il faut en profiter, ne pas décevoir. Je suis toujours resté concentré sur mon travail. Ça faisait un moment que j’avais du mal en équipe de France, que je n’avais pas trop de temps de jeu, forcément quand on a l’opportunité de jouer ça fait énormément de bien. Mais je ne vais pas prendre le melon pour trois matches en sélection !
Quelle a été votre réaction quand vous avez appris que les dirigeants toulousains recrutaient deux arrières supplémentaires (Capuozzo et Jaminet) ?
La concurrence, ça fait des années que je la côtoie au Stade Toulousain, ça ne me dérange pas. J’ai prolongé car je me sens bien dans le club, je joue avec des joueurs avec lesquels j’ai été formé et qui sont devenus des amis. Ma vie est à Toulouse. J’ai mes amis, ma famille, quand je ne joue pas j’aime bien aller jouer au golf, un sport qui aide à travailler la concentration, ou faire du padel. Je me sens bien ici.
En Bleus, vous avez retrouvé votre poste d’arrière après un long intermède en 10 à Toulouse. Vous vous êtes montré excellent aux deux postes. Quel est votre position préférée ?
Franchement, j’aime les deux, j’ai été formé en 10, j’ai été replacé en 15. Avec la tournée et le retour de Romain, on a pu rejouer ensemble, c’était bien qu’il soit de retour après sa blessure.