mercredi 24 avril 2024

Axel Toupane (Paris) : « Paris en EuroCup, c’est bien pour le basket français »

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Arnaud Bertrande
Arnaud Bertrande
Rédacteur en chef — Pole Sport Lafont presse

A Paris depuis janvier, Axel Toupane, le champion NBA 2021 espère permettre à l’équipe parisienne de grandir pour sa deuxième saison dans l’élite. Entretien réalisé avec France Basket.

Pour votre deuxième saison à Paris, vous voyez-vous comme un leader et un mentor pour les jeunes ?

J’essaie d’apporter mon expérience, mon vécu. Le but n’est pas non plus de leur dire quoi faire. Mais si je peux aider, je le fais avec plaisir.

Beaucoup de top joueurs français sont de retour en Betclic Elite. Une bonne nouvelle pour le basket français, non ?

C’est top. Pendant longtemps, on avait un championnat en-dessous de nos performances en équipe nationale vu les joueurs qu’on avait en Euroligue et en NBA. Là, le championnat repart de l’avant avec de gros joueurs, de gros clubs ; Monaco, l’ASVEL, et c’est très encourageant. Elie (Okobo) a également choisi de rester en France en signant à Monaco. On peut être Français, jouer dans de tops clubs et être bien payés, ce qui faisait un peu défaut. On a beaucoup de bons joueurs et si certains peuvent rester et pousser le championnat de France, c’est top.

Sentez-vous que le niveau a progressé ?

J’ai toujours pensé que le championnat français était d’un bon niveau, qu’il était très sous-estimé, qui n’avait pas forcément la cote en Europe, mais quand tu y jouais tu voyais que ce n’était pas facile de performer et de sortir de grosses perfs. Avec le retour de ces gros joueurs et ces clubs qui se structurent en Euroligue, ça embellit le package qui propose un produit complet avec de bons joueurs, de bons clubs.

Votre coach Will Weaver a été entraîneur adjoint en NBA. Qu’est-ce que cela change au quotidien ?

C’est un coach qui est jeune (38 ans, Ndlr), qui a coché en NBA, mais aussi en Australie, qui est une bonne ligue, l’équipe de Melbourne, mais aussi la sélection, Ce qu’il veut et ce qu’il prône, c’est un basket moderne où on va courir, où on va essayer d’imposer nos qualités athlétiques, notre jeunesse, notre fougue.

« Will Weaver prône un basket moderne »

Pouvez-nous parler des deux Américains qui arrivent de G-League, Aamir Simms et Tyrone Wallace ?

Tyrone, je le connaissais déjà, j’avais déjà joué contre lui en NBA et en G-League. C’est un fort joueur, je n’ai pas d’inquiétude sur son adaptation. Aamir, c’est une très bonne surprise (depuis cette interview, ce dernier s’est blessé au genou et a été remplacé jusqu’en novembre par Jeremy Evans, 35 ans, ex-Panathinaïkos, 252 matcches NBA, Ndlr). Au-delà de ses performances, c’est un super mec avec une super personnalité qui s’est très bien intégré. Ce sont deux très bonnes recrues.

Le club est très ambitieux, mais a vécu une première saison compliquée. Quel est l’objectif cette saison ?

De faire mieux ! La saison dernière, on a été trop inconsistants. Mais il ne faut pas oublier que c’est un club qui est très jeune, qui n’a que quatre ans d’existence. C’était seulement sa première saison en 1ère Division d’où cette inconsistance et ce manque d’expérience. J’espère que le dénouement difficile en fin de saison dernière va nous donner du caractère. On a dû vraiment se battre pour aller chercher ce maintien. Il faut construire là-dessus avec comme maître mot de continuer à progresser sans se donner d’objectifs chiffrés de place. Si on est dans cet esprit-là, on peut avoir de belles surprises. Ce groupe est assez jeune et il a envie.

Faut-il laisser le temps au club de grandir ?

Le joker patience, c’était l’an dernier, une saison de découverte, la première dans l’élite. Maintenant, il faut passer à l’étape suivante. Il faut performer et gagner dans un championnat où tout le monde peut battre tout le monde. Sur les dix dernières années, quatre ou cinq fois, l’équipe qui a été championne était 6ème, 7ème ou 8ème en saison régulière, ça veut tout dire. Ce qui n’arrive pas dans les autres championnats. Mais Monaco et l’ASVEL qui jouent l’Euroligue auront à cœur de gagner le championnat.

Une nouvelle rivalité en France ?

Je ne sais pas si c’est encore au niveau d’un PSG-OM en foot, mais ça fait de belles affiches encore plus après leur finale folle de la saison dernière.

Axel Toupane heureux de disputer l’Eurocup

A titre individuel, quels sont vos objectifs ?

Performer, mais mes performances seront corollées à celles de l’équipe. Si on gagne des matches, j’aurai un rôle important à jouer. Je veux aider l’équipe à aller le plus haut possible.

Que pensez-vous de l’évolution de Victor Wembanyama ?

C’est fou. On n’a jamais vu ça en France, peut-être même en Europe. La façon dont il joue, c’est impressionnant. Je lui souhaite le meilleur.

Si Boulogne-Levallois a Victor Wembanyama, Paris a Killian Malwaya. Que pensez-vous de lui ?

C’est un très bon jeune, un des tops jeunes de sa génération. Il n’a pas peur. C’est un très bon smasheur, qui va vite, qui a le sens du panier. Mo (Mohamed Diawara) a aussi un gros potentiel. Ils ont envie, ils bossent tous les jours. C’est aussi le projet du club de les aider à se développer pour qu’ils aillent éventuellement en NBA.

Paris a été préféré à Boulogne pour jouer l’EuroCup. Comprenez-vous la polémique alors que le club n’avait pas gagné sa place sur le terrain ?

Je comprends, oui et non. J’entends les arguments des fans de Cholet par exemple qui ont fait une très belle saison. Mais c’est plus une question de projet et de potentiel. On peut comparer notre club à un jeune joueur. Quand on est un prospect NBA, on est plus clément avec toi, on te laisse un peu de temps et on te met en avant. Le projet du Paris Basketball a beaucoup de potentiel avec notamment la nouvelle salle qui arrive (l’Adidas Arena en octobre 2023, 9000 places, Ndlr) et pour le basket français c’est une bonne chose.

L’équipe est-elle armée pour jouer sur les deux tableaux ?

L’avenir nous le dira (sourire). On a un effectif assez jeune donc en termes de récupération ça devrait aller. On est tous très contents de jouer deux matches par semaine et si, à un moment donné, on a un manque, le club fera le nécessaire pour amener de l’énergie avec éventuellement de nouveaux joueurs.

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