mardi 8 octobre 2024

Jeux Olympiques : comment Julien Absalon a construit sa légende

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Jean-Marc Azzola
Jean-Marc Azzola
Journaliste

Figurant parmi les coureurs les plus titrés de tous les temps en VTT cross-country, Julien Absalon a surtout lors des Jeux Olympiques de 2004 et 2008 que le natif de Remiremont a construit sa légende.

En ce mois d’avril 2024, Julien Absalon a tenu à fêter les 20 ans de son premier sacre olympique à Athènes, à sa manière : « En gravel jusqu’à Athènes ! Je vais remonter le temps et rallier la Grèce à vélo ». Mais rembobinons l’histoire. Julien Absalon est quintuple champion du monde et d’Europe, quatorze fois champion de France (un record), sept fois vainqueur du classement général de la Coupe du monde… et double champion olympique en 2004 et 2008.

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« Défendre le titre a été plus compliqué que de le gagner la première fois »

Deux moments à part dans sa carrière : « Sur un titre mondial, on est connu et reconnu dans son sport. Sur des Jeux Olympiques, on est connu du grand public. Cela touche tout le monde. Forcément, dans un sport comme le mien, le VTT, les Jeux Olympiques, c’est la course suprême. »

« Il n’y a rien au-dessus. Obtenir l’or olympique, c’est la consécration. C’est remporter la course au monde la plus importante. Il y a aussi tout ce que cela représente derrière. Grâce à mes victoires, j’ai pu aussi mieux faire connaître le VTT cross-country. »

« Tout le monde connaît le VTT. Néanmoins, une fois tous les quatre ans, lors des Jeux Olympiques, on a la chance de faire découvrir au très grand public ce qu’est vraiment le VTT de compétition. Après mon premier titre olympique (en 2004, Ndlr), j’étais ravi d’entendre des jeunes qui me disaient : « Je t’ai vu gagner les Jeux, je me suis inscrit dans un club ». Que mes victoires olympiques aient donné envie à des jeunes de débuter la compétition est très gratifiant ».

Quid de son intensité émotionnelle lors de ces deux événements historiques de 2004 et 2008 ? « En 2004, je n’étais pas favori. Ce n’était pas forcément une surprise de gagner, mais je ne m’y attendais pas complètement. En 2008, c’était beaucoup plus dur car, justement, j’arrivais cette fois dans la position d’ultra-favori. Donc défendre le titre a été plus compliqué que de le gagner la première fois ».

Julien Absalon, un vététiste hors pair

Deux moments différents, vécus différemment aussi, et fatalement deux parcours distincts également : « En l’espace de quatre ans, ce sport avait beaucoup évolué, notamment au niveau du matériel. En 2004, à Athènes, je gagne en 2h18 il me semble (2h15min2s, Ndlr). A Pékin, cela tournait autour de 2h02 (1h55min 59s, Ndlr). Le circuit était plus court. Le CIO avait voulu raccourcir les durées de course en misant sur des circuits plus compacts, plus faciles à filmer. Cela a beaucoup modifié notre sport. A Londres (en 2012, Ndlr), cela s’est gagné en 1 heure 30 environ (1h29min7s par Jaroslav Kulhavy, Ndlr) ».

Aussi étincelant a-t-il pu être en VTT, on ne peut pas s’empêcher de penser que Julien Absalon aurait pu devenir aussi un très bon coureur sur route… « Je n’ai jamais regretté mon choix. On m’a souvent dit :

« Tu regretteras quand tu arrêteras ta carrière ». Je n’ai pas du tout ce regret d’avoir fait l’intégralité de ma carrière en VTT. J’ai toujours pratiqué mon sport par passion. C’était ma motivation n°1. Je n’aurais pas retrouvé ce même plaisir à faire une saison complète sur la route. J’avais vraiment besoin de ce côté pilotage, ce côté amusement. J’ai préféré faire ce choix même si, financièrement, cela aurait été plus intéressant de prendre une autre décision. Par contre, je ne me serais pas autant éclaté ».

C’est en prenant effectivement beaucoup de plaisir qu’il est devenu une des figures françaises des Jeux Olympiques.

67

C’est le nombre de secondes qui séparent Julien Absalon quand il devient champion olympiquepourla2ème fois un 23 août 2008 à Pékin, de son dauphin, un autre Français, Jean-Christophe Péraud. Grand favori dans des conditions de chaleur extrême, il est le seul champion olympique français de 2004 à conserver son titre.

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