Ancien entraîneur de Montpellier et Lyon, Xavier Garbajosa commente cette saison sur beIN SPORTS en attendant une nouvelle opportunité, peut-être à Toulouse…
Antoine Dupont n’a pas été nommé pour le titre de joueur de l’année à 15. Mais estce pour vous le meilleur joueur du monde aujourd’hui ?
Oui, indéniablement. Il n’y a pas mieux. C’est d’abord un joueur de rugby complet. Depuis deux ans, tous les objectifs qu’il s’est imposé, il les a réalisés. Il a tout remporté et, ce que j’apprécie chez lui, c’est qu’il ne change pas. Et ça, ça montre l’humilité du garçon.
Il sait d’où il vient, il est toujours connecté avec ses racines et c’est un garçon qui, au-delà de tout ce qui peut lui arriver, les à-côtés, les sollicitations, le rugby, parce que c’est devenu une icône, c’est un mec qui reste simple. On parle du joueur de rugby, mais il faut aussi parler de l’homme. Les qualités ne suffisent pas uniquement à être le meilleur joueur du monde.
À lireOscar Jégou : l’heure de la rédemptionEn tant qu’entraîneur, rêveriez-vous de l’avoir ?
Vous en connaissez des entraîneurs qui n’aimeraient pas avoir Antoine Dupont ? Antoine mérite ce titre de meilleur joueur du monde. Audelà du joueur de rugby, il y a aussi l’homme.
L’imaginez-vous un jour quitter Toulouse ?
À lire30 essais, dont 8 pour Louis Bielle-Biarrey, Thomas Ramos encore meilleur buteur… Un tournoi de tous les recordsPour l’instant, non, parce qu’il est bien à Toulouse, parce qu’il a une appétence pour marquer sa génération de son passage et c’est son moteur. Il est dans le meilleur environnement pour le faire. Seul, on n’est pas grand-chose. Maintenant, rien n’est impossible. Un jour, Antoine ne sera plus au Stade Toulousain, soit parce qu’il aura un âge trop vieux, soit il aura des envies d’ailleurs.
Vous êtes consultant pour beIN SPORTS. Le terrain ne vous manque-t-il pas comme entraîneur ?
Je prends beaucoup de plaisir dans ce rôle de consultant. Ce n’est pas un palliatif. Quand je suis engagé quelque part, je ne fais pas faux bond pour aller ailleurs. Aujourd’hui, je suis à beIN et je n’ai pas de clause (sourire).
Même si c’est Toulouse ?
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« Manageur, je n’avais sûrement pas les qualités »
Mais rêvez-vous du Stade Toulousain ?
C’est un rêve parce que je suis Toulousain, ça a été le club avec lequel j’ai eu la chance de vivre des moments intenses émotionnellement. C’est mon club, le club que je vénère, que j’adore. Maintenant, à Toulouse, il y a des garçons qui font du bon boulot. Le plus important, c’est que le club reste souverain.
Et c’est le cas. Chaque personne qui est passée au Stade Toulousain est marquée à vie de l’emblème de ce club, de l’identité, de la culture, de l’ADN. On est un paquet d’anciens joueurs à avoir arrêté qui entraînent et aujourd’hui il n’y a pas de la place pour tout le monde.
À lirePour mettre fin aux blessures, le Stade Français fait appel à l’intelligence artificielleUgo Mola n’a pas envie de laisser sa place…
Il ne faut surtout pas vus les résultats qu’il a. Sur ce que je vois pour le futur, il ne faut surtout pas s’enlever les meilleures personnes aux bons postes.
Seriez-vous prêt à accepter de ne pas être numéro 1 ?
Je n’ai pas de problèmes d’ego. Manageur, finalement, je crois que je n’ai jamais voulu être manageur, c’est arrivé comme ça. Je n’avais sûrement pas les qualités pour ça. Mais entraîner, transmettre oui, et puis monter un projet pour pouvoir atteindre un objectif majeur, ça c’est top.
À lireSix Nations : le top 10 des plus grands joueurs de l’histoireEncore une fois, Ugo Mola est le chef du projet, mais en-dessous il a aussi des garçons qui travaillent autant que lui, aussi bien que lui, et qui sont totalement compétents et associés dans la réussite de ce projet. Les places sont prises et elles sont prises par les bonnes personnes, donc il n’y a aucun intérêt aujourd’hui à changer ce qui marche (le Stade Toulousain penserait néanmoins à lui pour une mission sur le recrutement, Ndlr).
