Après s’être sauvé de justesse la saison dernière, l’USAP espère avoir une saison plus calme. Le groupe a été renforcé mais, au vu de la concurrence et des moyens financiers, elle s’annonce encore compliquée.
L’USAP n’a pas pris l’ascenseur avec le BO en 2022, mais il n’est pas passé loin de la catastrophe, car il a été obligé de passer par les barrages pour sauver sa place dans l’élite. Face à Mont-de-Marsan, il s’est comporté en patron, montrant qu’il avait sa place en Top 14.
Une attitude de patron que les joueurs avaient également eue plusieurs fois dans la saison notamment face aux nombreuses grosses écuries qui sont tombées dans le chaudron d’Aimé Giral. Quasi imbattable à domicile, Perpignan a trop bafouillé son rugby à l’extérieur pour espérer éviter le barrage. C’est sur cet aspect que le nouveau manager Patrick Arlettaz a voulu insister en préparant cette nouvelle saison :
« L’an dernier, il nous a manqué un peu d’expérience. Les points laissés par ci, par là nous ont coûté cher. Cette année la saison sera différente de la précédente même pour nos matches à domicile et avec la ferveur du public car les grosses écuries seront prévenues qu’il est compliqué de gagner chez nous. Elles seront plus vigilantes. Ce sont souvent des équipes que l’on prend rarement en défaut plusieurs fois. Elles apprennent vite. »
« Nous n’avons peut-être pas un meilleur XV de départ, mais nous avons un groupe plus étoffé avec 27, 28 joueurs de bon niveau »
L’organigramme usapiste a connu des modifications avec la promotion de David Marty au poste d’entraîneur à la place de Patrick Arlettaz qui est devenu manager général, mais cela ne changera en rien le style de jeu de l’équipe : « David travaillait avec nous déjà, il était adjoint. C’est un enfant du club, il connaît les exigences locales, les supporteurs attendent du jeu, veulent prendre du plaisir. L’effectif a été construit en conséquence et dans cette même lignée » ajoute Arlettaz.
Un effectif qui reste cohérent comme la saison dernière, mais qui a cependant enregistré le départ de deux joueurs majeurs, Damien Chouly qui a pris sa retraite et Melvyn Jaminet parti à Toulouse. Jaminet a souvent été absent à cause de l’équipe de France, mais Chouly était le leader du pack depuis son retour en provenance de Clermont. L’USAP a choisi de faire confiance au Montpelliérain Kélian Galletier pour le remplacer.
Malgré ces absences, Patrick Arlettaz juge son groupe plus complet : « Je suis satisfait de notre recrutement, il est en accord avec ce que l’on pouvait faire. Nous avons eu les joueurs que nous avions ciblés comme par exemple Kélian Galletier pour remplacer Damien Chouly. Kélian a montré qu’il pouvait être un leader, il a pris de l’expérience à Montpellier et il arrive sur la dynamique du titre de champion de France. Nous n’avons peut-être pas un meilleur XV de départ, mais nous avons un groupe plus étoffé avec 27, 28 joueurs de bon niveau. Le groupe est plus consistant pour pouvoir pallier aux blessures. »
L’USAP s’organise pour rester en Top 14
Pour continuer de grandir et ne pas rater ce retour parmi l’élite,les dirigeants sont conscients que la pérennisation du club à ce niveau passe par des moyens supplémentaires pour améliorer les structures :
« Nous savons tous que l’USAP est un club historique du rugby français, mais cela ne suffit pas pour rester au plus haut niveau. Le rugby évolue énormément, les grandes villes prennent le pouvoir à de rares exceptions près. Nous sommes en retard au niveau des infrastructures, mais le club évolue bien depuis deux-trois ans. Le public nous permet de nous sublimer, mais il faut aussi avoir de bons joueurs pour évoluer dans un championnat aussi difficile. Il faut travailler sur une amélioration des tribunes, des vestiaires, du réceptif pour avoir plus de recettes. C’est un travail permanent au même titre que la recherche de la performance sportive. »
Le rugby perpignanais se trouve à la croisée des chemins. La montée en 2021 a été une belle source d’espoir pour tous les aficionados du club, mais la saison dernière a montré que le retour au premier plan serait long et coûteux. Pour l’instant, l’USAP peut difficilement jouer autre chose que le maintien, mais les dirigeants travaillent pour viser plus haut dans les prochaines années.
La recrue : McIntyre, la bonne pioche
L’USAP a attiré l’ouvreur australien Jake McIntyre. Depuis 2020 à la Western Force, il connaît parfaitement le championnat puisqu’il a évolué à Agen entre 2017 et 2019 et à Clermont en 2019/2020. Avec le départ de Melvyn Jaminet, l’équipe avait perdu son buteur principal, McIntyre va pouvoir remplir ce rôle, c’est un buteur fiable, un excellent animateur de jeu également. Il s’est engagé pour trois ans. Il va enchainer la saison de Super Rugby et le Top 14, mais il devrait apporter énormément au collectif perpignanais, notamment en terme d’expérience.