jeudi 28 mars 2024

Victor Wembanyama (ASVEL) : « Je dois devenir un joueur dominant »

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Arnaud Bertrande
Arnaud Bertrande
Rédacteur en chef — Pole Sport Lafont presse

Il n’a que 17 ans, mesure 2m19 et est annoncé comme le possible n°1 de la draft 2023 ! Le Néo-Villeurbannais, qui intègre l’équipe de France comme partenaire d’entraînement pour les matches des 26 et 29 novembre contre le Monténégro et la Hongrie, n’en garde pas moins les pieds sur terre, affichant une étonnante maturité et une fraîcheur dont certains feraient bien de s’inspirer…

Qu’est-ce qui vous a incité à rejoindre l’ASVEL ?

Ce n’est pas un choix que j’ai fait à la légère à un moment très important de ma carrière. Je pense qu’après Nanterre l’ASVEL est le meilleur tremplin vers le plus haut niveau.

Quel est le plus gros changement entre Nanterre et Villeurbanne ?

Il y a une énorme différence par rapport à ce que j’ai connu avant au niveau de l’expertise et de la précision sur le travail individuel. Tous les joueurs ont un programme de développement musculaire et technique. J’ai découvert un bon groupe. Il n’y a pas d’individualités extravagantes. C’est vraiment un groupe et un collectif.

Le club a-t-il mis en place des choses particulières autour de vous ?

J’ai notamment un traiteur qui me fournit une certaine quantité de repas par semaine. Après, ce sont des entraînements spécifiques en plus. J’ai un programme différent des autres joueurs.

On parle de vous comme d’une “licorne” en raison de votre potentiel hors norme. Ce terme vous va-t-il ?

Je n’ai pas toujours bien compris ce terme… Disons que c’est flatteur, mais je préférerais avoir un terme à moi (sic).

Comment avez-vous vécu la dernière Coupe du monde U19 où vous avez été énorme ?

Je me suis retrouvé face à un niveau de jeu différent en passant des pros aux U19 avec l’impression d’avoir un niveau d’expérience que certains joueurs, adversaires ou coéquipiers, n’avaient pas. J’ai essayé de me servir de ça pour porter le groupe vers le haut et être un leader. Au final, c’est ma meilleure campagne avec l’équipe de France, avec un vrai groupe, une réelle alchimie.

Qu’avez-vous travaillé à l’intersaison ?

Je n’ai pas eu beaucoup de temps de repos. Après avoir complètement coupé, j’ai surtout fait du travail technique. Ensuite, je suis très vite arrivé à Lyon où j’ai tout de suite débuté le travail physique avec le prépa physique Manu Lacroix et le prépa technique Jo Gomis.

A quel niveau devez-vous travailler, est-ce surtout prendre du muscle ?

Le but, ce n’est pas de devenir un bodybuilder, mais plutôt d’être bien gainé et solide. Je n’ai pas besoin d’atteindre les 125 kg. Il faut que je garde mon agilité et ma vitesse. La prise de poids ne doit donc pas être trop brusque. Le jour où, j’espère, j’arriverai en NBA, je sais que je n’aurai pas atteint mon poids maximal. Avec les années, je vais continuer à prendre 4, 5 ou 6 kg. D’ici deux ans, je pèserai autour des 110 kg.

Comment gérer les attentes énormes autour de vous ?

Très simplement. Même avec 15 micros autour de moi j’essaie d’être détendu (sourire). Je prends beaucoup de distance avec tout ce qui se dit et je continue à garder mes habitudes et à faire ce que je sais faire. Ce qu’on dit sur moi ne va pas changer la manière dont je vais travailler ou jouer. Je ne me prends pas la tête. J’aime jouer au basket tout simplement et je continue à m’amuser sur le terrain.

« Je prends beaucoup de distance avec tout ce qui se dit et je continue à garder mes habitudes et à faire ce que je sais faire »

Quelles sont vos attentes cette saison et notamment en Euroligue face aux meilleurs intérieurs d’Europe ?

Chacun aura le temps de jeu qu’il méritera. Si je suis performant, je jouerai. Je vais découvrir l’Euroligue. Ça devrait bien se passer. Chaque année, j’essaie de monter de niveau et cette saison est la continuité logique. Je sais que je ne mettrai pas 20 points par match, mais j’espère connaître une progression au fil de la saison. Concernant le championnat de France, mon but va être de m’affirmer comme un joueur potentiellement dominant.

Qu’est-ce qui sera le plus dur ?

De continuer à manger sain et beaucoup, et me coucher tôt ! (sourire) Et surtout rester aussi une bonne personne en dehors du terrain.

Justement, avez-vous encore grandi et combien mesurez-vous aujourd’hui ?

Mi-août, je mesurais 2m19. Au niveau du poids, je pèse entre 100 et 102 kg.

Même dans les études vous êtes en avance puisque vous avez eu votre Bac !

Oui un Bac spécialité biologie SVT et sciences économiques SES avec mention assez bien. J’aime bien lire et apprendre et je veux continuer à m’instruire. J’ai quelques pistes pour plus tard.

« L’important est de continuer à m’amuser sur un terrain »

On annonce le championnat de France comme l’un des plus relevés. Allez-vous suivre certains joueurs en particulier ?

Si je devais en suivre un, ce serait mon coéquipier Charles Kahudi qui joue vraiment un rôle de mentor pour moi et pour toute l’équipe. Pour en revenir au niveau du championnat, c’est excitant qu’il soit aussi relevé même si ça reste des adversaires.

Beaucoup pensent que, malgré la limite d’âge instaurée, vous auriez eu votre place dès cette année en NBA. Etes-vous d’accord ?

Je n’ai jamais expérimenté le niveau NBA. J’ai beaucoup de choses à améliorer avant de l’atteindre. Ce n’est même pas un objectif proche. J’essaie de faire les choses dans l’ordre. Après, ça ira plus ou moins vite. J’y pense, comme je pense aux JO et à l’équipe de France.

Les Bleus sont donc un objectif.

Je dirais plutôt une étape potentielle. Aujourd’hui, c’est un rêve, mais je dois valider certaines étapes avant. L’Euro 2022, j’y pense, mais rien ne me sera donné et j’ai beaucoup de choses à prouver pour intéresser le sélectionneur (l’entretien a été réalisé avant que Vincent Collet ne l’intègre comme partenaire d’entraînement, Ndlr).

Quelle échéance vous fixez-vous pour rejoindre la NBA ?

Théoriquement, mon année de draft c’est 2023. Mais on ne sait pas ce qui peut arriver, personne n’a de place garantie en NBA.

On parle quand même de vous comme d’un probable n°1 de draft !

Je n’y pense pas. Mon but, c’est de donner le maximum et d’être le meilleur. Si je garde cette philosophie, j’arriverai à mes objectifs.

Quelle franchise vous fait rêver ?

Un peu toutes, mais si je devais choisir une ville ce serait New-York.

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