Après deux années comme « coach associé » de TJ Parker à l’ASVEL, Frédéric Fauthoux (49 ans) retrouve un poste de coach principal à Bourg avec qui il s’est engagé pour deux saisons.
Que retenez-vous de vos deux années à l’ASVEL ?
Un sentiment de travail accompli puisqu’en deux saisons on a été deux fois champions de France. J’étais aussi venu pour étoffer mon palmarès, pour voir autre chose que Levallois et rencontrer les joueurs français qui sont en équipe de France et qui jouent en Euroligue. Je ne retiens donc que du positif de cette expérience.
Qu’avez-vous appris ?
Observer ce qui se fait en Europe, discuter avec des joueurs qui ont été entraînés par de grands coachs comme Obradovic ou Pablo Laso, c’est toujours intéressant de voir ce qui se fait ailleurs.
Pensez-vous être un meilleur entraîneur qu’il y a deux ans ?
Je l’espère ! (rires) J’ai beaucoup appris sur moi-même. Un entraîneur n’en reste pas moins jugé sur ses résultats. On verra s’ils sont à la hauteur des ambitions de Bourg en Bresse.
Y avait-il une frustration de ne pas être le coach numéro 1 ?
On ne va pas se mentir, il y a eu des hauts et des bas, avec à certains moments de la frustration, mais je connaissais les règles du jeu et, au final, ça a été une vraie expérience qui, je l’espère, m’aura fait progresser.
Frédéric Fauthoux garde un très bon souvenir de son passage à l’ASVEL
Votre départ de Levallois où vous étiez le coach principal avait surpris…
Je ne suis pas parti pour être coach numéro 2, mais pour être coach associé. On échangeait beaucoup au quotidien sur la progression de l’équipe, des joueurs. Mais j’avais besoin de retrouver le terrain et le management d’un staff et d’un groupe à part entière.
Il vous restait pourtant encore un an de contrat à l’ASVEL…
(il coupe) Il me restait même davantage puisque j’avais l’engagement que si on était deux fois champions de France mon contrat serait renouvelé pour deux autres années. Mais comme je l’ai dit, j’avais besoin de (re)voler de mes propres ailes et surtout de (re)manager à ma façon tout un staff et tout un groupe dans un club ambitieux même s’il n’a pas les mêmes moyens avec des valeurs qui me correspondent.
Bourg reste sur une saison ratée (11ème). Avez-vous compris ce qui avait cloché ?
J’ai regardé leurs matches, mais plus pour m’imprégner des joueurs et pour pouvoir recruter des joueurs complémentaires à ceux qui restaient afin d’avoir la meilleure équipe possible. Pourquoi ça n’a pas marché ne m’intéresse pas trop. J’ai simplement remarqué que c’était une équipe qui n’était pas en confiance quand elle jouait. Il va falloir recréer cette dynamique, apporter autre chose, ma personnalité.
Etait-ce simplement une année sans ?
C’est un club qui progresse que ce soit au niveau des résultats ou des structures. La saison dernière, ça n’a pas fonctionné, mais ce n’est pas toujours facile de repartir avec un nouvel entraîneur qui a des méthodes bien précises, avec de nouveaux joueurs. J’espère que ça ne nous arrivera pas et qu’on retrouvera un autre élan.
« J’aurais pu opter pour Pau, mais… »
Quels objectifs vous ont fixés les dirigeants ?
En EuroCup, être dans les huit premiers pour pouvoir faire au moins un 16ème ou un 8ème de finale et en championnat retrouver les play off. Si on y arrive, ce sera déjà plus en adéquation avec les ambitions du club.
Aviez-vous d’autres contacts à part Bourg en Bresse ?
Il y a eu Pau pendant un moment. Mon cœur penchait vers Pau. J’ai beaucoup réfléchi, mais comme j’avais des oreilles et des yeux dans le club on sentait les difficultés arriver, certains dirigeants me disaient de faire attention, ce n’était donc pas forcément le bon moment. Quand Bourg en Bresse est arrivé, j’ai senti aussi des gens très désireux de m’avoir.
La situation de Pau vous inquiète-t-elle ?
Je suis très inquiet et malheureux. J’espère que le club va s’en sortir et qu’il sera en haut de l’affiche car c’est quand même une grande partie de ma vie. Si Pau disparaît, je serais très triste. En plus, je suis supporteur des Girondins de Bordeaux en foot. C’est une très mauvaise année… (sourire)
Frédéric Fauthoux retrouve Pierre Pelos
Y a-t-il un peu d’appréhension de se retrouver numéro 1 ?
Il y a surtout de l’excitation car le haut niveau je connais. Ces deux années à l’ASVEL ont été très enrichissantes. J’ai pris ce que j’étais venu chercher. J’ai hâte de les mettre en pratique !
Il y aura aussi de la pression après une saison ratée.
Il n’y a pas le choix, il faut que ça marche. J’ai aussi besoin de cette pression. J’ai joué 18 ans dans un club où il fallait être champion tous les ans. Et s’il y avait quelque chose qui me manquait, c’était ce manque d’adrénaline que peut avoir un coach principal.
Connaissiez-vous certains joueurs de Bourg en Bresse ?
Je connais très bien Pierre Pelos que j’ai en[1]traîné en N3 et N2 (à l’Elan Pau-Nord Est, Ndlr). Ce sont des retrouvailles ! Je connais aussi les autres Français et je suis très content de travailler avec eux. Il y a tout pour faire une belle saison. Maintenant il faut que la mayonnaise prenne.
N’avez-vous pas pensé à Victor Wemban[1]yama pour le poste 5 ?
(rires) Pour tout vous dire oui. Mais vis-à[1]vis de l’ASVEL et de Tony (Parker), je me voyais mal profiter de la situation. Boulogne, c’est un cran en-dessous de l’ASVEL. Sans Coupe d’Europe, il a surtout fait le choix de travailler avec Vincent Collet. Mais le seul but de Victor, c’est d’être numéro 1 à la draft !