Si la Chorale de Roanne a regardé vers le haut cette saison, elle le doit bien sûr à sa gâchette Ronald March, mais aussi au Français Yannis Morin (29 ans), l’un des meilleurs pivots du championnat quand les blessures le laissent tranquille. Ce dernier a travaillé à l’intersaison avec son grand pote Rudy Gobert et ça paye. Entretien réalisé pour France Basket et Le Quotidien du Sport.
Comment voyez-vous cette fin de saison ?
On vise les play-offs bien sûr, les compteurs seront alors remis à zéro. Toutes les équipes qualifiées auront leur chance pour le titre car le championnat est assez homogène.
Vous êtes l’un des joueurs les plus expérimentés du groupe. Faites-vous partie des leaders ?
Plutôt par les performances sur le parquet que par la parole. J’essaie de montrer l’exemple sur le parquet.
Vous êtes arrivé en France en 2009. A l’aube de vos 30 ans, quel regard portez-vous sur votre carrière ?
Elle a débuté en Martinique car avec mon père et mes frères le basket était très présent à la maison, on regardait des matches, notamment la NBA car les horaires nous le permettaient. De par mes performances en club, j’ai été repéré par le Pôle Espoirs de Martinique. J’ai été retenu pour intégrer l’INSEP. Cela était un gros changement pour moi. Je pense avoir fait un parcours intéressant à travers mes différents clubs (Cholet, Denain, Le Havre, Le Mans, la SIG…).
N’a-t-il pas été difficile pour vous de quitter vos proches pour la Métropole ?
Je suis arrivé en Métropole avant mes 16 ans juste avant la rentrée de septembre donc ça va je ne suis pas arrivé en plein hiver non plus. Ce n’était pas évident au début, tout allait plus vite, la vie parisienne est un peu en accéléré, mais j’étais déterminé, je savais parfaitement pourquoi j’étais là. Je voulais réussir dans le basket et cela passait par quelques sacrifices qui en valaient la peine.
« J’ai côtoyé Westbrook et la participation à la G-League (avec le blues d’oklahoma) restent comme les meilleurs souvenirs de ma carrière »
Pratiquiez-vous d’autres sports à l’époque ?
J’ai fait un peu de foot, de natation, mais j’avais zéro doute dans ma tête c’était tout pour le basket. Il n’y avait pas d’autres alternatives niveau sport. J’étais passionné par le basket et heureux quand j’étais sur un terrain.
Vos performances à l’INSEP vous permettent d’être repéré par Cholet notamment. Pourquoi avez-vous choisi de rejoindre ce club plutôt qu’un autre ?
Je suis resté quatre ans à l’INSEP puis j’ai été sollicité par Cholet. C’est l’un des meilleurs clubs formateurs, j’étais en espoirs, on m’a fait changer de poste du poste 5 au 4, mais depuis 4-5 ans j’ai repris mon poste 5.
A Cholet, vous côtoyez celui qui deviendra l’un des meilleurs joueurs français ; Rudy Gobert…
Je connaissais Rudy des sélections de jeunes. Il est un peu plus âgé que moi (31 ans le 26 juin, Ndlr), mais on s’est rapidement entendus. Je n’avais aucun doute sur sa carrière, il avait déjà ses caractéristiques de dominant dans son jeu.
En 2017, vous avez tenté l’aventure de la NBA. Malgré un contrat partiellement garanti avec Oklahoma, vous avez été coupé de l’effectif. Est-ce un regret pour vous de ne pas avoir été gardé ?
Non franchement je n’ai absolument aucun regret car j’ai tout tenté. J’accepte ce qui s’est passé et j’ai vraiment apprécié mon expérience là-bas. D’ailleurs, le training camp avec Oklahoma City où j’ai côtoyé Russell Westbrook et la participation à la G-League (avec le Blues d’Oklahoma) restent comme les meilleurs souvenirs de ma carrière.
Avec Westbrook, j’ai découvert un garçon très sympa, à l’écoute, non franchement c’était une belle expérience. J’ai fait la Summer League d’Orlando, invité par Oklahoma. J’aurais eu des regrets si je n’avais pas tenté, mais là impossible d’en avoir.
Ça ne l’a pas fait, je suis revenu en Europe et j’ai fait ma carrière. Mes regrets et mauvais souvenirs ce sont plutôt les blessures, j’ai eu beaucoup de fractures et c’est très difficile mentalement car on ne maîtrise pas grand-chose quand on est blessé.