Nommé entraîneur principal de Soyaux-Angoulême (pro D2), Alexandre Ruiz, l’héraultais est le premier arbitre à devenir entraîneur d’une équipe professionnelle en France.
Comment vous êtes-vous retrouvé entraîneur principal du SA XV ?
Il y a quelques semaines, j’ai été sondé sur la durée de mon contrat au MHR, pour savoir aussi si j’étais animé par cette volonté de m’inscrire dans un projet à Angoulême et dans quelle fonction. A partir de là, les discussions se sont enchaînées. Comme ce projet commençait à me plaire, j’en ai parlé à Philippe Saint-André.
Tout en sachant qu’il me restait encore deux ans de contrat au MHR. J’ai pris la décision d’en discuter directement avec Mohed Altrad. Il l’a compris et a accepté de me libérer. Il a compris que j’avais une proposition à 36 ans à saisir, pour gagner en expérience en Pro D2. Et pourquoi pas demain revenir à Montpellier avec davantage d’expérience.
Qu’est-ce qui a fait que cette bascule a opéré dans votre tête ?
Le projet du club m’a paru très intéressant. J’ai envie de construire, d’être un bâtisseur. Le président et le DG ont eu envie de faire de moi ce garant du projet. Tous ces paramètres m’ont poussé dans cette direction.
Arrivez-vous au SA XV avec plus de certitudes après votre expérience au MHR ?
J’entraîne depuis 16, 17 ans ! Même si c’était dans les rangs amateurs, je l’ai quand même fait jusqu’en Fédérale 1 avec certaines responsabilités. Pendant deux ans aussi donc en Top 14 avec des responsabilités importantes dans un secteur primordial comme la défense. Je vais maintenant endosser des responsabilités différentes.
Qu’avez-vous appris à Montpellier ?
La gestion des contrats professionnels. Cette planification quotidienne aussi. Ce besoin de se régénérer en permanence, de donner de la fraîcheur constamment car les joueurs font la même chose au quotidien. Il faut amener de la diversité et de la cohérence. En amateurs, tu entraînes trois fois dans la semaine. Les professionnels, eux, c’est tous les jours. Tu vois plus les joueurs que ta propre famille. Il faut parvenir à maintenir une relation de confiance.
« Eviter de jouer le maintien à la 79ème minute de la dernière journée »
Qu’est-ce qu’un bon entraîneur ?
La relation d’hommes et de confiance est essentielle. Je suis attaché à cette notion de bien vivre au quotidien. Il faut aussi avoir les idées claires et franches. Il faut être capable de dire à quelqu’un non pas ce qu’il a envie d’entendre, mais ce qu’on doit lui dire avec responsabilité. C’est essentiel. Ce n’est pas la partie la plus facile. Elle va être nouvelle pour moi.
Que connaissez-vous de Soyaux Angoulême ?
Ce club est passé en l’espace de quelques années de la Fédérale 2 à la Pro D2. Pour avoir entraîné à Cognac, je peux vous dire que le Charentais est brut et déterminé. Il est animé par une forte envie de travailler. Cela me donne envie de réussir. Même s’il y a pu y avoir des résultats un peu en dents de scie dernièrement, il y a cette détermination de bâtir dans la stabilité. Ce sera un élément fort du projet.
Quels sont les objectifs du club la saison prochaine ?
Ils ne peuvent pas être prétentieux à partir du moment où le SA XV a vécu une dernière saison comme elle l’a été. En toute humilité, on va vouloir assurer un maintien le plus vite possible.
Pourtant, le recrutement apparaît comme ambitieux.
Il l’est quand même car il faut l’être. Mais il a été effectué pour éviter de jouer le maintien à la 79ème minute de la dernière journée. On a fait un recrutement intelligent avec de la qualité. On a amené des besoins et de l’expérience à des postes où il était important de le faire.