Au sein d’un des trois clubs de supporteurs du MHR (les Clapas’Cistes créés en 2016) avec le CHDS et le XV, son président-fondateur (le club est désormais présidé par sa femme) et aujourd’hui responsable de la communication explique pourquoi le public ne vient pas toujours en masse. Entretien pour Rugby Magazine et Le Quotidien Du Sport.
Pourquoi le MHR n’a pas un public assidu ?
Cela tient à deux facteurs majeurs. Excepté Paris, Montpellier est une ville pouvant offrir autant de sports de très haut niveau avec beaucoup de champions de France, toutes catégories comme le waterpolo, le football, le volley. Cela devient alors difficile de fidéliser un public 100% rugby. A La Rochelle et Clermont, il y a le rugby et rien d’autre.
A Toulouse, il y a d’autres sports, mais le rugby a pris une telle importance dans le microcosme toulousain. Et cela gagne. Cela aide aussi ! Montpellier est en outre une ville de transit avec des gens qui viennent de partout. Il doit y avoir 70% des gens vivant à Montpellier qui ne sont pas Montpelliérains.
Il n’y a pas d’identité culturelle forte. Le stade de rugby est à cette image. Les gens, pour beaucoup, dans le stade, (GGL Stadium, Ndlr) ont une culture rugby, mais elle vient d’ailleurs. Ils ne s’identifient pas forcément. Ils viennent au rugby… (sic).
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Le MHR en grande difficulté sportive
Pour les joueurs, cela ne facilite pas les choses.
C’est clair. On l’a vu encore après le match perdu contre Lyon (22-26, 1ère journée, Ndlr). On a une partie du public dont je fais partie qui a été contente de voir de belles choses malgré certaines imperfections. L’autre partie touche les éternels insatisfaits se présentant comme des supporteurs du MHR. Ils sont plus des spectateurs. Eux ne comprennent pas. Ils estiment qu’on va tout régler au premier match. Ils paient et ils veulent le spectacle qu’ils ont envie de voir. Sauf que c’est du sport et non un scénario écrit.
Le public du MHR peut-il changer avec le temps ?
Cela va être plus compliqué qu’ailleurs pour les raisons évoquées. Après, gagner fait venir des gens. Plus on gagne et plus on s’identifie à son équipe. A Montpellier, on ne s’est peut-être pas servi assez du titre en 2022 pour générer un élan. Même au niveau du club. Ensuite, les joueurs n’ont probablement pas assez bien digéré le titre.
L’année après un titre, c’est toujours plus compliqué. Cela a été le cas. Avec un public volatile partant d’un sport à l’autre, cela gagne moins. Cela s’est moins fidélisé aussi. Rien n’a été fait non plus pour garder les joueurs. Donc après une saison mitigée et l’autre catastrophique la saison dernière, l’effet 2022 est retombé. Il faut gagner à nouveau des titres.
Si on en remporte deux, trois, de manière assez proche, on peut changer la donne. Mais avec un milieu de tableau chaque saison, cela va être très difficile d’avoir un stade bouillant.