vendredi 13 septembre 2024

La force cachée de Christian d’Oriola, la référence ultime de l’escrime

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Christian d’Oriola a été l’un des plus grands fleurettistes français, l’un des sportifs les plus médaillés aux Jeux Olympiques. Il a conquis le monde très jeune, dès ses premières sélections en équipe de France. Retour sur le règne de d’Artagnan dans les années 40-50.

L’escrime française a toujours donné naissance a de grands chmapions. Surnommé d’Artagnan dès ses premiers pas sur le plan international par des Anglais toujours prompt à trouver des surnoms, adéquats, Christian d’Oriola fait partie de la longue liste de ces grands escrimeurs français.

Sur la piste, le natif de Perpignan et cousin du cavalier Pierre Jonquères d’Oriola (double champion olympique) alliait la grâce à l’efficacité et malgré ses succès en individuel il mettait aussi son talent au service du collectif. C’est ainsi par équipes qu’il a remporté son premier titre olympique en 1948 à Londres, un sacre que la France conservera en 1952 à Helsinki.

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Sa défaite en individuel en 1948 va lui servir de motivation pour remporter les deux titres en 1952

Il est l’un des rois de cette édition 1952 avec également le titre en individuel. Il gagnera de nouveau en individuel en 1956 à l’autre bout du monde, à Melbourne en Australie. Des sacres pas vraiment surprenants, le Français faisant partie des meilleurs escrimeurs mondiaux avec des titres de champion du monde individuel à foison (1947, 1949, 1953 et 1954) et par équipes (1947, 1951, 1953 et 1958).

Son premier titre olympique en 1948 n’est pas une surprise puisqu’il avait été champion du monde un an plus tôt. Sa défaite en finale en individuel face à Jehan de Buhan est une grande déception. Mais il n’a que 20 ans, déjà deux médailles olympiques et tout l’avenir devant lui, lui qui a fêté sa première sélection à 17 ans seulement.

Avec un premier titre mondial à 19 ans et deux médailles olympiques à 20 ans, il fait preuve de précocité dans un sport où les meilleurs arrivent à maturité bien plus tard dans leur carrière. Malgré son jeune âge, cette défaite en finale face à son compatriote fait mal à ce compétiteur qui déteste la défaite d’autant plus qu’au téléphone son père lui dit que ce n’est pas bien d’être deuxième.

Christian d’Oriola, à 20 ans, double champion Olymique

Cet échec va lui servir de motivation pour remporter les deux titres en 1952. Malgré une olympiade gâchée par des problèmes de santé, il maintient son niveau avec plusieurs titres mondiaux et arrive aux JO de 1952 en pleine forme, il est le grand favori et justifie ce statut. En 1956, il ne réussit pas la passe de trois par équipes, mais il conserve son titre individuel.

Porte-drapeau de l’équipe de France en 1960, aux JO de Rome, il termine 7ème de la compétition, une première pour lui puisqu’en 14 ans de carrière il n’avait connu que les deux premières places du classement aux JO. Christian d’Oriola met un terme à sa carrière en 1970 avec 19 médailles individuelles et par équipe mondiales ou olympiques (12 en or, 7 en argent).

Au moment de sa mort en octobre 2007, Jean-François Lamour lui a rendu un bel hommage : « Pour moi, c’était un repère. C’est plus qu’un grand champion qui s’est éteint. C’est la référence ultime en escrime. » Il n’a quasiment jamais connu la défaite dans sa carrière et la Fédération Française lui a décerné le titre d’escrimeur du siècle. Christian d’Oriola a ouvert la voie du succès aux escrimeurs français qui portèrent haut les couleurs de la France dans les différents Jeux Olympiques.

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Christian d’Oriola est entré dans l’histoire olympique en devenant l’un des rares français à remporter quatre médailles d’or aux JO. Il est en compagnie d’un autre fleurettiste Lucien Gaudin (2 en 1924 et 2 en 1928). Le biathlète Martin Fourcade les a rejoints avant de les dépasser avec cinq médailles d’or. Mais, pour les JO d’été, d’Oriola et Gaudin restent les meilleurs.

(avec Jean-Marc Azzola)

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