mardi 19 mars 2024

Guerschon Yabusele (Real Madrid) : « Je suis un joueur majeur »

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Arnaud Bertrande
Arnaud Bertrande
Rédacteur en chef — Pole Sport Lafont presse

Champion d’Espagne et finaliste de l’Euroligue, le Français Guerschon Yabusele, meilleur marqueur du Real, n’a pas manqué sa première saison à Madrid entouré de trois autres Français, Vincent Poirier, Fabien Causeur et Thomas Heurtel. Entretien pour Le Quotidien Du Sport et France Basket.

Champion d’Espagne et finaliste de l’Euroligue, quelle première saison au Real !

Même si on ne gagne que la Liga et la Super Copa, il y a de quoi être content. Sur quatre finales, on les a toutes faites. En gagner deux sur quatre, c’est une très bonne année.

Etes-vous surpris de terminer meilleur marqueur de l’équipe en Liga et en Euroligue ?

Surpris, non. J’ai toujours confiance en moi. Quand je suis arrivé, j’ai parlé avec le coach qui m’a fait comprendre qu’il fallait que je joue, que je prenne du plaisir et qu’il était important que je score. Avec la confiance du coach, ça a été plus facile de performer dans une équipe où un jour c’est un joueur qui score, un autre c’est quelqu’un d’autre. Le plus important est de gagner, peu importe qui score.

Guershon Yabusele, une progression fulgurante

A quel niveau avez-vous progressé en un an ?

C’est la suite du travail que j’ai fait à l’ASVEL. On retrouve mes points forts que j’ai encore améliorés. Là où j’ai le plus progressé, c’est au niveau de la confiance. J’essaye de ne pas réfléchir quand j’ai la balle. Même au niveau des placements, j’essaye de rendre la tâche facile à mes coéquipiers.

Si vous, vous n’êtes pas surpris, le regard des autres a-t-il changé ?

Beaucoup ne me connaissent pas forcément, n’ont pas suivi mon parcours ou regardent juste le fait que je suis allé en NBA, que ça n’a pas fonctionné et que je suis rentré. Ils sont restés bloqués là-dessus. Ceux qui me suivent voient ma marge de progression, que je me bats tout le temps pour devenir meilleur, que je vais chercher les choses.

Est-ce aussi une revanche après ce passage raté en NBA ?

Oui, bien sûr. L’Euroligue est la deuxième ligue après la NBA et la Liga est la meilleure ligue en Europe. Etre dans ces conditions et performer, forcément c’est un plus. Même si la NBA n’a pas marché, j’ai pu sortir la tête de l’eau et montrer ce dont j’étais capable.

« On a vraiment en travers de la gorge cette finale d’Euroligue »

Depuis deux ans, vous êtes en plein rêve enchaînant les titres avec l’ASVEL et le Real.

Comme on dit, sky is the limit (le ciel est la limite). J’essaye d’aller le plus haut possible et de gagner le plus longtemps possible. Les titres, c’est important, c’est ce dont on se souviendra à la fin de carrière. Je suis encore jeune et j’ai envie de continuer dans cette dynamique.

Le seul couac, c’est la finale d’Euroligue perdue d’un point (57-58) contre Efes…

Je n’y pense pas tous les jours, mais on sera revanchards. C’est dans un coin de la tête et on a hâte de reprendre la compétition et d’aller en finale. Si, en plus, c’est contre Efes, ce serait un plus car on l’a vraiment en travers de la gorge.

Votre réussite, c’est aussi celle de l’ASVEL, un club qui relance les joueurs.

C’est une équipe qui restera dans mon cœur car elle m’a permis de revenir dans les radars. Derrière, j’arrive à signer à Madrid. Ça nous a ouvert à plusieurs des portes. Comme je l’avais dit à Tony (Parker), on avait réussi notre mission : gagner des titres et pouvoir repartir dans de meilleurs clubs.

« La signature de De Colo à l’Asvel a surpris »

La signature de Nando De Colo à l’ASVEL vous surprend-t-elle ?

(sourire) Tout le monde a été surpris. Mais l’ASVEL comme Monaco sont des clubs qui progressent et qui vont attirer de plus en plus de joueurs. L’arrivée de Nando, ce n’est que le début ! Ils vont avoir un vrai roster et ils vont être chiants à jouer et compétitifs. On avait déjà montré en battant deux fois Barcelone ou en n’étant pas loin d’en faire de même contre le Real que ce n’était pas parce qu’on était une équipe française qu’il ne fallait pas nous prendre au sérieux. Monaco a également envoyé un message. Tout le monde se rend compte aujourd’hui qu’il faut prendre au sérieux les équipes françaises.

Le retour de De Colo en France, c’est comme si Benzema était de retour en Ligue 1 !

Son retour en France, c’est fort, car il aurait encore pu trouver un très gros club en Euroligue et avoir un gros contrat. Il a fait un sacrifice pour pouvoir rentrer et c’est une bonne chose pour le basket français. Ça va attirer les regards.

Peut-on rêver en 2023 d’une finale Real-ASVEL ?

C’est tout ce que je souhaite ! Il y a encore beaucoup de joueurs avec qui j’ai joué qui sont encore à l’ASVEL. Les retrouver en finale de l’Euroligue, ce serait incroyable ! Mais désolé pour Tony Parker mais on va la prendre ! (sic)

« Désolé pour Tony Parker si l’on doit prendre l’Euroligue avec le Real »

Après votre belle saison au Real, n’avez-vous pas eu envie de retenter votre chance en NBA ?

S’ils étaient vraiment intéressés, ils auraient contacté mes agents ! (sourire) Bien sûr que ça me manque de jouer en NBA. Tout me manque, le rythme, la vie, les matches, l’enchaînement des déplacements, ça n’a rien à voir avec l’Europe. Maintenant, je suis à Madrid où ça se passe super bien. La différence, c’est qu’ici je joue, je suis un des joueurs majeurs. J’ai retrouvé cette envie et la compétition qui me manquait.

Je n’ai pas envie de retourner en NBA pour revivre la même chose. J’ai envie d’avoir un rôle. Je ne ferme pas non plus la porte. La NBA a toujours été un rêve. Je suis parti sur un sentiment d’inachevé. Si j’ai l’occasion de pouvoir y revenir et d’être dans de meilleures conditions, je le ferai.

Avant de reprendre en club, il y a l’Euro. L’équipe de France ira-t-elle pour l’or et rien d’autre après sa médaille d’argent aux Jeux ? On y va pour gagner et pas pour l’argent ou le bronze !

On a l’équipe pour. On sera très dur à jouer. Nos adversaires le savent. Encore plus après les JO. On n’a pas à rougir, on est une équipe avec de grandes forces, en attaque, mais aussi en défense. On a ce qu’il faut pour contenir les équipes et derrière scorer.

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