Depuis son arrivée en France, Emmanuel Meafou n’a cessé de progresser. Au prix de gros efforts et grâce à un mental de fer, le 2ème ligne toulousain a acquis un physique de rugbyman et est devenu l’un des meilleurs à son poste. Naturalisé français depuis novembre, il va aussi découvrir le XV de France.
Tom Decent : « Les clubs australiens le trouvaient trop gros »
« La plupart des Australiens fans de rugby ont découvert Meafou une fois qu’il était en France, pareil pour nous les journalistes australiens. En Australie, c’était un espoir, mais quand les gens ont vu ses matches avec Toulouse, ils se sont étonnés qu’aucun club australien n’ait repéré son talent. L’une des raisons de son départ d’Australie, c’est que le système de scouting des jeunes talents n’est pas bon. »
« Meafou a tenté de décrocher un contrat dans une équipe de Super Rugby, mais il n’avait que des réponses négatives car les clubs le trouvaient trop gros, il avait besoin de perdre du poids. Il voulait partir en NFL, mais le Stade Toulousain a tenté le pari et l’a fait venir en France. L’Australie est passé à côté d’un grand talent et d’une 2ème ligne de folie Meafou-Skelton. Ça aurait été une 2ème ligne incroyable, mais c’est la France qui va profiter de son talent. »
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Journaliste australien au Sydney Morning Herald
Thibaud Flament : « Imposant physiquement, mais mobile »
« C’est un garçon cool, très sympa, il rigole tout le temps, mais il n’est pas dilettante, il bosse bien, il est sérieux. Il est très proche des Anglo-Saxons, de François Cros, de Rod Neti, de David Ainu’u, mais il s’entend bien avec tout le monde. Quand je suis arrivé, il était déjà dans l’équipe, j’ai vu direct le potentiel. C’est un joueur spécial, imposant physiquement, mais mobile. Il est très puissant et explosif au contact. »
« Il sait faire vivre le ballon après contact. Il se propose toujours, il offre une solution à ses partenaires. Il a aussi un gros impact défensif, perturbe le jeu des adversaires. Il a aussi passé quelques jours avec nous en équipe de France pendant la préparation du Mondial. Il connaissait beaucoup de joueurs, son intégration s’est très bien passée. Il n’a pas eu de bizutage particulier, vu ce qu’il montre en club c’était sûr que ses quelques jours en Bleus allaient bien se passer. »
Son coéquipier en 2ème ligne
Michel Marfaing : « Les premières années, on était un peu inquiets »
« On l’a récupéré en provenance d’Australie. Son agent l’avait proposé, il est arrivé en plein hiver, en décembre, tout seul ça montrait sa grosse force de caractère. Il n’est pas venu en juin car il voulait passer son bac avant. Les premières années, on était un peu inquiets, il était en surpoids, la balance indiquait 144 kg. »
« Il a commencé à travailler sérieusement. Il a fallu faire un gros travail avec lui, de la préparation physique et lui imposer un régime diététique. Petit à petit, il s’est acclimaté, il avait son petit appartement près du Centre et avait passé le DELF A2, un diplôme de français pour maîtriser la langue. Il y avait ce poids important, mais en même temps on avait descellé des qualités exceptionnelles. »
« Il a toujours évolué en 2ème ligne. C’était un très bon technicien, il avait du peps, de la vitesse, ce qui est rare pour un joueur avec un tel poids. Il était aussi capable de franchir. Depuis qu’il est devenu professionnel, il a passé un cap car je le trouve plus régulier, il est plus affûté, gainé, il fait attention à sa nutrition. Il a un avenir international, c’est sûr.
« D’ailleurs, s’il avait obtenu sa naturalisation avant la Coupe du monde, il aurait été dans le groupe. Il est très percutant, c’est un 2ème ligne perforateur. Il franchit avec beaucoup d’explosivité et il marque aussi quelques essais grâce à sa puissance, sa technique. »
Son formateur au centre de formation toulousain