Après les JO de Rio en 2016, Marie-Florence Candassamy va disputer ses deuxièmes Jeux Olympiques. A Paris, elle aura un statut différent car elle fait désormais partie des meilleures épéistes du monde. Elle est notamment championne du monde.
Marie-France Candassamy est toujours à la recherche de sa première médaille olympique. A 33 ans, le temps presse mais, depuis sa seule participation aux Jeux Olympiques à Rio en 2016, elle a beaucoup progressé, tous les rêves sont donc permis. 9ème en individuel au Brésil, cette ancienne fleurettiste, qui a finalement opté pour l’épée car elle avait des gestes d’épéiste, fait désormais partie des meilleures tireuses du monde.
Son gabarit et sa vivacité font souvent la différence face à ses adversaires, elle a aussi montré sur cette dernière année un gros mental. L’an dernier, elle a même atteint la 1ère place mondiale. Pour des Jeux qui pourraient être ses derniers, elle fait donc partie des médaillés potentielles de la délégation française :
« Elle sera l’une des favorites, elle a une belle carte à jouer surtout qu’elle aura le soutien du public. Je pense que Marie-Florence peut bien performer aussi bien en individuel que par équipes. A son âge, elle a acquis de l’expérience, elle saura gérer la pression, en tout cas je l’espère » analyse Nathanaël de Rincquesen, commentateur de l’escrime sur France Télévisions.
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Candassamy prête pour son plus beau défi
Et si elle est championne olympique, elle aura fait un beau doublé puisqu’elle a remporté le titre mondial l’an dernier. En guise de préparation aux JO, Marie-Florence Candassamy a montré qu’elle savait gérer la pression dans une très grande compétition avec ce titre mondial qu’elle a décroché en juillet à Milan.
Une performance d’autant plus forte qu’elle évoluait dans une ambiance hostile puisqu’elle a battu en finale l’Italienne Alberta Santuccio (15 touches à 12) soutenue par toute la salle et même par le président de la République italien. Au-delà de la finale, l’ensemble de la journée a été dure et les combats âpres. Elle a montré de grosses qualités mentales qui lui serviront à Paris.
A cette occasion, elle a confirmé qu’elle était la nouvelle patronne de l’escrime française et quelques semaines plus tard elle réalisait un autre de ses rêves en devenant numéro 1 mondiale. Ce titre devrait lui servir de déclic après trois finales perdues en une année. Surnommée la Poulidor de l’épée par son entraîneur Hervé Faget, à cause de ses nombreuses deuxièmes ou troisièmes places, elle a réalisé la compétition parfaite sur ces Mondiaux avec des victoires à la mort subite en 32èmes de finale (8-9) et en quarts de finale (14-13) après avoir décroché la prolongation à trois secondes de la fin.
Sa taille et sa vivacité font souvent la différence face à ses adversaires
La Française qui a donc connu une éclosion tardive s’est ainsi placée à un an des Jeux Olympiques parmi les favorites de la compétition. En tant que championne du monde qui évolue à domicile, elle devra aussi être capable de gérer la pression. Mais il ne devrait pas y avoir trop de problèmes de ce côté-là, c’est une fille tranquille et elle continue à avancer dans sa carrière sans pression.
A son âge et avec son expérience, ce qu’elle veut avant tout, c’est prendre du plaisir. A Paris, au-delà des adversaires, il faudra aussi qu’elle prenne la mesure des conditions au Grand Palais, lieu des compétitions d’escrime : « Il faut prendre en compte les aspects extérieurs, notamment la salle qui est par ticulière au Grand Palais. Les conditions peuvent surprendre les athlètes. Il y a une verrière qui amène beaucoup de chaleur, il y a beaucoup de lumière. J’espère qu’elle ne sera pas gênée par les conditions, mais je pense qu’elle s’y sera habituée. »
A Paris, Marie-Florence Candassamy devrait retrouver Alberta Santuccio, la vice-championne du monde en titre. La compétition féminine s’annonce serrée. On espère qu’à la fin de son assaut elle ressentira la même émotion qu’aux Mondiaux, qu’elle retirera son masque, les yeux embués par l’émotion car elle se sera hissée une nouvelle fois sur le toit du monde. Il faudra qu’elle soit concentrée, focus sur son escrime car les autres épéistes voudront battre celle qui leur a mené la vie dure il y a un an à Milan. Si elle réalise ce difficile doublé championnat du monde-Jeux Olympiques, elle rejoindrait Laura Flessel qui l’a réalisé en 1996 (JO)-1998 (championnats du monde).
Le saviez-vous ?
En devenant championne du monde à l’épée en 2023, Marie-Florence Candassamy a mis fin à des années de disette pour l’épée féminine tricolore, la dernière épéiste championne du monde étant Maureen Nisima en 2010. Marie-Florence Candassamy n’est que la troisième épéiste française à décrocher ce titre dans l’histoire. Avant elle, seules Laura Flessel et donc Maureen Nisima avaient réussi cet exploit. L’entraîneur de Candassamy, Henri Faget était aussi celui de Laura Flessel.