lundi 14 octobre 2024

La montée en puissance du rugby camerounais

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Frédéric Denat
Frédéric Denat
Journaliste

Dans le sillage de Christian Ambadiang, qui a découvert sans complexes le Top 14 cette saison avec Castres, de plus en plus de joueurs d’origine camerounaise offrent au Cameroun un futur potentiellement très intéressant. A condition de savoir exploiter ce riche vivier, c’est le pari que s’est lancé, avec d’autres, Olivier Missoup, le nouveau team manager de la sélection.

D’une sélection à l’autre, en 2017, sur les cendres de la Coupe du Monde 2015, Philippe Saint-André s’était déjà penché à titre bénévole sur le destin du Cameroun. Sans aller jusqu’à rivaliser avec les nations fortes du continent, l’Afrique du Sud, la Namibie ou le Zimbabwe, cette première approche avait néanmoins révélé quelques talents, au-delà des leaders emblématiques qu’étaient Robins Tchale-Watchou, Christian Njewel ou Olivier Missoup dans le Top 14.

Dix ans après, c’est notamment par l’intermédiaire de l’ancien joueur d’Oyonnax, du Racing 92, du Stade Français et de Toulon que s’ouvre une nouvelle parenthèse. Déjà actif dans la structuration de la sélection algérienne, l’ancien 3ème ligne est depuis trois mois le nouveau team manager de Lions qui aspirent aussi à devenir Indomptables.

Aux côtés de Georges Ngomo et de Manu Bahoken, déjà sur place pour structurer la fédération et travailler auprès des clubs, Olivier Missoup s’est engagé dans l’aventure « pour mettre (mon) expérience à leur service ». 108ème nation (sur 113) au classement World Rugby, le chantier est immense qui appelle Olivier Missoup à la plus grande prudence.

« L’objectif n’est pas d’annoncer qu’on veut se qualifier pour la prochaine Coupe du monde, il est d’abord de fédérer toutes les énergies et toutes les bonnes volontés, au Cameroun et parmi la diaspora en France, pour structurer la fédération et offrir aux nombreux joueurs de Top 14, de Pro D2 et même de Fédérales, un projet qui tient la route et dans lequel ils peuvent se retrouver. »

A Yaoundé, le projet s’appuiera forcément sur les académies animées par l’ancien international français Serge Betsen. En France, il trouvera un relais dans la DRC (Diaspora des Rugbymen Camerounais), association créée en 2007 à l’initiative de Jean-Rémy Martin, Arsène Nnomo, Guy Goufan et celui qui allait devenir président de Provale pendant dix ans, Robins Tchale-Watchou.

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Olivier Missoup : « Un potentiel qui n’a rien à envier aux meilleures nations africaines »

A court terme, le message s’adresse surtout à Patrick Sobela (USAP), Gabriel N’Gandebe (Montpellier), Kevin Noah (Nevers), Dany Priso (Toulon) et Christian Ambaduiang (Castres) ou Dimitri Tchapnga (Bourgoin) en France mais aussi en Grande-Bretagne, Beltus Nonleh (Northampton) et d’autres qui évoluent dans les divisions inférieures ou en Italie pour une trentaine de joueurs professionnels susceptibles de devenir des Lions.

« S’ils sont impliqués, leurs profils nous offrent un potentiel qui n’a rien à envier aux meilleures nations africaines, poursuit Olivier Missoup. Mais nous voulons agir par étapes ». La première échéance arrive vite avec l’Africa Cup, du 7 au 18 novembre au Maroc, dont le vainqueur sera qualifié pour la Coupe d’Afrique 2025. Avec la Zambie, Madagascar, le Ghana, la Tunisie, le Bostwana, le Nigeria et le Maroc, l’ambition des Camerounais dépendra de la composition de l’équipe.

« On part en aveugle, insiste Missoup, on va essayer de bâtir l’équipe la plus compétitive possible. Nous avons déjà une liste en tête, mais je n’ai pas encore appelé tous les joueurs. On espère juste qu’ils répondront présent. Je ne peux pour le moment m’engager sur aucun nom. »

Avec seulement deux matches officiels joués dans la dernière décennie, le Cameroun débutera sans aucun repère, mais non sans ambition avec un mélange de joueurs professionnels et amateurs et une ossature de cinq ou six leaders autour de N’Gandebe, Sobela et Ambadiang. C’est en tout cas ce qu’espérait Olivier Missoup deux mois avant la première fenêtre internationale de la saison, la première marche à franchir pour les Lions Indomptables.

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