Le chef de file des Amis des rugby, association fondée en 2009 qui compte environ 420 membres, Carlos Ferreira, évoque avec passion le Castres Olympique, un club discret, qui n’en reste pas moins une référence, même si à Toulouse on traite les Castrais de « paysans »…
Qui a été le chouchou du public castrais cette saison ?
Wilfrid Hounkpatin. Il est très gentil, très abordable. On le rencontre souvent en ville. Il prend le temps pour discuter avec les supporteurs. S’il y a besoin de faire des photos, des autographes, pas de souci. Il se montre également volontaire pour faire des dons. Un jour, les Amis du Rugby avaient organisé un don de sang. On l’avait fait venir en tant que parrain. Je m’arrête sur Wilfrid, mais tous les joueurs au club ont cette bonne mentalité. Je ne suis pas certain que dans d’autres gros clubs, il y ait autant cette proximité de contact avec les joueurs.
Carlos Ferreira et le CO, l’antichambre du Stade Toulousain
Une polémique a éclaté à Castres quand un arbitre (contre le MHR) a été sifflé au stade Pierre Fabre…
Malheureusement, dans des stades, il peut arriver que ce genre de choses survienne avec certains. Mais ce n’était pas parti de notre tribune sud. Quelqu’un a lancé cela depuis la tribune nord. Cela a été repris ensuite. Cela ne m’avait pas plu. On n’avait pas donné ce jour-là une bonne image du club et des supporteurs.
Je fais beaucoup de déplacements. On est bien vus pourtant. On arrive, on chante, on met de l’ambiance. A Perpignan, on a été insultés par quelques supporteurs. Cela arrive. Mais il ne faudrait pas que ce genre de comportement se généralise et que cela devienne comme le foot. Notre président (Pierre-Yves Revol, Ndlr) a bien fait de mettre le holà. On a été convoqués par le président. Dans cette affaire, on a tous été un peu mis dans le même panier.
« Toulouse est bien content d’aller piocher des joueurs chez les paysans… »
Quel entraîneur Pierre-Henry Broncan est-il ?
Avec lui, les joueurs doivent vraiment prouver qu’ils méritent de jouer. Il a aussi le nez creux pour dénicher de bonnes pioches.
Qui aurait dit que Tom Staniforth réaliserait une telle saison ?
Il a aussi surpris beaucoup de monde en ne faisant pas jouer Rory Kockott pour son dernier match à Castres (contre l’USAP). Beaucoup de supporteurs n’ont pas compris. C’est après qu’il a expliqué les choses et de faire comprendre qu’un Fernandez méritait plus de jouer. Broncan donne toujours la priorité à ceux qui se livrent à 100%.
Comment Castres parvient toujours à se refaire une santé d’année en année en se faisant perpétuellement piller ses meilleurs joueurs ?
Quand on a perdu Antoine Dupont (en 2017, Ndlr), on se disait qu’il allait vraiment nous manquer. On a fait avec. Pareil quand Anthony Jelonch est parti (en 2021, Ndlr). Ceux qui restent font le travail.
Quelle a été la grande révélation pour le public castrais cette année ?
On a vu Jérémy Fernandez de plus en plus souvent. Il s’est montré. L’équipe est composée de bons joueurs à l’image de Vilimoni Botitu. C’est vraiment la première année où on peut aussi s’appuyer autant sur le banc.
Dans l’ombre de Toulouse, cette étiquette ne motive-t-elle pas davantage finalement les troupes castraises ?
Cette position nous va bien. Ils aiment nous cataloguer comme les petits paysans. Par contre, ils sont bien contents de venir se servir chez les paysans et de les faire signer dans leurs clubs. Mais on est toujours là. Même dans les médias on n’apparaît pas trop. Canal + n’a jamais raffolé de nous. Quand on gagne, on passe vite fait sur le sujet. Ugo Mola est intervenu en disant qu’on mériterait un peu plus d’égard. Mais qu’on parle moins de nous après tout ne nous dérange pas plus que cela. On fait notre chemin.