Le président du Portel, Yann Rivoal espérait se rapprocher de Boulogne-sur Mer… Mais ces derniers ont fermé la porte.
Qu’est-ce qui vous pousse à croire que le rapprochement avec Boulogne peut être une bonne solution pour Le Portel ?
On ne peut pas continuer à rester un petit village de 10 000 habitants. On a beau avoir pas mal d’énergie, en fin de compte, c’est préjudiciable par rapport aux autres équipes de l’élite du basket français. La solution pouvait passer par un rapprochement avec Boulogne, mais ils n’en veulent pas.
Du moins à ce jour. En sport, ça va plus vite qu’on ne le pense. On va tâcher de discuter de la Communauté du Boulonnais pour que l’ESSM Le Portel soit reconnu comme le club phare de l’agglomération et que l’on soit soutenu comme on mérite de l’être. Il faut passer par une reconnaissance de la Communauté de communes de Boulogne-sur-Mer.
Yann Rivoal déçu par le club de Boulognen
D’autant plus que la fusion a déjà été utilisée par d’autres villes ces dernières années…
(Il coupe) On avait plutôt écarté cette possibilité-là. On avait plutôt travaillé sur un rapprochement des deux équipes professionnelles. C’était un peu plus facile à absorber, surtout qu’il y a des réticences ancestrales des deux côtés. Je vois l’intérêt du basket dans le Boulonnais. J’avais l’illusion de penser que ça pouvait être intéressant d’unir nos forces.
Le contexte dans le club de Boulogne est particulier avec un président démissionnaire et un comité de six personnes. Il y a une volonté manifeste de rester dans son coin. On va changer de braquet. On va partir pour gagner cette reconnaissance par l’Agglomération boulonnaise.
Il y a plein de maires de villages autour du Portel qui ne comprennent pas et qui prennent beaucoup de plaisir au Chaudron. C’est mieux de venir voir Monaco que Cergy-Pontoise… Si on veut garder le haut niveau dans le Boulonnais, ça passe par cela. On doit être le club reconnu par la CAB (Communauté d’agglomération du Boulonnais, Ndlr). On représente tout le Boulonnais quand on va à l’extérieur.
« Des réticences ancestrales des deux côtés »
D’autant plus que l’ESSM Le Portel est le club le plus fort du Boulonnais…
De tous les sports collectifs du Boulonnais, on est le seul parmi l’élite. Cela fait six ans. On bataille toute la saison pour le maintien. Ce serait notre 7ème année de suite au plus haut niveau. Ce n’est jamais simple. L’équilibre est toujours fragile. L’an passé, à cause du Covid, on a joué 80% de la saison à huis clos. C’était traumatisant.
Cette année, on a eu une défection des partenaires et des fans. On a tous eu des problèmes. Aujourd’hui, on essaye de tourner la page, mais il faut redonner envie aux gens de revenir. Dans les moments compliqués, on a réfléchi à des solutions. Celle-ci en était une. Cette proposition a été balayée rapidement. Il n’y a jamais eu cette volonté de discussion. Mais on ne va pas se priver pour avancer. On doit se bouger si on veut rester sur la plus haute marche du basket.
Quelles sont les autres leviers économiques à activer pour exister selon vous ?
Il faut toujours chercher des idées comme on ne peut pas compter sur un diffuseur. On est le parent pauvre des sports collectifs. Le basket est vice-champion olympique et on n’arrive pas à trouver un diffuseur. On en a un qui ne nous rapporte rien et qui se focalise sur les mêmes équipes. Ça donne une idée du basket français.
On avait autour de 120 000-150 000 euros avant de droits TV par joueur. Cela représente un joueur. Aujourd’hui, on a perdu cette manne. On doit trouver d’autres solutions. Il faut trouver de nouveaux partenaires. On a besoin d’un levier des institutions locales. Ce n’est pas logique que l’Agglomération de Dunkerque soit cinq-six fois plus importante que celle du Boulonnais. On essaye de faire bouger les lignes. Le maintien nous y aidera.