Retenu pour la première fois dans le groupe France pour le tournoi, le centre ou ailier Jules favre (23 ans), qui enchaîne les essais cette saison avec le stade Rochelais, a fait du chemin depuis le RC Morteau. Entretien pour Le Quotidien du Sport et Rugby magazine.
Comment avez-vous accueilli votre sélection pour préparer le Tournoi avec les Bleus ?
Le chemin a été long, mais c’est une belle marche de franchie et il reste encore la plus belle à franchir.
Votre père et votre sœur baignent aussi dans le rugby. Comment avez-vous partagé la nouvelle avec eux ?
J’ai appelé mon père. Il était content et après il a réalisé et il s’est mis à pleurer. Il est fier de moi. C’était un rêve pour lui de voir ses enfants en équipe de France. Ma sœur (la talonneuse Camille Favre, Ndlr) joue à Lille et ça va le faire aussi pour elle.
Espériez-vous jouer lors de ce Tournoi ou d’abord vous familiariser avec ce nouvel environnement ?
J’avais surtout à cœur de montrer une bonne image, montrer ce que je sais faire et que le staff ne s’était pas trompé en m’appelant alors que l’équipe de France avait de grosses ambitions. Je suis quelqu’un qui ne lâche jamais rien, qui s’envoie quoi qu’il arrive.
Jules Favre tout heureux de se retrouver en Équipe de France
Quel regard portez-vous sur votre parcours ?
J’ai un parcours atypique. Je viens d’un petit club de Franche-Comté (le RC Morteau, Ndlr) qui n’est pas une terre de rugby. Ça fait bizarre de se retrouver en équipe de France même si ce n’est pas non plus le fruit du hasard. On m’a fait confiance et j’ai su rendre cette confiance. Tout le travail effectué ces dix dernières années a payé.
A qui allez-vous offrir votre premier maillot en Bleus ?
(sourire) Je pense que je vais le garder pour moi et je vais le faire encadrer.
Un de vos entraîneurs au Stade Rochelais disait que vous étiez quelque peu sous-coté. En étant appelé en équipe de France et en étant un des meilleurs marqueurs du Top 14 avez-vous le sentiment de changer de dimension ?
Ronan (O’Gara) et Seb (Sébastien Boboul) me mettent titulaire depuis le début de saison, ce qui m’apporte de la confiance. J’ai aussi la chance de marquer des essais, ce qui fait parler un peu de moi. Je ne change pas forcément de dimension, mais on parle plus de moi et ça fait toujours plaisir.
« On a eu beaucoup de frustration la saison dernière et On a vraiment envie de retourner au Stade de France »
Vos performances en phase finale la saison dernière n’y sont pas non plus étrangères.
En phase finale, le rugby français ne regarde qu’un match ou deux le week-end. J’ai été plutôt performant et ça m’a mis en confiance. Et réattaquer la saison après avoir subi deux frustrations (défaite en finale du Top 14 et de Champions Cup, Ndlr) m’a donné encore plus d’envie.
Terminer meilleur marqueur du Top 14 fait-il partie de vos objectifs cette année ?
Je ne suis pas du tout un joueur qui marque. C’est arrivé comme ça. Je devais être à 4 essais en trois saisons. Là, je me retrouve à 7 essais à l’issue de la phase aller.
Ça donne envie et je vais essayer d’en gratter deux ou trois de plus pour taquiner les autres, mais ce n’est pas vraiment un vrai objectif. Il y en a d’autres qui passent avant. On a eu beaucoup de frustration la saison dernière et on a vraiment envie de retourner au Stade de France.