Le Biarritz Olympique est toujours dans la course pour jouer les play-offs d’accession en top 14. Mais, en coulisses, les tensions demeurent et les rumeurs d’un départ de la direction vers Agen s’intensifient. Entretien réalisé pour Rugby Magazine et Le Quotidien du Sport.
Il se passe toujours quelque chose au Biarritz Olympique. Sportivement, la fin de saison s’annonce palpitante car un an après sa relégation le BO est toujours en course pour remonter dans l’élite malgré une saison moyenne et irrégulière :
« On espère faire un bon parcours dans la dernière ligne droite. C’est une saison où on a eu des hauts et des bas, maison ne lâchera rien. Les souvenirs que l’on a de la dernière montée resteront à jamais gravés dans nos mémoires. Mais il faut aussi voir sur le moyen terme et monter sans moyens ce n’est pas extraordinaire, on l’a vécu il y a deux ans, on a vu ce que ça a donné ; on est redescendu. Si on monte, il faudra voir les moyens que l’on pourra avoir » explique le manager Matthew Clarkin.
Un départ de la direction vers Agen ?
Les difficultés sur le terrain entrevues sur certains matches peuvent venir des tensions en coulisses (problèmes avec la mairie, etc) et des incertitudes entourant l’un des clubs historiques du rugby français d’autant plus que depuis quelques semaines des rumeurs font état d’un souhait du duo Louis-Vincent Gave, Jean-Baptiste Aldigé d’acheter Agen.
Il aurait même déjà rencontré le président Fonteneau et le maire. Le journal Sud-Ouest rapporte que les joueurs seraient inquiets concernant l’avenir, certains sous anonymat confient même dans le journal que le président leur aurait dit qu’il ne serait plus là dans quatre mois ! Interrogé sur le sujet, Matthew Clarkin a préféré botter en touche :
« Moi, ce qui m’intéresse, c’est le terrain, les joueurs aussi doivent être concentrés sur le terrain. La politique, je la laisse aux dirigeants, les rumeurs aussi. Je ne fais pas de commentaires sur tout ce qui concerne l’avenir du club. Ce que je peux dire, c’est que l’on a un président qui est passionné, qui se bat bec et ongles et avec tout son cœur afin que la situation s’améliore. Vues la situation, les tensions, je ne cache pas que c’est très compliqué, mais c’est une expérience enrichissante. J’ai choisi le projet en connaissance de cause. Et il y a des choses positives à Biarritz aussi même si on parle plus facilement des problèmes. »
Parmi les choses positives, le club peut toujours s’appuyer sur son centre de formation. Il sort toujours de nombreux joueurs pour l’équipe première. Mais là aussi les tensions entre le club et l’association bloquent son développement :
« Dans le groupe de 23 du match de Nevers, on avait 11 joueurs du centre de formation et sur chaque feuille de match il y a 7-8 joueurs du centre. Ces chiffres montrent le travail bien fait ces dernières années. Les dirigeants ont beaucoup investi dans le centre de formation. Le problème, c’est que l’association est partie sur un projet dans son coin, j’ai perdu la main et nous n’avons pas la même vision pour la gestion de la formation. » Depuis plusieurs saisons, le BO fait plus parler de lui en dehors du terrain que sur le terrain et c’est bien dommage car personne n’en sort gagnant.