lundi 16 septembre 2024

Yann Rivoal (président Le Portel) : « Une éternelle reconstruction »

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Chaque saison, c’est la même histoire qui se répète. Le Portel est pillé au Mercato et pourtant le club réussit à se maintenir dans l’élite. Mieux, il jouera comme en 2017/2018 la 4ème Coupe d’Europe, la FIBA Cup. Pour le plus grand plaisir de son président Yann Rivoal. Entretien pour France Basket et Le Quotidien Du Sport.

Chaque année, on a l’impression que Le Portel s’en sort miraculeusement. Partagez-vous cette impression ?

Vu de l’extérieur, on pourrait se dire que c’est l’ADN portelois. On a une débauche d’énergie énorme. Notre problématique, c’est qu’à chaque saison, on se fait piller des joueurs qui se sont construits ou développé chez nous. On est toujours en éternel reconstruction.

Comment parvenez-vous à vous reconstruire chaque saison avec le départ de vos joueurs vedettes comme Nadir Hifi ou Bastien Vautier ?

Il y a des talents partout, il faut les chercher. On a la chance d’avoir un staff en constante attention sur le scooting, sur les jeunes. On s’est aperçu que cela devenait une spécialité pour certains clubs qui ont été champions de France par le passé. Ça ne les empêche pas de venir faire leur marché chez nous alors qu’auparavant ils faisaient confiance à leurs centres de formation. Je pense à Cholet et au Mans. Nous, on se tourne très souvent vers la Pro B depuis quelques saisons. Cette année, on va encore faire des paris, on a ciblé des très jeunes joueurs qui vont venir frapper à la porte de l’équipe première. Ce sera une saison encore différente avec j’espère le même résultat.

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« Il y a des talents partout, il faut les chercher »

Vous allez jouer la FIBA Europe Cup. Comment gérer deux compétitions en même temps ?

La FIBA Europe Cup démarre par une poule de quatre équipes. L’aventure peut donc s’arrêter au bout de 6 matches. Je n’espère pas, on jouera crânement notre chance. Ça va permettre aux jeunes d’avoir du temps de jeu qu’il n’aurait pas eu ailleurs. Les joueurs préfèrent un rythme de compétition plutôt qu’un rythme d’entraînement. Il n’y a pas d’angoisse vis-à-vis de cela.

Eric Girard est en poste depuis 2012. Est-ce l’entraîneur parfait dans la quête d’un maintien et d’une reconstruction permanente de l’effectif ?

On a la chance de vivre une aventure humaine exceptionnelle. On a établi un mode de fonctionnement ensemble clair, net et précis. Je pense et je ne l’ai jamais caché que la Betclic Elite s’est trompé sur lui. C’est une anomalie qu’on l’ait gardé pendant 13 ans. Je m’en félicite. Il aurait pu répondre à d’autres projets. Il s’est tissé une histoire particulière entre nous, avec le club. On ne peut que s’en réjouir. C’est quelqu’un de très exigeant avec lui-même, avec ses joueurs. J’ai une parfaite confiance en lui. C’est réciproque, ça nous permet de nous installer dans l’élite du basket.

Financièrement, le club est aussi en difficulté. Comment chaque année, Le Portel surmonte-t-il ses difficultés financières et sur le terrain pour poursuive sa progression en Betclic Elite ?

On s’en sort comme tout le monde. On est aidé par les collectivités. Par rapport au budget, nous sommes le club le moins aidé par les institutions (région, département, communauté d’agglomération, municipalité). On a eu un trou d’air, l’an dernier, une difficulté passagère. Il a fallu en plus combattre les effets post-Covid. Ça va finir par s’arranger, mais c’est long. Ils ont compris qu’il fallait nous aider exceptionnellement pour remettre le bateau à flot (le budget va augmenter de 350 000 euros et passer à un peu plus de 4 M€, Ndlr).

Et on parvient à faire les play-offs et jouer l’Europe même avec le plus petit budget de la division. Chez nous, un euro qu’on donne est un euro bien dépensé. On ne vole pas ce qu’on nous donne, on ne se sépare pas de joueurs de façon intempestive, on ne change pas de coach plusieurs fois par saison. On a un profond respect de la parole humaine. J’espère qu’on va vers des moments un peu meilleurs. Cette année, on devrait équilibrer le budget et j’espère qu’on va pérenniser cet équilibre.

Quel est l’objectif pour cette nouvelle saison ?

L’année dernière, quand on était à 0 sur 5 et qu’on aurait dit que l’objectif c’étaient les play-offs, on nous aurait rigolé au nez. L’objectif reste le même, donner le meilleur de nous-mêmes. Si on arrive à trouver une unité d’équipe, il n’y a pas de raison de ne pas remplir les objectifs. L’objectif principal est de se maintenir. Si on peut faire mieux, on essaiera. Il faut regarder un peu en arrière, d’où on vient et continuer saison après saison avec humilité.

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Propos recueillis par Yohan Mouchon

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