Championne olympique aux barres asymétriques en 2004 à Athènes, Emilie Le Pennec a, malgré son inexpérience, parfaitement maîtrisé son concours olympique. La jeune gymnaste n’aura pas la carrière que son talent lui promettait, mais elle a gagné la plus belle des médailles.
Les JO d’Athènes en 2004 ont sacré une jeune fille de 16 ans, toute frêle, mais sacrément ambitieuse dans son programme aux barres asymétriques. Une ascension rapide pour la jeune gymnaste puisqu’elle n’a disputé son premier grand championnat chez les séniors, le championnat du monde, qu’un an avant. En cette année 2004, sa préparation a pourtant été compliquée avec une blessure au mollet qui la prive du début de saison.
Elle rate les principales compétitions et trois mois avant les JO elle ne maîtrise plus son mouvement favori. Ce mouvement est très spectaculaire, il fait la différence dans son programme, elle lâche la barre avec un salto tendu et une vrille et demie. Sans ce mouvement, elle n’a aucune chance pour le concours des barres asymétriques. A force de travail et de détermination, elle se soigne et arrive à peaufiner son programme.
Emilie Le Pennec à 9,687
Elle reprend confiance et lors de la compétition par équipes des JO, elle obtient la meilleure note aux barres asymétriques. En individuel, elle est impressionnante, elle semble voler sur les barres, elle réussit sa difficulté sans problème et prend la 1ère place avec la note de 9,687. Capitaine de l’équipe de France, Isabelle Severino se souvient :
« Lors de la compétition par équipes, on a vu qu’elle était en forme. Elle s’est qualifiée pour la finale des barres asymétriques. Elle était bien concentrée, une coéquipière était restée avec elle pour lui préparer la barre. On était à fond derrière elle. Pendant ce temps-là, ses adversaires étaient seules dans leur coin. Emilie était régulière, elle faisait souvent des finales, elle avait donc l’objectif d’y être. Après, tout pouvait arriver. »
« Elle a réussi la plus grosse difficulté de son programme, un lâcher de barre très spectaculaire et difficile à réaliser. L’une des favorites Svetlana Khorkina qui glanait tous les titres a chuté en finale. Emilie était concentrée sur ce qu’elle avait à faire et elle a réussi à aller au bout. Elle nous avoué qu’elle en avait rêvé la veille. » Avec sa médaille d’or autour du cou, Emilie Le Pennec fait alors le tour des médias et devient rapidement l’athlète préférée des Français de ces JO avec Laure Manaudou :
« Emilie était jeune, elle n’a pas tout bien assimilé. Elle voulait en profiter avec ses copines, ses proches, mais elle a dû se plier aux sollicitations médiatiques, faire la tournée des radios. Cette médaille d’or a été lourde à assumer. Mais elle a bien géré la suite car elle était bien entourée. »
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« Elle en avait rêvé la veille »
L’année suivante, elle confirme en décrochant la médaille d’or aux barres asymétriques aux championnats d’Europe. Mais, deux ans plus tard, elle décide de mettre un terme à sa carrière. Elle est souvent blessée et ne parvient pas à retrouver son niveau. Elle préfère donc s’arrêter et se tourner vers sa reconversion, elle qui a toujours rêvé de devenir kinésithérapeute. Retraitée à 20 ans, les blessures auront eu raison d’elle, mais elle reste un modèle pour les jeunes gymnastes.
« On a une très bonne équipe pour Paris. Mélanie qui s’entraîne avec Simone Biles, Marine Boyer qui avait terminé 4ème à la poutre aux JO de Rio, Coline Devillard, médaillée d’or au saut de cheval lors des championnats d’Europe peuvent aussi faire de belles choses » est convaincue Isabelle Severino. A 23 ans, c’est Mélanie De Jesus Dos Santos qui est la meilleure chance française. Elle est quadruple championne d’Europe et elle a une revanche à prendre aux JO.
A Tokyo, elle avait pris la 6ème place par équipes et aux barres asymétriques et la 11ème au concours général. Avec Simone Biles avec qui elle s’entraîne, elle a à ses côtés une belle source d’inspiration dans sa conquête olympique.
Le saviez-vous ?
Emilie Le Pennec est devenue, à 16 ans, la première gymnaste française championne olympique. Personne ne lui a succédé depuis ce sacre d’Athènes en 2004.