Journaliste au 10 Sport, à Basket Session ou encore à Reverse, le Français a suivi pendant une année les Spurs de Victor Wembanyama. Wemby « est loin de son maximum » selon notre confrère. Entretien pour France Basket et Le Quotidien Du Sport.
A-t-il été facile de travailler avec les Spurs ?
La communication étant très verrouillée, on n’a pas pu échanger plus que cela avec les joueurs et l’entraîneur excepté lors des conférences de presse et lors du bilan de fin de saison. Les autres équipes NBA sont plus ouvertes. On sent que les Spurs essaient de protéger Victor Wembanyama.
Victor a-t-il su se mettre au niveau de la NBA ?
Il a aujourd’hui le niveau d’une superstar. Il a fini 2ème meilleur défenseur de la saison. Wembanyama est arrivé prêt. Il a montré qu’il arrivait carrément en avance par rapport aux autres joueurs qui sont arrivés au même âge que lui en NBA. Aucun joueur de 20 ans ne s’impose comme le 2ème meilleur défenseur de la NBA ! On a l’impression qu’il a encore plus de potentiel que cela. A l’échelle de la NBA, il est excellent et parmi les meilleurs joueurs, je pense dans le top 30. A l’échelle de ce qu’il peut faire lui-même, il est encore assez loin de son niveau maximum.
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« Wemby est encore loin de son niveau maximum »
Les mauvais résultats des Spurs ne l’ont-ils pas frustré ?
Il y a eu des moments compliqués. Il ne l’a pas dit cash, mais ça se voyait sur son visage, dans sa manière de parler. Je l’avais suivi avant en France chez les Metropolitans. Et ce n’était pas la même chose de le voir après un match avec les Spurs où ils avaient perdu de 20 ou 40 points. On sentait que le moral était bas. Petit à petit, on a senti qu’il s’y faisait.
Les Spurs sont devenus meilleurs, les résultats n’ont pas beaucoup progressé, ils sont restés parmi les pires équipes de NBA en termes de victoires, mais lui, on sentait qu’il était satisfait de la progression, qu’il comprenait que ça allait prendre du temps. A la fin, il avait complétement accepté que les Spurs étaient nuls pour l’instant.
Quels sont ses prochains objectifs ?
Les dernières signatures des Spurs montrent qu’ils ont envie de passer un cap comme avec le recrutement de Chris Paul qui est l’un des joueurs les plus expérimentés de la NBA. C’était vraiment le profil qui manquait pour organiser le jeu autour de Victor. De manière réaliste, on peut se dire qu’il y aura une vraie grosse amélioration qui permettra d’aller chercher une place au play-in. Victor lui veut gagner un titre dès que possible. Il ne veut pas attendre 6 ou 7 ans !
« La NBA est un championnat monstrueux pour les joueurs et les suiveurs »
A titre personnel, que retenez-vous de cette première année en NBA ?
C’était ma première année en NBA. Moi ce qui m’a choqué, c’était le rythme. On en parle tout le temps pour les joueurs. Mais même en tant que journaliste, c’est parfois compliqué de suivre le rythme. En étant sur place, on réalise à quel point c’est compliqué, à quel point cela demande de la logistique, de l’organisation. Moi j’ai beaucoup aimé.
En tant que fan de basket, pouvoir être sur le côté du terrain tous les soirs plutôt que d’être devant un écran c’est beaucoup mieux. On se rend compte à quel point les joueurs sont monstrueux physiquement. Pouvoir visiter les Etats-Unis à travers les villes de la NBA c’est super.
Un match, une équipe vous ont-ils particulièrement marqué ?
Il y a eu un match en janvier entre les Spurs et les Bucks de Giannis Antetokounmpo. Il y a eu un face à face entre lui et Victor qui était magnifique. On avait un duel entre un joueur qui est double MVP, champion NBA et Victor qui montrait qu’il était au même niveau.
Entre l’ambiance électrique dans la salle, les actions spectaculaires et le fait d’imaginer que le rookie français de 19 ans peut jouer à niveau égal avec l’un des plus grands joueurs de la NBA actuel était pour moi un moment mémorable.
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Propos recueillis par Yohan Mouchon