A Bordeaux, il n’y a pas que l’UBB. Doubles championnes de France, les Lionnes du Stade Bordelais sont aussi en haut de l’affiche. Elles vont tenter, cette saison, la passe de trois tout en poursuivant le développement du rugby féminin en Gironde.
Les supporteurs bordelais se souviendront longtemps de leur voyage à Bourgoin début juin. Ils ont vu leurs favorites dominer Romagnat en finale du championnat de France (32-17) et décrocher ainsi un deuxième sacre national d’affilée. Même s’il domine le rugby féminin, le club a toujours faim de titres par la voix de l’un de ses présidents Guy Accoceberry :
« Il faut regarder toujours plus haut. Le succès amène le succès. On a l’objectif de continuer à aller chercher le Bouclier. Les effectifs ont bougé, mais il y a quatre-cinq équipes capables d’aller chercher le titre. Le championnat va être beau. La nouvelle formule à poule unique va être intéressante à suivre. »
À LIRE AUSSI : toute l’actualité du rugby dans votre mag
2006, le début de l’aventure des Lionnes
Depuis 2006 et la création de la section féminine, l’équipe est en constante progression. Les dirigeants ont su attirer de nombreuses joueuses internationales comme la capitaine Agathe Sochat, mais ils attachent aussi beaucoup d’importance à la formation.
« Nous notons une grosse évolution dans la préparation physique des filles. L’apport des joueuses canadiennes a été très important, elles ont amené leur expérience et leur regard extérieur qui nous ont permis d’améliorer la préparation de la saison et des matches. Nous travaillons sur la structuration du club, la progression de toutes les équipes pas seulement l’équipe 1. »
« On travaille aussi sur le système de formation avec une académie dans le secteur de Talence. C’est plus facile d’attirer les filles dans une ville comme Bordeaux où il y a un bassin universitaire important. On s’entend bien aussi avec l’UBB. On a fait des baissers de rideaux, le mardi soir ils nous accueillent dans leur centre pour des entraînements. »
« On s’entend bien avec l’UBB »
Le gros point noir reste les infrastructures. Si les filles bénéficient des superbes installations de l’UBB une fois par semaine, le reste du temps, c’est plus aléatoire :
« On doit progresser au niveau des infrastructures, des installations. On n’a pas de lieu de vie pour laisser les affaires pendant les entraînements. On est baladé entre les stades de Sainte Germaine, de Chaban. On partage le stade avec le foot, la section garçons et maintenant les Girondins viennent aussi y jouer. »
« C’est ingérable. La mairie propose Chaban. De manière plus générale, il y a un travail à faire aussi sur la visibilité du rugby féminin. La médiatisation est trop faible. On ne demande pas des matches télévisés tous les week-ends, mais déjà une fois par mois ce serait une belle chose. Si on a plus de médiatisation, on avancera dans le développement des infrastructures également. »
Si les filles du Stade Bordelais ont pris de l’avance sportivement sur l’UBB qui court après un Bouclier de Brennus depuis de longues saisons, en termes de moyens et d’infrastructures elles sont à des années-lumières des garçons.
À LIRE AUSSI : les filles de l’UBB plus fortes que les hommes ?