Actrice et productrice, Julie Gayet est devenue fan de rugby – elle fait partie des ambassadeurs de la coupe du monde 2023 en France – et la première supportrice du CA Brive Corrèze. Son compagnon n’y étant pas étranger…
D’où vous vient cet intérêt pour le rugby ?
J’ai produit un film, La Fille du patron (tourné durant l’été 2014, il est sorti en janvier 2016, Ndlr) d’Olivier Loustau. Cela se passait à Roanne dans le monde ouvrier, dans une industrie textile où les ouvriers jouaient au rugby dans l’équipe de l’entreprise. Il y avait donc des scènes de rugby. Olivier m’avait donné le Dictionnaire amoureux du rugby pour que je comprenne ce sport et ses valeurs car, à la base, moi je suis foot.
J’y ai joué, j’ai grandi avec le foot, avec Eric Cantona, et j’ai découvert le rugby à travers ce tournage et ce film. Pendant la préparation, on s’est rendu compte qu’il allait falloir remplir tous les gradins de figurants. On a fait appel au club local, aux habitants… Mais on s’est rendu compte que ça ne suffirait pas et, à ce moment-là, par un ami commun, j’ai rencontré Sébastien Chabal qui jouait encore au LOU. Il était impressionnant !
Très gentiment, il s’est proposé de venir. Dans le film, il remet aux vainqueurs le Bouclier. Moi je faisais une jeune fille qui portait le trophée derrière lui. Comme il était là, une foule de fans a suivi – il a passé sa journée à signer très gentiment des autographes ! – mais grâce à lui on a réussi à remplir les gradins et à tourner cette scène. J’ai donc découvert le monde du rugby avec ce film et depuis ça ne m’a pas quittée. En plus, je vis avec quelqu’un (François Hollande, Ndlr) qui est très proche de l’équipe de Brive donc maintenant je vibre pour le CAB et je vais voir tous leurs matches !
Une équipe qui a connu un retour compliqué en Top 14 la saison passée (11ème)…
Ça me donne encore plus envie de les soutenir ! Je ne rate plus un match. J’y étais lors du premier match amical contre Valence-Romans. Je suis devenue fan et j’ai envie, maintenant qu’on a une maison là-bas, de m’engager encore plus cette année, de mieux les connaître et de m’investir dans le club si c’est possible. Je me suis attachée à Brive. Peut-être aussi parce qu’il y a eu cette peur de redescendre. J’ai vibré et je vibre quand je regarde un match dans un stade où on est très proches des joueurs.
Ce n’est pas banal de soutenir Brive. Ce n’est pas très show-bizz…
C’est rare aussi les comédiens qui habitent Tulle ! (rires) J’avais remis un trophée lors de la Nuit du rugby (le plus bel essai en 2017, Ndlr). J’avais alors parlé d’un joueur de rugby et tout le monde avait été hyper surpris dans la salle (elle avait dit être amoureuse du Briviste Gaétan Germain…, Ndlr) (rires)
Le CAB va-t-il créer la surprise cette saison ?
Il y a eu du changement et je suis confiante. Je sens que quelque chose est en train de se créer, un groupe qui jouera avec moins de peur, qui jouera ensemble et qui y croira davantage.
Ce n’est pas évident pour un club comme Brive alors que certains estiment que l’avenir appartient aux grandes villes.
C’est sûr que les moyens sont différents. Et, quand on voit dans le foot que le PSG a tellement plus de moyens que ses adversaires, c’est décourageant et j’ai un peu lâché le foot masculin pour suivre les féminines, étant en plus très attachée à l’égalité hommes-femmes. J’ai d’ailleurs produit un film sur l’Olympique Lyonnais féminin (« Les Joueuses » qui est sorti le 9 septembre, Ndlr). Mais j’espère bien que Brive va grandir. On peut aussi exister même s’il y a de très gros clubs.
Qu’aimez-vous dans le rugby ?
J’aime cette idée qu’il y a toutes les tailles, tous les poids, tout le monde peut y jouer plus qu’au foot. Il y a aussi cette idée d’aller de l’avant tout en allant en arrière mais en avançant ! (rires) J’aime les valeurs du rugby.
Vous faites d’ailleurs partie des Ambassadeurs pour la Coupe du Monde 2023 en France…
… Ça va être complètement différent de la Coupe du monde de foot. Ce sera plus proche des gens, plus sur le territoire, avec une idée de transmission avec les clubs locaux. Le rugby raconte aussi un territoire.
« SI LE CLUB DE BRIVE CHERCHE UNE MARRAINE,
JE SUIS DISPONIBLE ! »
Quand vous êtes dans les tribunes, vous semblez vivre les matches à fond !
C’est clair et j’ai toujours la chance d’avoir quelqu’un qui m’accompagne pour m’expliquer les choses si je ne comprends pas. Mais, petit à petit, j’apprends les règles et je vibre. Le rugby, c’est magique jusqu’à la dernière minute !
C’est aussi un sport assez violent. Cela ne vous fait pas peur ?
Je vais revenir aux femmes où ce n’est pas le même rugby et ça n’en reste pas moins intéressant même si c’est moins physique que chez les garçons où il y a eu une prise de conscience. Il faut adapter les règles et trouver des limites. Ça ne m’empêche pas d’aimer le rugby, mais je trouve que c’était moins rugueux avant, ou alors on en parle plus aujourd’hui. Le rugby était en avance sur la vidéo, il doit donc pouvoir trouver la parade à la violence de certains plaquages.
Outre La Fille du patron, vous avez tourné un autre film avec le rugby en toile de fond, Le Gendre de ma vie, avec Kad Merad, un fan lui aussi du ballon ovale…
Je n’étais pas sur le tournage au moment des scènes de rugby à Toulon, mais j’adore cette scène où l’équipe assiste Kad Merad qui est en train de faire un accouchement dans un restaurant ! J’ai beaucoup ri et Kad est un grand fan de rugby. Il y a même joué. Il était comme un enfant sur le tournage. Il fait aussi partie des Ambassadeurs de la Coupe du Monde 2023. On a d’ailleurs fait une vidéo ensemble, moi défendant le rugby féminin et lui parlant des plaquages (sourire). Ça l’a bien fait marrer que je supporte Brive. Lui supporte l’OM en foot, et moi Rennes chez les garçons forcément je suis Bretonne ! et Lyon chez les filles.
« à chaque fois que je suis allée voir les Bleus, ils ont gagné ! »
Vous soutenez aussi les Bleus.
Oui, et à chaque fois que je suis allée les voir ils ont gagné ! J’espère que ça va continuer car je suis très fière de notre équipe de France. Et je vous le dis, on a des chances d’être champions du monde en 2023. En tout cas, je serai là pour les soutenir !
L’équipe de France championne du monde et Brive champion de France…
Il ne faut pas trop en demander. Mais attention à Brive dans quelques années. Vous rigolerez moins (rires).
Avez-vous des projets rugby ?
Quand on a fait La Fille du patron, on avait commencé avec Olivier à travailler sur une série et on n’a pas encore trouvé l’axe par rapport à tout ce qui existe aujourd’hui sur Netflix. A un moment, on a pensé à le faire du point de vue des arbitres ou d’un club. Donc pourquoi pas faire une série sur un club. J’aimerais beaucoup parce qu’il y a tout un tas de personnages différents dans un club. Autant dans le football tout est cadenassé avec des contrats partout et ce n’est plus naturel, autant en rugby ça reste authentique avec de sacrés personnages comme l’entraîneur de Toulon Patrice Collazo. Lui, il est mythique !
Vous pourriez faire une web-série sur Brive…
Pourquoi pas ! Je vais leur proposer.