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Tidjane Salaün : « Je veux devenir le meilleur joueur français de la NBA »

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Drafté en 6ème position par Charlotte, le frère de Janelle Salaün a vu sa cote monter tout au long de sa première saison pro. Choletais le plus haut drafté de l’histoire, il veut continuer à marquer l’histoire. Entretien pour France Basket et Le Quotidien Du Sport.

Comment avez-vous vécu le moment où vous avez été appelé par Adam Silver et avez-vous l’impression d’avoir marqué le basket français avec Zaccharie Risacher et Alexandre Sarr ?

J’étais extrêmement content. Tout ce que je voulais entendre, c’était mon nom pour pouvoir enfin commencer à travailler dans ma franchise. Et de jouer. Après, je n’ai pas pensé au fait qu’on ait marqué l’histoire parce que, pour le moment, on n’a encore rien fait. La draft, c’est juste une étape, un contrat. Ça ne veut rien dire. On est tous au même niveau. Ce n’est que le début. Je ne suis pas encore un joueur fini et je peux encore m’améliorer, je n’ai montré que 40% de mon potentiel. Je veux devenir le meilleur joueur français de la NBA !

Le général manager de Charlotte a dit que vous aviez le potentiel pour être spécial. Que pouvez-vous apporter à cette équipe ?

Apporter toute mon énergie en défense comme en attaque. Après, je vais jouer mon jeu, à savoir jouer dur en attaque.

Vous venez de réaliser votre rêve en étant drafté. Quel est le prochain ? 

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La draft n’était pas vraiment un rêve, mais un objectif. Le rêve, c’est de performer en NBA, d’aider mes équipiers et d’avoir des victoires. Ensuite, les objectifs vont se fixer au fur et à mesure. 

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Tidjane Salaün a connu les Hornets dans un avion

Vous allez gagner beaucoup d’argent. N’avez-vous pas peur que cela vous fasse tourner la tête ?

Je suis assez bien éduqué. Je sais gérer mon argent, j’ai des gens qui m’aident. Je n’ai jamais été la personne qui était mis en avant, j’ai toujours été dans l’ombre. Du coup, j’ai toujours eu les pieds sur terre. Je sais qu’il faut être patient et travailler énormément pour arriver à ses fins.

A quand remontent les premiers contacts avec les Hornets ?

Le premier contact s’est fait avant la draft Combine de Trévise, j’étais dans le même vol qu’eux. On a pu échanger et faire connaissance.

Tidjane Salaün rend hommage à sa soeur

A Charlotte, vous aurez le numéro 31 comme votre sœur…

Oui, c’est son numéro. Je continue à écrire mon chemin avec (c’était déjà son numéro à Cholet, Ndlr). Durant la draft, on était en facetime. On a fait au mieux pour qu’elle vive le moment avec nous. On est assez fusionnels, dans notre relation, mais aussi dans nos réactions. Tous les deux, on apporte la même énergie sur le terrain, dans nos expressions. On est des dynamites ! (sic) Quand on met un 3 points, on a besoin de crier, de faire ressortir toute notre explosion. On parle beaucoup, on échange, pas que sur le basket.

Depuis la draft, vous avez découvert l’univers NBA, en arrivant par exemple à Charlotte en jet privé. Qu’est-ce qui vous a le plus surpris ou impressionné et découvrez-vous ça avec des étoiles dans les yeux ? 

Je ne suis pas trop surpris, mis à part le jet, c’était la première fois que je prenais un jet privé, mais tout le reste j’avais fait les visites de plein d’équipes. On comprend déjà que c’est un autre univers. C’est assez impressionnant. Ils y mettent les moyens. Ils mettent beaucoup plus d’investissement sur les joueurs. Je suis comme un explorateur. Je vois de nouvelles choses. Une salle énorme. Des installations avec des cafétérias, de grandes salles de récupération, etc. C’est impressionnant. 

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Que savez-vous des Hornets, une franchise qui a pas mal de soucis depuis pas mal d’années pour avoir des résultats ?

C’est une franchise qui se reconstruit. Ils y mettent les moyens. Je vais apporter tout mon basket, toute mon énergie pour les aider au mieux.

« On marque l’histoire par ses performances pas par sa place à la draft »

Vous perpétuez une grande tradition de formation à Cholet et de joueurs draftés. Vous êtes même le Choletais le plus haut drafté de l’histoire. Est-ce une fierté ? 

Je suis assez fier. Après, comme je l’ai dit, on marque l’histoire par ses performances pas par sa place à la draft.

Avez-vous échangé avec d’autres jeunes Français qui ont découvert la NBA ces dernières saisons ? 

J’ai échangé avec Victor (Wembanyama), avec Evan Fournier et Rudy Gobert. J’ai aussi échangé énormément avec Tony Parker et je compte échanger avec des joueurs qui ont beaucoup d’expérience. Ils peuvent m’apporter beaucoup d’aide et leur vécu du fait de leur longévité en NBA.

Y a-t-il un match que vous avez envie de jouer plus particulièrement celui contre LeBron, contre Victor ou Zaccharie par exemple ?

Il n’y a pas un match qui me donne plus envie qu’un autre parce que c’est la NBA ! J’ai envie de jouer tous les matches et chacun m’excite.

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Vous avez dit que vous vouliez être le meilleur français de NBA, que vous n’étiez pas là pour faire de la figuration. D’où vous vient cette confiance ? 

C’est naturel. Je suis assez confiant, mais pas dans l’arrogance, je reste les pieds sur terre, je travaille, je mets tous les outils pour que ça marche. 

« Kevin Durant est un joueur impressionnant »

Quels joueurs vous faisaient rêver avant d’aller en NBA 

Kevin Durant. C’était un joueur qui était très impressionnant quand j’étais jeune dans le sens où il était très grand avec un dribble vraiment très impressionnant, rapide, smooth. Après, celui qui m’a le plus impressionné ça a été Evan Fournier de par ses vidéos qu’il faisait sur Youtube. C’était très intéressant de voir comment ça se passait en NBA. En plus, il était Français et j’étais passé dans le même club que lui (Saint-Charles Charenton, Ndlr). Il m’a donné quelques conseils.

Y a-t-il un autre joueur français qui vous a inspiré en grandissant ?

Bien sûr Rudy Gobert parce qu’il vient du Cholet Basket, le même club que moi. Ça a été une source d’inspiration pour moi. Il y avait une bannière de lui dans la salle. Je le voyais chaque saison à chaque entraînement, à chaque match. Quand on voit à quelle place il a été drafté (27ème, Ndlr) et où il est aujourd’hui c’est tellement inspirant. C’est un modèle. J’aime bien voir des joueurs comme lui ou comme Jalen Brunson ne pas avoir été draftés haut et devenir meilleurs saison après saison.

La réussite de Victor Wembanyama vous inspire-t-elle aussi ?

Victor n’est pas seulement une inspiration pour les basketteurs français, mais pour tout le sport français. Il rend l’impossible possible. Il m’inspire chaque jour parce qu’il a beaucoup travaillé.

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Quelle est la transition la plus compliquée en passant de la France aux Etats-Unis ?

La nourriture est différente, la culture est différente, la manière de travailler est également différente mais, pour moi, la transition n’est pas si compliquée car tout au long de la saison à Cholet je me suis préparé pour la NBA et pour la vie aux Etats-Unis.

3 matchs par semaine en NBA

Qu’avez-vous appris de cette saison à Cholet qui vous a préparé pour la NBA ?

J’ai beaucoup appris cette année. Je suis très content d’avoir pu jouer l’Europe. J’ai pu jouer beaucoup de matches. Non seulement j’ai pris de l’expérience rapidement, mais j’ai pu m’adapter aussi rapidement à l’intensité physique, mais surtout mentalement. C’est le plus gros cap que j’ai passé.

Qu’est-ce qui est le plus gros changement en NBA ?

Le fait d’avoir presque trois matches dans la même semaine. Pour un Européen, c’est différent, mais je vais mettre, tous les efforts pour que ça marche. Je suis confiant.

Finalement, vous n’avez qu’une seule saison de Betclic Elite pleine. Que répondez-vous à ceux qui disent que partir en NBA après une seule saison c’est trop tôt ?

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Je comprends. En plus, c’est l’avis des anciens. J’avais vu ça dans des podcasts de Tony Parker et Evan Fournier. C’est sûr qu’une année en pro, c’est assez court, mais je prends l’entière responsabilité de mon futur et je me sens prêt. Physiquement, je sais que je peux progresser et je travaille énormément. Je me suis beaucoup amélioré durant cette première saison. Je vais travailler cet été et je serai prêt pour cette saison NBA.

On vous compare avec des joueurs comme Aaron Gordon, Michael Porter Jr ou Keegan Murray, ce type de profil de joueur vous inspire-t-il ?

Ce ne sont pas des joueurs que j’ai énormément regardés même si j’aime le jeu sans ballon d’Aaron Gardon. Les joueurs qui m’inspirent, ce sont Kevin Durant, Brandon Ingram ou Victor. C’est toujours aussi inspirant de voir ce qu’il fait. S’il est grand et qu’il peut dribbler comme ça, tout le monde peut le faire !

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