Journaliste spécialiste basket au Bien Public, Aurélien Meazza suit la JDA depuis la saison 2012/2013. Entretien réalisé pour France Basket et Le Quotidien du Sport.
Comment expliquer la réussite actuelle du club dijonnais ?
Le club a connu une descente douloureuse en Pro B (2010, Ndlr). Ils ont alors fait venir Jean-Louis Borg. Il est parvenu à les faire remonter dans la foulée. L’équipe a retrouvé les play-offs. Cet entraîneur a même conduit la JDA jusqu’en demi-finales (en 2014 battue par Limoges, Ndlr).
Il y a eu aussi le changement de présidence avec la venue de Thierry Degorce, un chef d’entreprise d’une société de maintenance immobilière dans la région lyonnaise. Sa sœur est n°2 de sa société et du club en tant que directrice générale.
Ils ont épuré les comptes et ont investi. Borg a ensuite pris un peu de hauteur dans un rôle davantage de manager général et a fait venir Laurent Legname. Les résultats ont suivi. La réussite du club est aussi due à la fidélisation des joueurs. On pense évidemment à David Holston ou à Jacques Alingue.
Ils ont réussi à garder des cadres. Il y a eu aussi le changement d’ère avec le départ de Laurent Legname l’an dernier. Ils ont réussi la transition avec Nenad Markovic qui est exigeant, mais comme beaucoup de coachs de l’Est. La défense demeure un secteur important, mais il laisse aussi les joueurs s’exprimer.
« Le club ne se trompe pas en matière de recrutement »
Quels sont les axes de progression du club ?
Chaque année, la masse salariale augmente. Il y a eu aussi ce projet de nouvelle salle avant la Covid. C’était un projet avancé dans la banlieue nord de Dijon situé vers le Zenith. La Covid a stoppé tout cela. La ville a alors rénové le Palais des Sports. Les basketteurs cohabitent avec l’équipe de hand féminin et masculine. Pour passer un nouveau cap, il faudrait une nouvelle salle ou que cette salle soit uniquement dédiée à la JDA. Il y a des discussions avec la métropole pour racheter ce Palais.
La JDA peut-elle espérer connaître en fin de saison une issue similaire à celle de 2021 (finaliste du championnat et de la Coupe de France) ?
Ils ont réussi à battre cette saison successivement l’ASVEL (95-90, Ndlr) et Monaco (95-84, Ndlr) à l’extérieur, ce qui n’était pas arrivé depuis 15 ans. Ils peuvent espérer les titiller et viser à nouveau les demis. Leurs objectifs, c’était Leaders Cup, play-offs et top 16 de Ligue des Champions (BCL). Le président est très attaché à l’Europe. Cela permet aussi d’attirer pas mal d’Américains.
Qui est le chouchou du public de Dijon ?
David Holston. C’est sa 8ème saison au club. Il s’améliore chaque année. Sur le terrain, il a cette rage de vaincre. Il sort de sa boîte quand l’équipe en a le plus besoin. C’est la star de l’équipe, mais il reste simple. De nature, il est introverti. Il n’est pas un capitaine vocal, mais il l’est dans le jeu. Il montre l’exemple. Jacques Alingue, de retour à Dijon (depuis 2020 du Mans, Ndlr), est aussi apprécié, il est le vice-capitaine.
Il donne davantage de la voix. Il y a aussi Markis McDuffie qui est arrivé de Naples et qui explose les compteurs. On se doute qu’il ne restera qu’une saison et qu’il jouera l’Euroligue ou l’EuroCup l’an prochain. Ce joueur doit notamment leur permettre cette saison de rester parmi les premiers du championnat. C’est une des forces de Dijon qui ne se trompe pas de cibles en matière de recrutement.
Markis McDuffie, la bonne pioche de la JDA. Quelle est la place du basket à Dijon ?
A Dijon, il n’y a pas que le foot et le basket. Il y a aussi le hand féminin qui fait partie de la même structure. Le président a racheté le club de hand. Après, le foot reste le foot. Quand l’équipe était en L1 (elle évolue en L2, Ndlr), c’était le sport n°1. Cependant, l’équipe de basket est historique à Dijon. Le Palais est plein quasiment à tous les matches avec plus de 4000 personnes. Vu que le foot ne va pas très bien, les gens suivent beaucoup le basket. Chez nous, on a d’ailleurs quasiment le même traitement foot et basket.
