Sponsor historique du club, président d’un club de rugby, Didier Jamot est connu et reconnu dans le monde des affaires. Le nouveau président est chargé de relancer le club en difficulté financière et de tenter de le ramener au plus haut niveau. Entretien réalisé pour France Basket et Le Quotidien du Sport.
Pourquoi avez-vous accepté de prendre la présidence du CSP ?
Je voulais participer au renouveau du club. Je ne pouvais pas le laisser comme ça. Yves Martinez était atteint par la limite d’âge. Céline Forte et le club m’ont contacté, je n’ai pas réfléchi très longtemps car je ne pouvais pas refuser un tel challenge. J’ai aussi accepté en mémoire de Frédéric Forte. Je m’occupe déjà d’un club de rugby, le club de l’Isle, donc j’ai des notions de management d’un club sportif même si le niveau n’est pas le même. Je connaissais bien le club pour avoir été sponsor avec Intermarché depuis 15 ans. En étant à la retraite, je vais pouvoir m’occuper sereinement du club.
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Quel genre de président serez-vous ?
Je suis Limougeaud, je connais bien le club, je pense que c’est important notamment quand il y a des difficultés. Je serai un président présent qui connaît donc l’environnement du CSP. C’est un club qui m’a fait vibrer au temps de sa splendeur, à l’époque de Fred Forte, Beaublanc était en feu, il a accueilli les meilleures équipes européennes. C’était magique, aujourd’hui c’est moins magique, mais tous les clubs connaissent des périodes de haut et de bas, encore plus sur une aussi longue période d’existence.
On a entendu beaucoup de choses sur le club ces derniers mois. Dans quelle situation financière exacte est-il ?
Céline Forte a fait un travail énorme pour remettre le club à flots. Elle n’a pas ménagé sa peine. On a des partenaires qui nous suivent, Limoges reste un grand club. Partout dans le monde le CSP est connu. Les gens connaissent deux choses de Limoges : la porcelaine et le CSP ! On recapitalise le club petit à petit, on possède de bonnes installations.
La communauté d’agglomération a resserré le budget, il faut prendre tout cela en compte. Il fallait aussi rassurer les banques. Mais je suis un gestionnaire, je viens du monde paysan où un sou est un sou, je ne dépense pas ce que je n’ai pas. Mais la situation est redevenue saine, c’est le plus important. Nous aurons un budget d’environ 6 millions d’euros.
« Nous appuyer sur le centre de formation »
Quels sont vos objectifs pour le CSP ?
On a pour objectif de ramener le club au niveau où il était, qu’il rejoue la Coupe d’Europe, que ce soit un club important du basket français. Mais c’est un objectif lointain. Mais dans l’immédiat c’est de se qualifier pour les play-offs. Dans l’immédiat, on n’a pas les moyens de faire la Coupe d’Europe. Nous voulons aussi nous appuyer sur le centre de formation qui a toujours été un élément important du club même quand l’équipe avaient des stars. L’un de nos axes de développement est d’avoir de plus en plus de jeunes issus de la formation en équipe première. La formation et le développement des structures sont des axes importants qu’il ne faut pas négliger.
Malgré les difficultés, le public limougeaud est toujours derrière le club, l’équipe.
Oui et cela ne me surprend pas. Le soutien populaire ne s’est jamais démenti. Les gens s’identifient au club. On a 4700 spectateurs qui nous suivent, Beaublanc est toujours plein. C’est l’une de nos plus grandes fiertés. L’objectif de la mairie est aussi de rénover Beaublanc dans quatrecinq ans. Il faut vivre avec son temps, le basket comme le sport a beaucoup évolué. Ce qui marchait dans le passé ne marche pas forcément aujourd’hui. Le sport se développe dans les grandes villes, mais les petites et moyennes villes ne doivent pas être oubliées.