Clarince (28 ans) et Maeva (25 ans) Djaldi-Tabdi portent haut les couleurs de la famille. L’une est ailière à Basket-Landes, l’autre est pivot à Charnay. Entretien croisé pour France Basket et Le Quotidien Du Sport.
Pourquoi avez-vous choisi toutes les deux de devenir basketteuses ?
Clarince Djaldi-Tabdi : « J’ai pratiqué un peu le judo. Vue ma grande taille, j’étais destinée à faire carrière dans le basket. Je ne voulais pas que ma sœur en fasse, j’étais égoïste. Le basket, c’était mon truc, il ne fallait pas y toucher. »
Maeva Djaldi-Tabdi : « J’ai privilégié le basket vers 10-11 ans au sein d’un club près d’Orléans. J’avais fait le tour de beaucoup de sports entre le judo, l’athlétisme, la natation, la gym. C’est vrai que ma sœur n’était pas ravie, mais elle m’a soutenue finalement. »
Avez-vous des caractères différents ?
C.D.-T. : « Elle a un plus gros caractère et, quand elle est fâchée, elle le montre. La gentille petite fille s’est affirmée au fil des années. »
M.D.-T. : « Ele a plus de tact (rires). »
Clarince, cette saison vous avez été nommée capitaine, qu’avez-vous ressenti ?
C.D.-T. : « J’étais fière car je sortais d’une saison assez compliquée avec plusieurs blessures alors que je venais de rejoindre Basket Landes. J’arrivais dans un club important plein d’ambition, ce n’était pas la meilleure manière de faire ses débuts. Le capitanat cette année n’était pas prévu. J’étais contente d’avoir cette opportunité. »
M.D.-T. : « Elle a toujours été une leader. C’est amplement mérité, elle peut être fière. »
Quelle est la qualité de votre sœur que vous aimeriez avoir ?
C.D.-T. : « J’aime bien son caractère. Sportivement, c’est une joueuse polyvalente, capable de bien jouer sous le cercle. C’est une menace pour les adversaires partout sur le terrain. »
M.D.-T. : « J’aimerais être plus athlétique, je voudrais aussi maîtriser un move qu’elle fait hyper bien, le Finger Wave. Elle est douce, un peu timide, moi je suis plus directe. Elle dit les choses avec plus de tact. »
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« Sur le terrain, on ne se fait pas de cadeaux »
Vous donnez-vous des conseils ?
C.D.-T. : « On suit nos matches et nos carrières. Notre petit frère qui est son jumeau nous donne aussi son ressenti. On fait des debriefs, elle est à l’écoute. »
M.D.-T. : « On est proches et on s’entraide. C’est bien d’avoir un œil extérieur. »
Comment avez-vous confrontation en décembre face à votre sœur (victoire de Charnay 63-52) ?
C.D.-T. : « Toute la famille était là. Dans la semaine je n’ai pas éteint le portable, on s’est appelé comme d’habitude. On a vécu un moment que peu de joueurs ou joueuses connaissent dans leur carrière. J’ai perdu, elle a fait un bon match. Elle m’a surprise en fin de match sur un temps mort, elle me dit tranquille comme si on jouait ensemble : « C’est très bien ce que tu fais, tu es agressive ». Je me disais dans ma tête, mais qu’est-ce qu’elle me dit ? Ma soeur, je lui ai répondu « Tu as oublié qu’on était adversaires » (rires). Je lui ai mis des tampons de bon cœur. »
M.D.-T. : « J’ai eu un bon stress durant le match. Dans la semaine, on s’est appelé, mais on a refusé les interviews pour ne pas se disperser. Elle restait ma sœur sur le match, mais je ne lui ai pas fait de cadeaux. »
Quelle est la meilleure des deux ?
C.D.-T. : « Une combinaison de nous deux donnerait une excellente joueuse WNBA (rires). »
M.D.-T. : « On est trop différentes pour pouvoir faire ce genre de comparaisons. On n’a pas le même style. »
Quel est votre meilleur souvenir ?
C.D.-T. : « Le titre en Coupe de France avec Basket Landes en 2023. J’étais heureuse après une année compliquée à cause des blessures. »
M.D.-T. : « La victoire en championnat et la montée avec la victoire en finale de play-offs face à Chartres en 2023. »
Que peut-on vous souhaiter ?
C.D.-T. : « Gagner des titres avec Basket Landes, continuer d’évoluer dans une équipe de haut niveau et viser, pourquoi pas, l’équipe nationale. »
M.D.-T. : « Des beaux résultats avec Charnay, connaitre peut-être un jour l’Euroligue et l’équipe de France. »