vendredi 19 avril 2024

Basket : les Bleus à l’assaut de l’Euro le plus dur de l’histoire ?

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Jean-Marc Azzola
Jean-Marc Azzola
Journaliste

Décevants lors de la dernière édition (éliminés en 8èmes par l’Allemagne), les Tricolores ont une revanche à prendre en septembre lors de l’Euro (du 1er au 18 septembre, en Allemagne, Italie, Géorgie et Tchéquie).

9 septembre 2017. L’équipe de France s’incline contre l’Allemagne en huitièmes de finale de l’Euro (81-84). A la fin du match, les regards sont perdus. Pour cette 41ème édition, la bande à Vincent Collet va avoir l’occasion de remettre les pendules à l’heure. Mais l’adversité s’annonce féroce. Bryan George, analyste vidéo des Bleus depuis 2017, en sait quelque chose : « J’ignore si on peut déjà qualifier cet Euro comme le plus relevé de l’histoire, mais les sélections annoncent des rosters très conséquents.

On risque d’y voir des équipes excessivement fortes, notamment dans notre poule. Il y aura aussi quelques équipes avec un roster un peu changé et boosté comme celui de la Grèce, de la Serbie, de la Croatie. Il faudra donc savoir s’adapter ».

Les Tricolores ont déjà disputé 39 fois cette épreuve. Avec un titre européen en 2013, le seul de leur histoire. L’espoir est de mise. C’est légitime. Au Mondial 2019, les Bleus ont ramené une belle médaille de bronze. A Tokyo, lors des derniers JO, ils ont décroché une médaille d’argent en titillant les Américains en finale (87- 82). Forcément, à l’Euro, le métal le plus précieux est désiré :

« En finissant avec la médaille d’argent et comme première équipe européenne aux JO, le public, les fans, ont une attente particulière. Mais chaque compétition est différente. Tous les compteurs sont remis à zéro. On a surtout cette volonté de faire mieux que lors de la dernière compétition olympique et européenne en 2017. Il faudra surtout le prouver sur le terrain ».

Rien n’est écrit à l’avance : « L’Euro, c’est très différent des autres compétitions, explique Bryan George. On rencontre des sélections qui ont l’habitude de disputer des compétitions FIBA. Quand on enlève les Américains et d’autres nations d’Amérique du Sud, on se frotte à des équipes qui connaissent le style de basket européen, avec des joueurs d’Euroligue qu’on connaît déjà bien. Sur un Mondial, on est plus sur une découverte. Sur un Euro, c’est moins le cas. Cela ne rend pas la chose plus commode pour autant ».

« Revanchards, mais surtout envers nous-mêmes »

Mais l’envie d’en découdre et de performer est bien ancrée dans les têtes : « Il y a un esprit de revanche, mais surtout envers nous-mêmes. Le hasard du calen drier fait qu’on joue l’Allemagne sur le premier match chez eux. Il faudra qu’on ait de meilleures intentions qu’en 2017 ». La feuille de route est déjà établie. Mais gare aux embûches !

« Il faudra déjà bien négocier la première phase de poule en finissant à la meilleure position possible. Le but étant d’éviter les grosses équipes sur les 8èmes et les quarts. Cela ne s’annonce pas facile avec l’Allemagne, la Lituanie, la Hongrie et la Bosnie. Ne pensons pas que la Hongrie et la Bosnie seront de simples faire-valoir, notamment la Bosnie avec des joueurs annoncés comme Musa. Il faudra être vigilant. En résumé, il faudra faire un bon résultat contre les deux grosses équipes, l’Allemagne et la Lituanie. Contre la Bosnie et la Hongrie, il faudra ensuite faire le boulot. Quant au match contre la Slovènie, il faudra bien le négocier pour avoir le meilleur résultat possible en vue des 8èmes ».

Certains joueurs manqueront à l’appel comme Fabien Causeur (Real) qui n’a pas été appelé.

« Les compteurs sont remis à zéro »

Les absences du capitaine Batum et de De Colo qui ont choisi de faire l’impasse pourraient également coûter cher : Ce sont deux gros joueurs d’expérience. Ils ont souvent ramené des médailles avec les Bleus. Ils connaissent le chemin pour y parvenir. Nico a cette aptitude défensive sur les deux positions 3 et 4.

Il peut s’occuper des meilleurs joueurs adverses sur ces postes. Cela nous manquera. Mais on aura d’autres joueurs avec d’autres styles et qualités. Nando, on connaît aussi son vécu. Il a ce côté artiste et scoreur. Les jeunes joueurs qui prendront la place devront montrer. On ne peut pas comble l’absence de Nicolas et Nando avec un seul joueur. Ils ont tellement d’importance que chacun devra apporter sa pierre à l’édifice. On ira avec 12 joueurs. Les 12 devront apporter ! »

Quand on demande à Bryan George quels sont les favoris, il cible certaines équipes : « Le champion d’Europe en titre, la Slovénie, il faudra évidemment s’en méfier. Ne négligeons pas non plus l’Allemagne à domicile. Cela donne toujours un supplément d’âme. La Serbie annonce un effectif incroyable. On attend évidemment Jokic, mais aussi les anciens comme Teodosic. Sur le papier, ils ont un effectif incroyable. Il y a aussi la Grèce avec Antetokounmpo. Mais pas que.

Les Bleus contre une rude concurrence

Il y a Calathes et des joueurs d’expérience d’Euroligue. Il ne faudra surtout pas les sous-estimer. Attention aussi à l’Espagne. Même orpheline de ses anciennes stars, ils élèvent sans cesse leur niveau sur les compétitions internationales. Et comme toujours il faut s’attendre à une surprise. Ils ne seront évidemment pas là cette année mais, en 2017, la Russie avait fait un magnifique parcours (battue par la Serbie en demi, Ndlr).

L’Italie a aussi une très belle équipe. J’aime beaucoup Fontecchio. Jusqu’en finale des JO, c’est l’équipe qui m’avait fait le plus peur. Elle nous avait donné beaucoup de fil à retordre (84-75 en quarts, Ndlr). Peutêtre que l’Italie sera la surprise ». Pendant la compétition, il serait étonnant que les discussions autour du cas Joel Embiid ne reviennent pas non plus sur le tapis…

« On se pose tous des questions évidemment. Mais le groupe est suffisamment intelligent pour se concentrer sur la mission qu’on a à mener. On traitera ce cas quand il sera vraiment sélectionné. Pour l’instant, on est plus dans le rêve que dans le concret. Certains l’attendent en Bleus, d’autres pas. Voilà pourquoi il y a autant de débats autour de lui.

C’est l’un des meilleurs du monde. C’est aussi une fierté de se dire qu’il a envie d’être Français. On verra quand il dira vraiment qu’il veut jouer pour l’équipe de France. Car, à l’instant T, il ne l’a pas encore déclaré ouvertement après sa naturalisation ». En cas de succès à l’Euro des Bleus, le nouveau naturalisé natif de Yaoundé pourrait peut-être accélérer le mouvement concernant sa venue dans le Team France. Mais ça, c’est un autre débat…

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