Très attaché à son club et à la région, l’ouvreur du cab Enzo Hervé (23 ans) est en nets progrès. De quoi lui laisser entrevoir un bel avenir.
Manier le ballon ovale demeurait une évidence pour Enzo Hervé : « J’ai grandi dans une famille passionnée par le rugby. On mangeait rugby. On dormait rugby ».
Formé au Bugue, le jeune Enzo Hervé pose ses valises à Brive à l’été 2013. Rapidement, l’ouvreur devient un élément incontournable de l’équipe Crabos puis de celle des Espoirs. A l’étage du dessus, des dates importantes vont suivre, notamment au moment de débuter en Top 14 à dix jours de fêter son 19ème anniversaire.
Enzo Hervé dans le top 10 des meilleurs marqueurs
« Il y a eu ce premier match en professionnels contre le MHR (10-54 le 1er octobre 2017, Ndlr). Il y avait eu aussi un match contre Montauban (le 25 octobre 2018, victoire de Brive 153, Ndlr). J’étais rentré dans le grand bain dans une équipe compétitive qui voulait remonter de suite. Je ressentais ce mélange de pression et d’excitation ».
Depuis, le temps a passé. A titre personnel, l’entame de saison actuelle de l’ouvreur est assez réussie. Il est bien ancré dans le top 10 des meilleurs marqueurs du Top 14.
« Les coachs me donnent du temps de jeu et m’accordent leur confiance. J’ai aussi celle du groupe. A part quelques retouches par-ci par là, le groupe ne bouge pas trop. Cela facilite les automatismes. Cela fait deux ans que je joue en Top 14. J’appréhende moins les matches. Je me concentre sur ce que j’ai à faire et sur l’équipe adverse. ».
Le fait d’être jeune papa impacte aussi son degré de performance positivement : « Cela change la vie. On ne pense plus que rugby. Une petite fille maintenant est à la maison. C’est motivant. A mon poste, il est important d’être bien entouré et d’avoir la tête sur les épaules ».
La prolongation de contrat au CAB (jusqu’en 2024) a donc coulé de source. « Brive me ressemble. C’est un club professionnel, mais qui reste famille. La mienne n’est pas loin. Mon confort est ici. Je me sentais de prolonger ici et de gagner en maturité ».
« L’Équipe de France ? Je suis jeune, je ne m’interdis rien, mais il y a encore beaucoup de travail »
L’idée de faire toute sa carrière à Brive est même loin d’être farfelue. « Je ne me pose pas trop de questions, mais pourquoi pas faire toute la mienne ici. Le club a des projets avec le centre de performance, avec les terrains hybrides et synthétiques autour du stade. Brive veut viser plus haut que le maintien. Alors faire partie de ce projet ne serait pas pour me déplaire ».
Difficile de ne pas entrevoir un destin à la Jean Baptiste Péjoine, son entraîneur et l’homme d’un seul club.
« Jean-Baptiste, c’est quand même une autre dimension. Il a connu une énorme carrière en gardant un niveau constant. Il a toujours été dur avec lui-même. Je suis également dur avec moi-même. A son image, je n’aime pas perdre. Je suis aussi un compétiteur.
Maintenant qu’il est passé de l’autre côté de la barrière il transmet le message comme il le faisait quand il était joueur. Je lui dois mon début de carrière. Il a toujours été très dur avec moi, derrière moi, en restant bienveillant. Je lui dois beaucoup ».
Cerise sur le gâteau, en novembre, Enzo Hervé a été invité dans l’équipe des Barbarians français pour affronter les Tonga (42-17). Un moment très fort :
« C’est inoubliable. C’est une équipe historique et importante. Quand on est jeune, connaître ce genre d’expérience est merveilleux. Cette expérience va encore m’aider à grandir ».
Avant de penser à la grande équipe de France ? « Je suis jeune, je ne m’interdis rien. Je suis là pour progresser au quotidien. On verra. Cependant, quand on voit en n°10 les performances réalisées lors de la tournée cet automne, il y a encore beaucoup de travail. Néanmoins quand touche le haut niveau en jouant en Top 14, on peut se donner comme objectif d’accrocher une sélection ».
Cela passera obligatoirement par des performances XXL avec Brive.
