dimanche 16 mars 2025

Le Grand Chelem 1997 raconté par Christophe Lamaison

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Eric Mendes
Eric Mendes
Journaliste

Elément moteur des Bleus lors de ce Tournoi 1997, Christophe Lamaison n’a rien oublié de ce premier succès avant de réussir un deuxième Grand Chelem successif en 1998.

Que vous reste-t-il de ce Grand Chelem de 1997 ?

C’est une période faste pour le XV de France dans la compétition de référence dans l’hémisphère Nord. C’était le Tournoi de 5 Nations à l’époque. Je me souviens surtout du début d’une génération de joueurs qui prenaient la suite de joueurs qui avaient été à la Coupe du Monde 1995.

Des jeunes joueurs qui partaient sans peur et qui allaient se frotter aux Anglais et aux Irlandais, chez eux. C’était une génération insouciante qui voulait en découdre avec ses moyens. L’appétit est venu en mangeant. On s’est mis à rêver au fur et à mesure des victoires. On s’est pris à rêver et ça a fonctionné.

Cela faisait 10 ans que la France n’avait pas remporté de Grand Chelem. Etait-ce plus difficile à concrétiser qu’une victoire sur le Tournoi ?

Forcément, c’est le Graal. Il fallait gagner les quatre rencontres pour le valider. En 1997, c’était une découverte pour beaucoup de jeunes joueurs. Il y avait des phénomènes de surprise en allant jouer à Twickenham ou encore à Dublin, des places fortes de cette compétition. Les Anglais avaient pas mal de noms incroyables. On nous promettait une boucherie (sic).

Ça nous a permis d’aller créer la surprise. La concrétisation se fera contre l’Ecosse, au Parc des Princes, devant notre public. 1998 sera la confirmation avec le même état d’esprit de 1997. On avait l’envie de jouer et de prendre des initiatives sur le terrain.

Avez-vous vite compris que le Grand Chelem était jouable en 1997 ?

On sent que c’est jouable seulement sur le dernier match. On reçoit l’Ecosse au Parc des Princes. Une belle affiche. Une grande fête dans une ambiance extraordinaire. Tout le monde voulait voir ce match. Il y avait 80 minutes pour mettre les ingrédients pour valider tout le travail fait jusqu’à présent. On avait réussi deux victoires importantes en Irlande (32-15) et en Angleterre (23-20). On gagne tant bien que mal face aux Gallois (27-22).

Contre l’Ecosse, on était des guerriers avec la victoire en ligne de mire (47-20). Il fallait avancer avec de l’humilité. Toutes les nations veulent gagner le Tournoi. On voulait exister avant tout pour revenir sur le prochain match.

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« Finir le grand chelem à domicile, c’est l’apothéose »

Etait-ce spécial de gagner dans deux stades mythiques comme Twickenham et Lansdowne Road avant de finir à la maison, devant son public, pour la dernière du Parc des Princes dans le Tournoi ?

C’est un peu l’apothéose de jouer devant son public pour remporter le Tournoi et soulever le trophée en réussissant le Grand Chelem. Cela a une saveur particulière. Le stade est en ébullition. C’est mieux que de finir à l’extérieur. On avait l’impression de voler sur la pelouse du Parc. Tout était aligné. En 1998, on change de maison et on découvre le Stade de France avant de finir à Wembley qui allait être détruit. C’est aussi spécial.

Le fait d’avoir réussi un full house et donc de marquer un essai, une transformation, une pénalité et un drop, face à l’Angleterre, est-ce un bon souvenir ?

(Sourire) Je n’avais pas vraiment calculé cela. Je préfère me concentrer sur le collectif. Je retiens surtout l’entrée de De Rougemont qui rentre comme 3ème ligne alors qu’il était talonneur. C’est à l’image de notre état d’esprit. Je préfère taper en touche quand on parle du rôle du buteur à l’époque. On était plus dans le jeu à la Toulousaine, debout avec le ballon en mains. Je n’accorde pas vraiment d’importance à la performance individuelle. Maintenant, c’est peut-être différent.

Quelle image gardez-vous de ce sacre de 1997 ?

J’ai eu la chance d’avoir vécu le Parc des Princes et le Stade de France. Petit, on rêvait de jouer là-bas. Donc ce dernier match contre l’Ecosse restera à jamais gravé. Dans une ambiance incroyable. On avait été porté par le public et l’ambiance. C’était notre fief.

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