jeudi 25 avril 2024

Le CSP veut redevenir un grand d’Europe et un club qui compte

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Jean-Marc Azzola
Jean-Marc Azzola
Journaliste

Afin de redorer son blason, le CSP multiplie les actions pour déjà rattraper son retard face aux plus fortes équipes de Betclic Elite. Mais aussi à terme pour retrouver le statut de grand club européen qu’il était

Limoges, c’est un des plus beaux palmarès du basket français : onze titres domestiques entre 1983 et 2015, six Coupes de France (1982, 1983, 1985, 1994, 1995, 2000). Le sommet est venu avec le titre de Champion d’Europe des clubs en 1993, mais aussi avec la Coupe des Coupes en 1988 et trois Coupes Korac en 1982, 1983 et 2000. Depuis 2018, le club de Haute-Vienne a subi pas mal de bouleversements.

Sur le terrain, le CSP a pas mal déçu lors de l’ultime exercice (17 victoires/17 défaites). En particulier Marcus Ginyard, l’ailier américain dont on attendait beaucoup mieux. Pour 2021/2022, le CSP a décidé de faire appel à un nouveau coach, Massimo Cancellieri, ancien assistant coach à Milan :

« On a un nouvel entraîneur italien. Nous avons choisi en fonction de notre budget. On aurait pu viser des coachs plus prestigieux, mais ils étaient hors de nos moyens financiers. Notre directeur sportif (Crawford Palmer) lui a accordé beaucoup d’attention.

« Le CSP Limoges reste un club particulier par son histoire et son public »

Une étude très fine a été effectuée au niveau du marché, du profil recherché, en fonction de notre philosophie de jeu. Massimo correspondait aux critères. On voulait quelqu’un avec un peu d’expérience, une présence, une aura, un caractère qui collent à l’ambiance et aux ambitions du club. Il va devoir s’adapter aussi aux joueurs qu’il aura à sa disposition. C’est un coach en recherche de perfection.

Mehdy Mary n’a pas démérité, mais il n’a pas atteint les objectifs que l’on s’était donnés. On recherche toujours l’équilibre entre l’ambition et les moyens. On espère que Massimo nous permette de retrouver un certain standing. Déjà les play off et après tout peut arriver. Dans cette attente, on a besoin que nos joueurs soient habités, concernés à fond, passionnés et qu’ils donnent le meilleur d’eux-mêmes pour le maillot.

Limoges reste un club particulier par son histoire et son public » insiste la légende limougeaude Richard Dacoury désormais vice-président et porte-parole du club. Impossible de ne pas être nostalgique quand on parle de Limoges. Mais l’ancienne grande figure du club recentre les débats :

« Avant de penser à redevenir un grand club d’Europe, redevenons un grand club en France, autrement que historiquement, et qu’en vivant dans le passé. Je suis totalement dans le présent. J’essaie de me projeter dans un avenir proche. Cela passe par une restructuration du club chose qu’on est en train de faire avec une recapitalisation des finances pour nous permettre d’assainir le club et de le reconstruire de manière ambitieuse avec des joueurs d’un bon niveau. »

« Avant de penser à redevenir un grand d’Europe, redevenons un grand club en France »

« On va avoir une salle dans quelques mois qui pourrait nous permettre de générer davantage de revenus et de satisfaire encore plus nos partenaires. Notre présidente (Céline Forte) a de l’ambition, mais elle ne veut pas mettre la charrue avant les bœufs. Ce n’est pas toujours facile à Limoges. La patience n’est pas la première qualité. Mais dans deux, trois ans, on en reparlera… Il faut se donner le temps. On va avancer à contrenature, mais on ne peut pas se permettre autre chose ».

Qu’est-ce qui fait la différence aujourd’hui entre Limoges et les cadors de Betclic Elite ?

« Limoges n’est plus le plus gros budget. L’ASVEL et Monaco ont des moyens bien supérieurs. Cela leur octroie un potentiel de recrutement bien plus important avec des joueurs plus huppés et de meilleure qualité. Un jeu plus intense et un effectif plus large dans sa profondeur de banc en découlent. On était à la place de l’ASVEL par le passé avec les meilleurs joueurs français et étrangers. Maintenant on n’en a plus les moyens. Il faut reprendre un fonctionnement plus humble en attendant des jours meilleurs. Il faut être réalistes. Aujourd’hui, on n’a pas les moyens de nos résultats passés. Mais cela reviendra… ».

A Limoges, on a compris que la patience était le maître-mot. Elle est impérative pour retrouver son lustre d’antan.

Richard Dacoury : « Gravir les échelons »

Le vice-président du CSP Limoges tire les enseignements d’un exercice passé très décevant.

Quel goût vous laisse l’exercice précédent ?

Je suis totalement déçu, surtout par sa fin (trois défaites lors des trois derniers matches). Pourtant, j’accordais beaucoup de circonstances atténuantes à l’équipe et aux coachs. Vers la fin de l’année, avec pourtant un nombre important de blessures, on a su apporter des réponses. Elles avaient même transformé l’équipe.

Elles auraient pu et dû nous faire imaginer qu’on pouvait revoir nos ambitions à la hausse. Hélas, cela ne s’est pas passé ainsi. Je le déplore car on avait un gros potentiel sur la fin d’année. Ce potentiel aurait dû nous rapporter plus. L’équipe était capable de montrer de très belles choses par intermittence, mais aussi de tomber dans des trous abyssaux. Ce courant alternatif a démontré que quelque chose ne fonctionnait pas. Même si la saison a été particulière, cette 9ème place est décevante.

Je ne veux accabler ni les joueurs ni le staff technique. Il n’empêche. Les résultats n’ont pas été pas au rendez-vous. Il a fallu prendre des décisions. Cette 9ème place génère beaucoup de problèmes pour l’équipe et le club. Financièrement, il y a une non qualification en Coupe d’Europe.

Trouvez-vous malgré tout du positif pour la suite ?

Au moins désormais on va pouvoir travailler davantage sur le fond. On va reconstruire les bases dont on avait besoin. Le but est de gravir les échelons. Avec ambition, mais patience aussi.

Quels sont les objectifs pour la saison prochaine ?

Il faut être humbles et se qualifier pour les play off et pour une Coupe européenne. C’est l’ambition première. A côté de cela, il faut retrouver une constance et une rigueur dans le jeu avec un style différent. Elles nous ont cruellement manqué parfois cette année. Mais pensons déjà à rentrer dans les huit. On va capitaliser sur nos joueurs pour ambitionner des objectifs intéressants.

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