Première supportrice de la section Paloise, Isabelle Ithurburu, la présentatrice du canal rugby club sur Canal+ nous fait partager sa passion de l’ovalie.
Canal+ est-elle aujourd’hui la chaîne du rugby ?
Oui et depuis toujours ! C’est une chaîne qui n’a jamais abandonné ce sport, qui le diffusait même quand ce n’était pas le sport phare qu’il est aujourd’hui et qui lui a fait une vraie place. Le Canal Rugby Club en est la meilleure preuve ! Canal veut vraiment mettre le rugby au même niveau que le football. Les deux sports sont traités de la même manière, avec les mêmes moyens, la même émission, les mêmes studios.
TF1 a les droits de la Coupe du Monde 2023 en France. Espérez-vous récupérer quelques matches comme en 2015 ?
Ce sont des choses qui se décident assez tard, mais tout le service rêverait de diffuser ces matches. Si ce n’est pas le cas, ce serait frustrant, mais on traitera quand même l’événement à notre manière et on sera les premiers supporteurs des Bleus !
TF1 vous a-t-elle déjà sollicitée pour la rejoindre ?
(rires) C’est souvent le cas tous les quatre ans ! La chaîne ne vient pas me chercher que pour ça, mais elle met la Coupe du monde dans le package. Je n’ai pas encore sauté le pas et je ne le sauterai pas jusqu’en 2023…
… Avoir une plus grande exposition ne vous tente-t-il pas ?
En fait, c’est ça qui me freine beaucoup. S’il y a un projet exceptionnel, j’irai certainement, tout le monde le sait, mais cette exposition ne me fait pas rêver. J’adore faire mon métier, qui est un métier exposé, mais qui grâce au sport que je traite et au fait que ce soit crypté me permet de me balader tranquillement dans la rue.
Isabelle Ithurburu se sent bien à Canal +
France Télévisions vous a-t-elle elle aussi sollicitée ?
On a eu des discussions. Même si le service public a un très beau programme rugby, je leur avais expliqué que c’était dur de partir de Canal+ (sourire). C’est la chaîne qui m’a fait confiance dès le début, qui a fait un vrai pari avec moi. Je m’y éclate et j’ai la chance de traiter un sport qui, grâce au Top 14, est vraiment un feuilleton toutes les semaines. J’ai donc beaucoup de mal à me voir ailleurs. En plus, la chaîne m’a aussi fait confiance pour d’autres émissions qui ne sont pas de sport, je sais donc que des choses sont possibles. Donc pour l’instant je n’ai pas d’envie d’ailleurs.
Avez-vous néanmoins un rêve ?
Je l’ai un peu fait avec Bonsoir ! qu’on avait créée de zéro. J’aime beaucoup les talks. Ce qui pourrait m’intéresser, ce sont des talks shows à la C à vous, mes dirigeants le savent, mais c’est rare, il n’y en a plus beaucoup et ça coûte beaucoup d’argent.
Seriez-vous intéressée par le commentaire de matches ?
Je ne me vois pas commenter un match, je ne serai pas à la hauteur. Si j’avais eu l’envie, Canal m’aurait permis de le faire, mais c’est un métier très différent de l’animation et de la présentation. Il faut être hyper pointu, très spécialiste. Il y a d’excellents commentateurs et je n’ai pas ma place parmi eux. C
e sont deux métiers différents, mais comme je suis une femme et qu’il n’y en a pas beaucoup, tout le monde rêverait qu’une femme le fasse, ça créerait l’événement. Marie-Alice Yahé le fait et c’est plus crédible quand c’est une ancienne joueuse. Mais, homme ou femme, ce qui compte est de vraiment connaître son sujet.
En tant que femme avez-vous bien été accueillie par le milieu du rugby ?
On m’avait promis que ce serait compliqué, mais c’est un sport de gentlemen et le rugby est une famille. Quand ils sentent qu’on ne ment pas, tout se passe bien. Il ne faut pas tricher. Si j’étais arrivée là juste pour faire de la télé et que je n’aimais pas le rugby, je n’aurais pas duré.
« Au rugby, il y a une beauté, un esthétisme que je ne retrouve pas dans d’autres sports »
Le foot, ça ne vous a pas tentée ?
Pas du tout ! Je viens de Pau qui est aussi une ville de basket. Le basket est un spectacle, mais il n’y a pas la même beauté qu’au rugby, dans les valeurs, dans le jeu. Il y a plus de choses à raconter au rugby je trouve. Il y a une beauté, un esthétisme que je ne retrouve pas dans d’autres sports.
Etes-vous proche avec Cécile Grès qui elle officie sur France Télévisions ?
Cécile est une de mes meilleures amies. Elle écrivait à L’Equipe et moi je démarrais à Canal. On se croisait sur les événements. Je suis son parcours et je suis très contente que le grand public la découvre. C’est une vraie passionnée de rugby, une vraie de vraie ! A France Télévisions, elle peut faire plus de choses.
Faudrait-il plus de femmes ?
Je ne suis pas pour une parité obligatoire. Si des femmes ont envie, il faut qu’elles aient leur chance. C’est le cas aujourd’hui et mettre une femme juste pour un quota c’est nul et à Canal on ne l’a pas fait et, au final, il y a une ou deux femmes dans chaque sport à la tête d’émissions à l’instar de Margot Laffite ou Astride Bard. On est bien représentées !
Une pétition circule sur la toile reprochant au Canal Rugby Club son côté pro-Toulousains. Cela vous a agacé ou fait sourire ?
Ça m’a fait beaucoup rire, en plus c’était sur un Pau-Toulouse alors que je suis la première supportrice de Pau et il en faut car ce n’est pas facile depuis des années (rires). A chaque match, on nous accuse d’être pour telle ou telle équipe.
On connaît la mauvaise foi des supporteurs, c’est ce qui fait aussi leur charme. Il se trouve qu’on a des consultants, certains anciens toulousains, on fait de la télé il faut aussi des noms qui attirent le public.
L’Équipe de France a une super génération
Antoine Dupont est un phénomène. Est-ce le joueur qui manquait au rugby pour séduire un public plus large ?
Il y a eu Sébastien Chabal qui avait éclaté aux yeux du monde pour des raisons diverses et variées. Tout le monde le connaît même à l’étranger. Mathieu Bastareaud a aussi eu une image forte. Fred Michalak aussi. Ensuite, il y a eu un creux et le rugby français manquait de stars et d’une VRAIE star. Et depuis deux ou trois ans, on est gâtés avec Antoine Dupont, qui est certainement aujourd’hui le meilleur joueur du monde, et Romain Ntamack. Désolé, ils sont Toulousains (sourire). Tous ces joueurs, à l’instar de Melvyn Jaminet, ont des histoires et aujourd’hui on a une super génération.
Vous mettriez donc une pièce sur la France pour la prochaine Coupe du monde.
J’ai envie de la mettre. Tout peut arriver, s’il n’y a pas de gros pépins de santé, on peut battre tout le monde.
Pour le Bouclier, mettriez-vous une pièce sur Pau ?
(rires) C’est méchant.
C’est quand même un club qui a été trois fois champion de France !
La dernière fois en 64, c’est facile c’est notre département. Déjà, j’ai envie de mettre une pièce sur la qualification dans les six pour les phases finales et ce serait tellement énorme. Pour le Bouclier, c’est encore tôt, mais quelque chose est en train de se construire depuis l’arrivée de Sébastien Piqueronies.