mercredi 24 avril 2024

Le Paris Basketball, l’étoile montante du basket dans la capitale ?

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Jean-Marc Azzola
Jean-Marc Azzola
Journaliste

Le président du Paris Basketball depuis 2018, David Kahn, ancien general manager en NBA, fixe les objectifs après la montée historique du club dans l’élite trois ans après sa création.

Quel est votre sentiment suite à la montée du Paris Basketball dans l’élite ?

C’est un peu irréel. L’équipe a fini très fort. On a été aidés aussi par les contre-performances de certains de nos adversaires. Cette performance n’a été concrétisée que la dernière semaine ! L’équipe a mis du cœur à l’ouvrage. Elle a bien travaillé notamment défensivement à haute intensité. Elle a été récompensée.

Tout le monde a joué sa part dans la montée du Paris Basketball

Dix victoires lors des onze derniers matches dont les sept derniers. Qui aurait cru cela ?

Le coach (Jean-Christophe Prat) et les joueurs méritent ce crédit. Ils sont toujours restés concentrés sur ce qu’ils avaient à faire. Je suis fier d’eux. Ils ont accompli quelque chose de grandiose.

Pensiez-vous que cette accession serait aussi rapide ?

Cette saison a été rendue assez compliquée en raison de la pandémie. En février, on se demandait encore si le championnat irait jusqu’à son terme. On a vécu un exercice étrange. En arrivant, on savait que Ryan Boatright (meneur) nous serait d’une grande aide au top de sa forme. Mais il ne l’a pas été de suite. Il a eu la Covid en novembre. Cela a pris un peu de temps pour que tout se mette en place. Mais, au final, cela a fonctionné.

A quel moment avez-vous vraiment cru que l’accession était possible ?

La victoire contre Poitiers à domicile nous a fait beaucoup de bien (107 à 80). Mais il a fallu attendre les derniers instants de la saison pour y croire vraiment.

Trois ans seulement après sa création, comment le club en est-il arrivé là ?

Cela n’a pas été simple. La première saison, on a repris très tard. L’intersaison a été difficile. On n’avait pas de coach. Il nous manquait des joueurs. Notre seul défi était de ne pas descendre. La seconde année, il n’y avait qu’une place pour l’accession. La pandémie est passée par là avec les conséquences que l’on connaît. Quant à cette saison, on ne savait pas non plus si elle irait au bout… Finalement, cela a été la première fois cette année qu’on a pu essayer de monter et on l’a fait !

« Le titre de champion de france d’ici 2026, c’est possible »

Le club est-il prêt pour l’élite ?

Je le crois fermement !

Quelle place occupe cette montée dans votre riche carrière ?

Difficile à dire. C’est si différent de la NBA. Cette montée ne représente pas plus, pas moins, de ce que j’ai déjà obtenu. Posez-moi la même question une fois qu’on sera rentré dans notre nouvelle salle (l’Arena Porte de la Chapelle en septembre 2023 d’une capacité de 8000 places, Ndlr). A partir de là je pourrai regarder dans le rétro et comparer certaines choses. Cependant, je n’en ai jamais fait une affaire personnelle.

Etes-vous surpris de l’engouement que cette montée suscite en Europe ?

Je suis content d’apprendre cette effervescence. Vous êtes même le premier à me le dire. Pour être sincère, je ne regarde pas trop internet ni ne lis ce qui se dit. On a tellement été occupés ces derniers temps….

Quels vont être les objectifs de l’équipe dans l’élite ?

On veut être compétitifs. On va rentrer en concurrence avec des équipes au fort budget qui vont même disputer l’Euroligue. Nous voulons développer néanmoins un basket de qualité. Une qualification en play off ? Je ne sais pas encore. J’espère qu’on se battra pour cela.

On s’attend à ce qu’un club comme Paris soit même en Euroligue !

Dans les deux ans à venir il va s’agir déjà de bien travailler en parfait accord avec la société qui va oeuvrer sur notre nouvelle salle, tout en restant en relation étroite avec la ville de Paris. On va devoir s’assurer que cette enceinte soit vraiment à la pointe dans toute l’Europe. C’est d’une importance capitale. Une prochaine étape fondamentale. Cela prendra la plupart de mon temps dans les deux ans à venir.

Le Paris Basketball sans concurrence dans la capitale

Le titre de champion de France dans cinq ans pour le Paris Basketball, est-ce envisageable ?

Oui ça l’est d’ici 2026. Je ne dis pas que cela se produira. Je dis que c’est possible.

Comment est ressentie votre arrivée dans l’élite par les autres clubs parisiens ?

Déjà il n’y a qu’un club à Paris même. Cette question reviendrait à demander aux Knicks de New York ce qu’ils pensent des Nets ? C’est juste différent. Sans manquer de respect, Paris c’est Paris. Nanterre c’est Nanterre. Je leur souhaite le meilleur. On ne leur veut pas de mal. Je viens d’un autre environnement aux Etats-Unis.

New York a deux équipes NBA, deux équipes de football américain, deux équipes de baseball, trois équipes de hockey, deux équipes de football. Sans parler des universités… Je ne considère pas Paris et même la banlieue totalement embouteillées par le sport. Il y a de la place pour tout le monde. On aimerait bien toutefois dans le temps devenir un club phare, le deuxième grand club de Paris derrière le PSG et son équipe de football.

Dans l’élite du basket français, un club vous inspire-t-il sur le plan de son organisation et de sa structure ?

Il y a pas mal d’équipes dont nous pouvons nous inspirer. L’ASVEL, Monaco, Limoges, Strasbourg. Et même d’autres. Tous ces clubs ont connu le succès de différentes façons et longtemps. Même si nous sommes différents dans notre marketing, dans notre stratégie de communication, dans notre image, il y a à retirer des autres aussi.

« S’inspirer des autres clubs de référence de la Jeep Elite »

Que répondez-vous à ceux qui vous critiquent sur cette ascension expresse après avoir racheté les droits du club de Hyères-Toulon ?

Je leur dis qu’ils n’oublient surtout pas que le Paris Basketball a bien fait les choses aussi. Que ce soient les coachs, les joueurs, les administratifs, et bien d’autres personnes, elles ont pu être payées. A partir de là, je peux entendre certaines critiques…

Pour finir, à l’heure où le basket français cherche la bonne formule êtes-vous favorable à une Ligue fermée, avec des Conférences comme cela se fait en NBA ?

On pourrait avoir un système plus excitant, intéressant et démocratique. Néanmoins, on ne doit pas faire les choses pour copier la NBA absolument. N’oublions surtout pas qu’il y a de jeunes fans qui aiment le basket. On doit rester très sensible à cela. Le challenge désormais consiste à leur construire un pont en leur expliquant que c’est bien d’aimer la NBA, mais aussi la LNB. Le défi est surtout là eu égard à la structure de notre Ligue.

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