jeudi 25 avril 2024

Yakuba Ouattara (Monaco) : « Il faut transformer ces grands noms en équipe »

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Arnaud Bertrande
Arnaud Bertrande
Rédacteur en chef — Pole Sport Lafont presse

Monégasque de 2015 à 2020, l’arrière est de retour après une saison mitigée au Betis Séville. Jouer l’Euroligue avec la Roca Team, ça ne se refuse pas !

Un an après votre départ en Espagne vous êtes de retour à Monaco. En aviez-vous marre de jouer le bas de tableau en Liga ?

J’avoue que ça ne m’enchantait pas forcément (sourire). Monaco jouant l’Euroligue, c’était une très bonne option.

N’aviez-vous pas des touches pour rester en Espagne, le meilleur championnat en Europe ?

Je n’ai pas trop regardé. Retourner à Monaco était comme une évidence. Revenir ici, c’est tout sauf la facilité. Je vais quand même découvrir l’Euroligue et il n’y avait pas meilleur endroit que Monaco pour débuter à ce niveau. Le club me connaît et sait comment m’utiliser.

En quoi le club a-t-il le plus changé depuis votre première signature en 2015 ?

Le club est monté en gamme d’année en année, mais la mentalité et les gens restent les mêmes. Depuis le début, le club a cette ambition d’être compétitif, de jouer au plus haut niveau possible et de vouloir gagner.

Pour sa première année en Euroligue, Monaco a constitué une véritable Dream Team ! Cela met-il une pression supplémentaire ? Avec une telle équipe, vous ne pouvez pas ne pas être champion de France !

Personnellement, je ne ressens pas la pression car je ne regarde pas vraiment ce qui se dit autour. Il ne faut pas non plus brûler les étapes, l’équipe est encore en train de se construire. Pour l’instant, ce ne sont que des noms, certes de grands noms, mais ce ne sont que des individualités et il faut arriver à construire une équipe. Il y a énormément de talents dans l’équipe, mais il faut nous laisser un peu de temps.

Parmi tous ces grands noms, lequel vous impressionne le plus ?

Forcément Mike James !

Il va falloir gérer les ego…

Tout le monde a son caractère… Mais ça fait aussi partie de la construction de l’équipe : on doit tous être sur la même longueur d’ondes.

L’Euroligue est dans toutes les têtes, mais le danger n’est-il pas d’oublier le championnat après lequel Monaco courre depuis pas mal d’années ?

Il n’y a pas de risques. Si l’effectif compte 15 joueurs, c’est pour pouvoir jouer sur les deux tableaux. Certes, les joueurs sont venus parce qu’il y avait l’Euroligue, mais le championnat est aussi important. En plus, il va y avoir un turn over donc les joueurs qui seront présents sur la feuille de match auront envie de jouer.

La priorité, c’est donc d’être champion de France…

C’est clair, mais on espère aussi être le plus compétitif possible et aller le plus loin et le plus vite possible en Euroligue. En championnat, on sait qu’on sera l’équipe à battre, mais c’était déjà comme ça les années précédentes (sourire).

« En championnat, on sait qu’on sera l’équipe à battre, mais c’était déjà comme ça les années précédentes »

Pour en revenir à Mike James, on parle le concernant d’un salaire record de 1,4 million par an. Cela ne risque-t-il pas de perturber le vestiaire ?

Sa signature, ce n’est que du positif. Il va nous apporter une expérience de l’Euroligue incroyable. On veut gagner le maximum de matches et Mike James est un plus. Beaucoup d’équipes auraient aimé l’avoir ! (sourire)

A l’image de Mike James, pas mal de joueurs avec de gros cv ont rejoint le championnat de France. Ce dernier est-il en train de se rapprocher du championnat espagnol ?

On s’en rapproche, mais on n’y est pas encore. Physiquement, on est au-dessus, mais en Liga toutes les équipes sont compétitives. Il n’y a pas un match où on peut se dire qu’on va se relâcher. En France, un peu plus… (sourire)

Comment expliquer néanmoins cet afflux de gros cv en Betclic Elite ?

Les clubs ont plus d’ambition. Le fait qu’en France les joueurs sont assez bien protégés au niveau de leurs conditions de travail n’y est pas non plus étranger.

Vous pouvez finalement accueillir vos matches d’Euroligue dans votre salle et non à Antibes. Est-ce un soulagement ?

C’est énorme ! Si on n’avait pas pu jouer dans notre salle, ça nous aurait fait bizarre et on aurait eu l’impression de jouer à l’extérieur. Antibes n’est pas une salle où on s’entraîne, il aurait fallu enchaîné les déplacements, ça aurait été compliqué.

« On a tout ce qu’il faut pour exister en Euroligue »

On chambre souvent le public monégasque au niveau du foot, y a-t-il un public basket à Monaco ?

Oui et de plus en plus. Le nombre va même certainement augmenter avec l’Euroligue et les joueurs qui ont signé.

Monaco peut-il créer la surprise pour sa première saison en Euroligue ?

En tout cas, on a tout ce qu’il faut pour exister. Si le club a construit un tel effectif, c’est qu’il est ambitieux.

Ayant débuté à la CRO Lyon, n’avez-vous jamais été contacté par l’ASVEL ?

Si, j’ai même passé les détections. Le club voulait me recruter, mais j’avais opté pour Chalon. L’ASVEL est revenu à la charge, la dernière fois qu’on a parlé c’était avant que je ne parte en Espagne, mais ça ne s’est jamais fait. J’avais alors envie de découvrir un autre championnat.

Vous n’êtes resté qu’une saison en Espagne, qu’avez-vous néanmoins appris ?

Ça reste une bonne expérience même si c’était frustrant de jouer le maintien et de perdre le week-end. Je pensais qu’on aurait de meilleurs résultats. On avait une belle équipe, mais on n’a jamais su comment jouer ensemble.

Y a-t-il un match qui vous ait marqué ?

Les deux contre le Barça. Je n’avais jamais connu une telle intensité ! Avec Monaco, on a l’habitude de mettre la pression sur nos adversaires, mais la subir c’est quelque chose.

A quand votre retour en équipe de France ?

C’est toujours un objectif. Après, c’est vrai que j’ai été appelé surtout sur les fenêtres où il n’y avait pas les joueurs d’Euroligue et de NBA, mais c’est toujours une fierté de porter ce maillot et j’ai envie de participer à une compétition avec les Bleus.

Le rêve NBA est-il lui aussi passé après une tentative avortée aux Nets en 2017/2018 ?

Si je dois y retourner, ça me fera plaisir, mais ce n’est plus un objectif. Ma mentalité a changé. La NBA, c’est un grand business et y aller juste pour y aller ce n’est pas intéressant.

Voir Chalon en Pro B doit vous rendre triste ?

Ça m’a déchiré le coeur de les voir descendre. Au vu de leur recrutement, j’espère qu’ils remonteront vite car la place de Chalon est dans l’élite.

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