Impeccable de maturité et de maîtrise, le judoka français Thierry Rey devient champion olympique en 1980. Thierry Rey rentre alors à jamais dans l’histoire.
Alors que Thierry Rey n’a que 13 ans, son père fait une prédiction. Son fils sera champion olympique ! Dans le mille en 1980 ! « En disant cela, il provoque quelque chose. Il ouvre peut-être une porte. Il me titille. C’est une gentille provocation détournée. Surtout que c’était quelqu’un de très pudique. Il n’était pas tout le temps derrière mon dos à m’obliger à faire ceci ou cela. Quand il affirme cela, il pense juste que c’est possible ».
Thierry Rey, c’est l’histoire d’un gamin qui débute le judo à 9 ans au Judo-Club de Lagny-sur-Marne (le gymnase porte aujourd’hui son nom). Les succès arrivent vite. En 1978, il commence sa carrière en gagnant le Tournoi de Paris et le championnat de France séniors dans la catégorie des super-légers (moins de 60 kg).
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Bis repetita en 1979. Il conserve ses deux titres et ajoute celui de champion du mon-de à Paris. Il confirme sa domination aux Jeux Olympiques de Moscou en 1980. Un parcours de rêve ! Il n’a pourtant que 21 ans. En demi-finale, le Soviétique Aramby Emizh tombe. Le 1er août 1980, c’est le grand jour. Il est opposé en finale à José Rodriguez. Le Cubain est balayé après seulement 1 minute 40. Le champion français garde son avantage jusqu’à la fin.
« Pour moi, ces jeux étaient une finalité, un but ultime »
« Pour moi, ces Jeux, c’était une finalité, un but ultime. On arrive au bout d’un moment. Cela faisait trois ans que j’étais champion de France. J’avais également gagné deux Tournois de Paris. J’avais été champion du monde six mois avant en battant les Japonais et les Coréens. Je suis porté par ce titre. Il n’y a pas de raison que je ne gagne pas les Jeux. Cependant, je devais gérer également des problèmes de poids terribles. Je n’en pouvais plus. »
« Donc c’était le dernier moment. Il ne fallait surtout pas se tromper et être performant. Il fallait que je gagne. J’ai vécu cela comme un contrat pour claquer le truc. De manière très froide dans ma préparation et comment j’y suis allé. Je suis parti un mercredi, j’ai combattu un vendredi. Je suis allé sur une compétition pour gagner une médaille d’or olympique. »
Thierry Rey a géré des problèmes de poids
Si l’intéressé confirme qu’il avait dû « gérer des problèmes de poids terribles », bien entouré au milieu d’une équipe de France performante, Thierry Rey a surtout su faire la différence mentalement parlant :
« Mentalement, soit on est un guerrier soit on ne l’est pas. On va jouer sa vie. Mais c’est comme un jeu. Cela reste du sport. Il y a des règles. Toutefois, on joue à se faire peur. Quand on montait sur un tapis, qu’on était Français, on savait qu’on pouvait battre n’importe qui. La différence se fait surtout sur l’envie et le mental. »
« Sur cette manière dont on devient un ordinateur, comment on calcule vite dans la vision ainsi que dans la soudaineté. Il faut vraiment être en mode ordinateur. Quand on est aussi proches les uns des autres en termes de niveau, c’est essentiel. Il ne faut surtout pas craquer ni baisser la tête. »
« C’est comme si on allait chercher de l’oxygène. Cela dit, on devient aussi fort en compétition que si on s’entraîne beaucoup. Cela passe par des moments de souffrance, des heures et des heures d’entraînement. Avant de faire le beau, il faut être fort, puissant et généreux ». Pour toucher son Graal comme Thierry Rey l’a magnifiquement fait à Moscou en 1980.
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S’il figure parmi les ambassadeurs des JO de Paris 2024, le natif de Furnes a réalisé en 1980 un exploit retentissant. Quelques jours après Angelo Parisi, Thierry Rey devient l’un des deux premiers champions olympiques français. Mais le premier dans l’histoire du judo français à réussir ce doublé champion olympique champion du monde.