dimanche 4 juin 2023

Vincent Gérard (PSG) : « Je sais ce que je vaux »

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Arnaud Bertrande
Arnaud Bertrande
Rédacteur en chef — Pole Sport Lafont presse

Après trois ans au PSG, Vincent Gérard, faute de proposition de la part de Paris, s’est engagé pour trois ans avec Saint-Raphaël. Un changement de standing, mais pas d’ambition.

8ème titre de champion de France de suite pour le PSG. Personne n’a fait mieux !

On a battu le record de victoires d’affilée (le précédent record pour un début de saison était de 22 victoires en 22 matches la saison dernière déjà par le PSG, Ndlr) et j’espère bien qu’on finira la saison invaincu. C’est une vraie domination. On est capable, match après match, d’imposer notre rythme, et même quand on a des temps faibles de gagner.

Ne banalise-t-on pas tous ces titres parce que Paris a des moyens largement supérieurs à ses adversaires ?

Nous, non, car c’est un travail de tous les jours. Certes, on a plus de moyens, mais d’autres équipes en ont eu plus par le passé et n’ont pas su les utiliser. Il ne faut pas oublier non plus qu’on joue un match tous les trois jours là où beaucoup d’autres équipes ne jouent qu’un match par semaine. Cela demande beaucoup d’investissement car toutes les équipes veulent nous faire tomber.

Vincent Gérard et le PSG, une vraie domination

Seriez-vous favorable à l’instauration de play-off pour pimenter le championnat ?

Qu’est-ce qu’un championnat ? Est-ce celui qui est le plus régulier sur la saison ou créet-on un événement pour faire un champion sur un, deux, trois, quatre ou cinq matches ? Il ne faut pas occulter qu’au hand, contrairement au rugby ou au basket, on se qualifie pour la Ligue des Champions en étant champion et que la France n’a pour l’heure qu’une place de garantie, le 2ème n’étant pas assuré d’y être.

Veut-on que ce ne soit pas forcément le meilleur sur toute la saison qui y soit ? Je n’ai pas de réponse arrêtée même si je pense que si, aujourd’hui, on devait faire au meilleur des trois matches, Paris serait encore champion. Certes, sur une finale sèche, tout peut arriver, mais pour moi un champion national, celui qui le gagne est celui qui est le plus régulier sur la saison.

Si on met des play-off pour relancer le suspense ou pour la télé, d’une certaine façon on galvaude les matches qui ont eu lieu avant. Ça diminuerait l’intérêt de la saison régulière. C’est une vraie réflexion de ce qu’on veut en championnat. Si on rajoute des play-off sans changer les règles, ce serait une mauvaise solution. Maintenant, si on a trois clubs qualifiés pour la Ligue des Champions, pas de descente, pourquoi pas.

La Ligue des Champions que Paris n’a toujours pas gagnée est-elle le baromètre d’une saison réussie pour le PSG ?

Paris aurait pu, aurait dû la gagner, mais il ne faut pas juger la saison du club à son parcours européen. Ça rejoint mon propos précédent. On peut avoir été ultra performant pendant dix mois, avoir des blessés ou des malades sur les deux jours du Final Four, et foutre sa saison en l’air.

« Tant que le corps et l’envie de jouer sont là, je ne vois pas pourquoi j’arrêterai »

Votre aventure au PSG se termine en fin de saison. Qu’avez-vous appris au cours de ces trois années ?

J’ai eu énormément de plaisir à évoluer aussi bien dans le club auprès de ces grands joueurs que dans la ville. J’ai découvert autre chose, d’autres cultures, d’autres façons de jouer, de coacher. C’est très enrichissant.

Cela ne va-t-il pas être compliqué de redescendre d’un cran avec Saint-Raphaël qui ne boxe pas dans la même catégorie ?

C’est acté et pour moi le but sera d’être le meilleur dans l’environnement qui existe, en essayant aussi d’apporter à ce club mon expérience en espérant aller le plus loin possible. On a été champions avec Dunkerque, on a gagné la Ligue des Champions avec Montpellier, on a même gagné un titre avec Istres (la Coupe de la Ligue en 2009, Ndlr). Chaque aventure est différente. C’est sûr que l’objectif principal ne sera pas de gagner la Ligue des Champions, mais ce sera différent et je m’en réjouis aussi. On aura une équipe très compétitive et on verra où ça nous mènera.

Vous vous êtes engagé assez tôt avec Saint-Raphaël. N’auriez-vous pas pu patienter alors que des places se sont libérées à Nantes et Montpellier ?

Nantes et Montpellier n’ont pas non plus manifesté leur intérêt. J’espère que quand on les jouera, on pourra les battre et que je saurai être performant en montrant que j’existe. Ils ont opté pour d’autres gardiens, de bons gardiens, c’est comme ça.

« Je suis encore jeune, j’ai 35 ans »

N’avez-vous pas songé à vivre une expérience à l’étranger ?

Certaines choses rentrent en compte comme les enfants. Je n’ai pas eu non plus de propositions. Après, j’ai 35 ans, j’ai trois ans de contrat, mais je suis encore jeune, on ne sait pas ce que nous réserve l’avenir…

Pousser jusqu’à 40 ans est-ce un challenge motivant quand on a tout gagné ?

On fait un très beau métier et tant que le corps et l’envie de jouer sont là je ne vois pas pourquoi j’arrêterai. Il n’y a pas de date de péremption ! (sic) Si, dans trois ans, j’ai mal partout et je n’ai plus de plaisir à aller m’entraîner, j’arrêterai. Mais si je suis en forme comme aujourd’hui je ne vois pas pourquoi je me priverai de continuer le plus longtemps possible.

Est-on plus exigeant avec les gardiens français ?

C’est certain. Quand on est bon, on est très bon et quand on est mauvais on est les plus mauvais et en plus quand on a du caractère on est souvent les plus mauvais. J’essaye de n’avoir rien à me reprocher. Je sais aussi, comme vous l’avez rappelé, que j’ai tout gagné, que j’ai fini meilleur gardien d’un championnat du monde, d’un championnat d’Europe, des Jeux Olympiques et du championnat à de nombreuses reprises. Je sais ce que je vaux, je sais quand je suis bon ou quand je ne le suis pas. Je suis arrivé à un âge où je suis capable d’être objectif sur mes performances.

Vincent Gérard pense aux JO 2024

Ça vous fait sourire ou ça vous énerve de voir que le PSG a décidé de miser sur deux gardiens étrangers (Palicka et Green) qui ont le même âge ou presque que vous ?

Chacun gère son club comme il l’entend. Encore une fois j’essaierai d’être performant, de montrer que je suis bon, que j’existe toujours et qu’à 35 ans alors que j’ai commencé ma 1ère année pro en 2006 j’aspire toujours à être dans les meilleurs gardiens du championnat.

Les JO 2024, vous en serez ?

Comme en club, tant que je suis performant et qu’on m’appelle, je viendrai. J’ai suffisamment galéré pour intégrer cette équipe de France pour ne pas la lâcher. Si un jour il y a meilleur que moi et qu’on me dit tu ne joues plus, je l’accepterai, mais j’essaie d’être performant et de mériter cette place.

Vous avez pas mal de casquettes en dehors du hand. Vers quoi souhaitez-vous orienter votre après carrière ?

Je suis encore handballeur et handballeur à 100%, je ne sais pas ce que je vais faire après. J’ai fait des études, je suis dans le syndicat des joueurs, je produis aussi des podcasts avec un ami. J’essaye de toucher à tout et après je verrai. Ce qui est sûr, c’est que je ne serai pas entraîneur. Après, pourquoi pas être manager dans un club. Je m’intéresse depuis longtemps au fonctionnement d’un club, aussi bien le marketing que la communication. Ça peut être une piste.

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