mercredi 11 décembre 2024

Valérie Garnier (Equipe de France) : « On peut ramener deux médailles ! »

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Arnaud Bertrande
Arnaud Bertrande
Rédacteur en chef — Pole Sport Lafont presse

Deuxièmes des quatre dernières éditions, les Bleues viseront l’or à l’Euro (du 17 au 27 juin en France et en Espagne) avant d’enchaîner avec les JO (du 26 juillet au 8 août au Japon) où les joueuses de Valérie Garnier espèrent faire aussi bien qu’en 2012 (2èmes).

La Russie, ça fait longtemps qu’on ne les a pas jouées. C’est une équipe de grande taille sur tous les postes. Il y a des nouvelles générations, de jeunes générations qui ont performé ces dernières années en U20 et U18. Et elles sont emmenées par les joueuses qui jouent à Iekaterinbourg et Koursk, ça en fait donc un candidat sérieux.

La République tchèque dont les leaders jouent à Prague et côtoient souvent l’Euroligue. La Croatie a des joueuses qui sont un peu éparpillées partout et qui renforcent les équipes européennes. Donc voilà des équipes qui se rapprochent de plus en plus, puisque le niveau européen augmente. Après, en quarts, on pourrait croiser la Bosnie dont la leader est la joueuse qui performe avec Iekaterinbourg ; Jonquel Jones.

On ne va pas la présenter, on avait eu des difficultés lors de la fenêtre et on les avait battues après à Charleville. La Turquie, c’est un basket rusé, toujours très limite. Et puis la Belgique qui est une des fortes nations. Avant, il faudra essayer de prendre la meilleure place de notre groupe pour éviter un huitième. A nous de nous mettre déjà dans les meilleures conditions et ça va être de finir premier du groupe déjà.

Quels sont les objectifs de l’équipe de France sur cette compétition ?

Les objectifs sont de prendre les matches un par un d’abord. Donc finir le mieux classée de notre groupe et puis on a des ambitions très fortes donc c’est passer ce quart de finale qui vous renvoie à la maison ou qui vous fait venir en Espagne donc ce sera un moment clé.

Et puis, effectivement, on a l’ambition de vouloir aller au bout en sachant qu’il y a quand même d’autres équipes comme la Serbie, la Belgique, l’Espagne qui ont la même ambition. La Serbie aujourd’hui arrive à maturité et est une équipe très compétitive.

L’Espagne chez elle, je ne vais pas vous refaire son palmarès, et puis la Belgique qui est une des nations montantes européennes donc qui a déjà fait de très belles compétitions. Cette année, nous avons deux mi-temps à jouer, l’Euro et les Jeux. A l’Euro, l’or nous échappe depuis trop longtemps et nous souhaitons remporter le titre cette année.

« À l’Euro, l’or nous échappe depuis trop longtemps et nous souhaitons remporter le titre cette année »

Que vous inspire le tirage olympique avec les Etats-Unis, le Japon et le Nigeria ?

C’est un groupe fort, même épineux, avec des équipes proches. Le Japon est ainsi le pays hôte. Le Nigeria a lui terminé 8ème du dernier championnat du monde en perdant d’1 point face au Canada. Au dernier TQO ils ont fait moins 5 face aux USA, 76-71. Quatre de leurs joueuses évoluent en France. Deux autres à Galatasaray et Gérone. C’est donc une équipe compétitive et dangereuse. Et quand on sait qu’il y aura des calculs de point-average en finissant 2ème, c’est un groupe à ne pas prendre à la légère ou le moindre point va compter. Le point positif, c’est qu’en étant dans le même groupe que les USA, on ne pourra pas les rencontrer en quarts alors que c’est la nation qui domine le basket féminin.

Que pensez-vous de la nouvelle formule de la compétition ?

On peut penser que le fait qu’il y ait moins de matches (6) soit une bonne idée avec un Euro à jouer avant, mais ça nous oblige aussi à des calculs. Entre les meilleurs 2èmes et les meilleurs 3èmes, cela risque de se jouer au pointaverage.

La Corée et Porto Rico sont a priori les équipes les plus faibles et on peut penser que leurs adversaires vont faire des écarts très importants alors que nous on va affronter le Nigeria. Il n’y a plus aujourd’hui ce gap important avec l’Afrique. Le Japon, lui, nous a battus en match de poule aux JO 2016 (79-71, Ndlr). Une de leur joueuse évolue en WNBA. Ce sera donc une équipe très dangereuse, une équipe qui s’inspire de ce qui se fait ailleurs.

Valérie Garnier attend beaucoup des JO

Visez-vous la médaille d’argent derrière les USA ou rêvez-vous de l’or ?

On s’est fixés des objectifs très élevés à l’Euro et aux JO qui auront lieu à un mois d’intervalle. C’est une opportunité de ramener deux médailles dans la même année. Cela n’arrive peut-être qu’une fois dans une vie. Mais, avant de penser à la médaille, la première étape c’est la qualification pour les quarts de finale.

On va débuter la compétition face au Japon. J’ai le souvenir d’un championnat du monde en Turquie en 2014 où on joue la Turquie en match d’ouverture devant 10 000 personnes. On va donc être dans la difficulté dès le premier match. Il faudra être tout de suite prêt pour ce match capital. On va donc procéder étape par étape avec des passages obligés.

L’équipe de France réalise souvent de meilleurs parcours avec une adversité plus grande. Ce tirage n’est-il donc pas finalement une bonne chose ?

Quand on est dans l’adversité, je ne dirai pas que c’est plus facile pour l’entraîneur, mais les joueuses sont consciemment ou inconsciemment alertées. Mais comme on s’est fixés des objectifs très ambitieux, elles sont de toute façon en alerte, sur des basiques importants comme la défense, le repli ou le rebond. Les équipes qui iront au bout seront celles qui sauront le mieux s’adapter.

Le basket français aura ses deux équipes aux JO contrairement à la plupart des autres sports collectifs. Cela donne-t-il un devoir supplémentaire de résultats ?

C’était déjà le cas en 2012 et 2016. L’obligation de résultats est là. On est aujourd’hui une nation énormément respectée, avec pour preuve l’envie des nations dominantes de nous affronter en matches de préparation. C’est aussi pour cela que l’on se fixe des objectifs élevés. On est vraiment concurrentiels et on peut se rapprocher du top 3 mondial.

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